Le décompte terminé, je me jette sur la clé, me tourne et la prend. Mes mains attachées derrières mon dos auront un peu de mal à manipuler les menottes de Breeven, mais je pense que c'est la même galère pour les autres.
Je m'approche du garçon et passe derrière lui.
- Tu sais où sont les autres classes dans le lycée ? me demande-t-il pendant que je cherche la petite serrure pour incérer la clé.
- Si je me souviens bien, hier environs trois classes nous ont suivis dans le second bâtiment et le reste dans le premier, dis-je en détachant ses menottes dans un " click " sonore.
Breeven se retourne, prend la clé et fait de même avec moi.
- J'espère que tu sais te battre, annonce-t-il.
- J'espère que tu sais tirer, je réplique sur un ton plat.
- T'inquiète, m'assure-t-il.
Quand un mec dit "t'inquiète" justement il faut prendre peur. Ma mère m'a rabâché cette phrase pendant des années, en prenant exemple sur mon père qui se dit être un pro du tournevis mais qui n'est pas capable de te monter une simple étagère. Alors oui, je ne suis pas du tout rassurée.
Quelque chose me titille également. Où sont les armes ? Non parce que je ne compte pas me battre avec des poignées portes, des chaises et des tables !
Je m'approche des fenêtres et inspecte la cours. Rien. Même pas un lance pierre. Que des bancs et des arbres dispatchés un peu partout. Je grogne.
- Tu as une rage de dents ? demande Breeven moqueur. Parce que tu grogne depuis tout à l'heure. J'ai l'impression de ne pas avoir une humaine comme partenaire mais une chienne.
- La ferme et laisse-moi réfléchir deux secondes, je rétorque, énervée, en me tournant vers lui.
Il sourit mais se tait.
Soudain, derrière sa silhouette, je vois sur le mur un grand rectangle de plâtre blanc qui entoure un placo de même forme. Ma tête se penche sur le côté, songeuse.
Et si ce que je cherche est là-dedans ?
J'entends plusieurs coups de feu qui répondent automatiquement à ma question. Avec un sourire de satisfaction, je saute vers le mur et donne de grands coups de pieds.
Aucun résultat.
Ok, je n'ai pas de force.
- Tu fais quoi ? demande Breeven, intrigué par mon acte.
- C'est évident un football et toi ? je réponds, faussement enjouée.
- Chouette la prochaine fois je fais le Goal, s'exclame-t-il sur le même ton. Je te rappelle qu'on ne doit pas tuer des murs mais nos adversaires, ajoute-t-il un peu exaspéré.
Sans écouter ses bêtises, je le fixe. Sa carrure peut casser une maison sans problème.
- Je rêve ou tu me mates ? observe-t-il surpris et flatté d'une telle attention de ma part.
Hein ? Déjà je ne le " mate " pas, je cherche son atout. Je n'ai aucune envie de répondre à ce crétin alors mieux vaux faire comme si je ne l'ai pas entendu. Et puis nous n'avons pas tout le temps de bavarder, ce lycée est rempli d'ados qui veulent nous tuer.
- Tais-toi et brise le mur, je lui ordonne.
Sous mon regard ahuris, il donne un violent coup de pied dedans. Seulement un. Assez fort pour laisser place à un énorme trou.
Je le remercie du bout des lèvres, pour ne pas abîmer ma fierté très endommagée par ma faiblesse musculaire, et place ma main dans l'ouverture. A tâtons, je trouve l'objet de mes désirs: une arme, et le tire vers moi pour le sortir du placo.
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SURVIE ( Tuer ou mourir )
Teen FictionTrente minutes. Il nous a fallut trente minutes pour changer nos simples habitudes en tragiques destinées. Une journée a suffit pour faire de nous, petits lycéens de première, des tueurs motivés par la peur afin de nous entre-tuer. Mon binôme est la...