Les préparatifs étaient terminés. Les enfants partirent à pied au château, car louer des carrosses revenait trop cher selon les organisateurs. Néanmoins, l'orphelinat se trouvait dans la même ville que le palais, donc il avait suffit de quinze minutes à pied pour l'atteindre. Thomas et Louis étaient plus excités que les autres pour une simple raison : l'Elite se logeait entre ces murs. Malheureusement, le petit groupe constitué des enfants gémissant d'émerveillement et de fatigue ne passa pas devant les fameuses portes de l'Elite, aussi connue que l'école elle-même.
Il arrivèrent devant la salle du trône. Elle était comble. Louis regarda avec étonnement tous ces nobles transpirer à grosses gouttes à cause de leur costume trop serré après un festin. Ils se pressaient tous pour entre-apercevoir le roi. Le petit groupe était arrivé trop tard, car maintenant les gardes royaux n'acceptaient plus personne dans la grande salle de réception.
Thomas regarda Louis avec un air de défi, articula un "suis moi vite", et se fondit dans la foule. Louis jeta un coup d'œil vers les personnes sensées les surveiller. Il ne les vit pas, pris un instant de réflexion pour peser le pour et le contre... et décida finalement de s'engouffrer à l'endroit même où son ami avait disparu quelques secondes auparavant.
Ils entendirent des personnes parler fort de chaque cotés, ils ne savaient plus où donner de la tête. Une voix s'éleva au-dessus des autres.
-Comment allez-vous Mme Hidalf ?
- Cela me regarde Pompous, est-ce que je me mêle moi de vos affaires ? Rigor ? Viens mon fils, éloignons nous de ces mauvaises ondes...
Louis regarda avec curiosité cet adolescent partir, dépité, suivre sa mère qui était furieuse. Il savait que c'était deux familles très connues du royaume, mais il ne savait pas pourquoi elles se détestaient autant. Néanmoins, il n'eut pas le temps de s'attarder ici que Thomas filait entre les jambes des convives, si bien que Louis faillit le perdre de vue.
Ils s'approchaient de plus en plus du trône, où le roi recevait ses cadeaux d'anniversaires. Bizarrement, il avait l'air de s'ennuyer plus que tout autre invité. Louis rejoignit, non sans peine, son ami, qui s'était arrêté d'un coup.
-Qu'est-ce qu'il se passe ?
-Chut ! J'écoute...
Louis vis que deux conseillers du roi discutaient à voix basse juste à côté d'eux. Il tendit alors l'oreille pour écouter leur conversation.
-... Ouvrir l'oeil davantage. Ils sont hélios, c'est confirmé.
-Et dire qu'ils étaient tranquillement dans l'école tout ce temps.
- Personne n'aurait pu le prédire Yvan. Mais ils sont une menace pour le royaume.
- Je vais prévenir toute la garde, ils frapperont peut-être ce soir, des élitiens sont dans la salle.
L'un des deux hommes partis, bientôt rejoint par le deuxième. Thomas et Louis se regardèrent, incrédules. Ils ont entendu une conversation dont ils n'aurait jamais dû être témoins. Quelque chose se tramait sans qu'ils ne sachent quoi. Ils étaient intrépides, mais pas assez pour chercher d'autres indices. Ils firent alors demi-tour et retournèrent auprès de leurs camarades.
Ils ne se dirent plus rien sur le trajet du retour. Ils se posaient des centaines de questions. Qui étaient ces... hélios ? Pourquoi sont-ils une menace pour le royaume ? Et enfin, quel est leur lien avec l'Elite ?
-Louis... Tu penses qu'ont est en sécurité dans l'orphelinat ?
Louis avait la même inquiétude. Si des conseillers du roi en personne s'inquiétaient à propos de... monstres ou qu'importe ce que pouvaient-être ces hélios, c'est qu'ils étaient vraiment dangereux.
-J'espère, répondit Louis en tremblant.
Le lendemain, Louis auraient bien voulut oublier ce qu'il avait entendu, mais le peu de la discussion qu'il avait entendu tournait en boucle dans sa tête.
Un des professeurs de l'orphelinat, qui était chargé de donner un semblant d'éducation à tous ces jeunes enfants, arriva dans la salle de classe attitrée de l'établissement pour leur donner leur cours quotidien. Louis n'en pouvait plus, il voulait avoir des réponses.
-Monsieur, héla-t-il.
-Oui M. Serra, que se passe-t-il ?
Malgré le fait que la plupart des enfants arrivaient sans avoir ni nom ni prénom, Louis était arrivé lui avec un petit médaillon autour du cou sur lequel était inscrit son identité. Malgré de nombreuses recherches faîtes par la direction, la moindre trace de la famille Serra n'a jamais été trouvée. Mais Louis n'avait aucune envie de retrouver la famille qui l'avait abandonné, alors il tourna la page et se fondit parmi les orphelins sans famille.
-Je me demandais... Qu'est-ce qu'un hélios ?
Un silence se fit dans la salle. Tout le monde regardais avec curiosité le jeune orphelin. Puis, tous les regards se tournèrent vers le professeurs, en attente de la réponse.
-Je ne sais pas où vous avez entendus cela jeune homme, mais je vais tout de même vous répondre.
Il fit une pause, observa ses élèves attentifs, et reprit.
-Les hélios sont semblables aux humains. Ils se ressemblent physiquement. Pourtant, tout les sépare. Les hélios sont des êtres dotés de capacités hors du commun. Ils courent plus vite, pensent plus vite, se soignent plus vite.
Tous le monde était suspendu à ses lèvres. Qui était donc ces êtres si spéciaux ?
-Mais, continua-t-il, les hélios ne sont qu'une légende, racontés par les parents pour endormir leurs enfants. Ils n'existent que dans les contes.
Louis fronça les sourcils. Cela ne collait pas avec ce qu'il avait entendu au palais. Dans ce cas là, qui se trompait ? Louis se tourna vers ses camarades, tout le monde avait l'air d'être déçu. C'était normal, on apprenait l'existence de super-humains, mais dans la seconde d'après, on comprenait qu'ils étaient sortis tout droit de l'imagination d'un auteur oublié.
-Maintenant, s'il n'y a plus de questions, nous allons passer à un peu d'histoire du royaume.
Les enfants ne purent réprimer leur mécontentement. Le professeur le vit bien, mais il savait également qu'on éduquait pas des enfants avec des contes à dormir debout. Il commença donc sa leçon.
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La malédiction de Louis Serra
ФанфикQui était Louis Serra, capitaine hors pair de l'Elite ? Une biographie par Mathieu Hidalf.