Chapitre 12

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- Passe-moi la balle, me dit Breeven en manque probable de football je suppose...

S'il croit que je vais jouer à ça avec lui, qu'il se fourre le doigt dans l'oeil, très loin. Et puis, le plus important est de ne pas s'assommer avec des murs invisibles. Le reste on verra ça après.

- Nan, je braille comme une gamine en marchant avec la balle au pied, afin d'éviter de finir avec un nez écrasé façon bouledogue.

-Vas-y s'il-te-plait, gémit-il comme si voir un ballon sans le toucher est un supplice.

- Nan, je répète en m'amusant toujours avec mon jouet vert.

Nous nous trimballons dans les rues à la recherche de notre refuge qui se trouve difficile à garder. Surtout à cause de Breeven qui arrive à sortir des défauts là où il n'y en a pas sur chaque maison. Au titre que cela me fais penser que nous cherchons un bien pour y rester toute notre vie.

- Et celle-là, je lui montre en pointant du doigt une maison beige aux poutres apparentes.

- Il n'y a aucune haie qui la cache, se plaint-il.

- Arrête de faire ton Stéphane Plaza, je le sermonne en levant les yeux au ciel.

- Lui au moins il a du goût, se défend-il en faisant référence à l'adorable petite maison de brique rouge sur laquelle j'ai craqué plusieurs minutes avant, mais Breeven était contre en disant que cette couleur est trop vive et que nous risquons de nous faire repérer à des kilomètres à la ronde.

Soudain, je l'arrête en lui donnant un petit coup du revers de la main sur son torse. Je balaye du regard autour de nous en arborant une mine sérieuse.

- Quoi ? s'étonne-t-il. Tu sais il y a d'autres moyens pour savoir si j'ai des abdos que...

- Chut ! je le coupe, exaspérée par ses propos.

Il me fixe pendant que j'essaie de trouver une cachette en pleine rue.

- Franchement qu'est-ce qu'il se passe ? rajoute Breeven aussitôt plus sérieux en remarquant que je ne rigole pas.

- J'ai l'impression qu'on nous observe...

Je regarde à ma droite croyant apercevoir un mouvement furtif. Mais rien ne se passe. Je suis pourtant certaine que les chats errants ont tous été capturés. En plus, j'avais remarqué que les oiseaux ne montrent pas le bout de leur bec, ni ne nous font des concerts de piaillement agaçants en plein air. Il y avait donc quelqu'un. Mais où est-il ?

La pression augmente. Nous sommes à nu dans une ruelle sans rien qui puisse nous servir de protection. Nous avons commis l'erreur de nous promener sans être attentifs et méfiants. Cerise sur une montagne de Ferrero rocher, nos armes ne sont pas très fournies en balles. On a intérêt à la faire rapide et précise.

Je me tiens prête à tirer. Breeven m'imite, même si je doute qu'il puisse vraiment m'aider.

Les rues dépouillées de toutes voitures offrent une vue dégagée sur nous, pauvres cibles à moitié paniqués à la recherche d'une planque.

Enumérons les options...

La première: courir jusqu'à l'entrée de la maison beige, briser la porte, puis s'introduire en cherchant une cachette.
Problème: nous risquons de nous faire descendre avant de franchir le pas de la porte.

La seconde: se cacher derrière une haie.
Problème: la propriété n'en possède pas. C'est ballot !

La troisième: leur supplier de nous laisser vivant.
Problème: ce n'est pas le but de l'expérience.

SURVIE ( Tuer ou mourir )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant