Chapitre 3 - (Re)bondir

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La journée reprit son cours, la bande d'amis plutôt calme, si l'on excluait Erke et Sym toujours en train de se moquer de Gemma. Ce genre de plaisanteries durèrent jusqu'à midi, le temps qu'il fallut à Alexei pour s'énerver. Il lâcha son couteau sur son plateau suite à une remarque moqueuse, mâchoire durcie, regard orageux.

- Arrêtez, vous êtes lourds là, articula-t-il pour que le message passe bien.

Il n'était pas du genre à répéter et encore moins à garder son calme. Autant dire que même Erke comprit qu'il y avait des limites et qu'il venait de les atteindre. Il se rendit même compte du peu de considération qu'il avait eut envers son meilleur ami depuis ce matin, ignorant la souffrance qu'il devait ressentir à cause de la rupture violente.

- Excuse moi, souffla-t-il

Le tout frais célibataire ne dit rien de plus, sachant que son ami venait de s'exprimer sincèrement. La rage dévorait trop son esprit pour qu'il puisse faire autre chose que grogner ou mordre de toute manière.

Plus la journée passait, plus il ne savait contre qui diriger cette colère. Contre Gemma ? Elle qui entretenait une relation avec un autre homme que lui ? Erke et Sym ? Les deux marioles qui, à défaut de bon sens et de délicatesse, faisaient preuve d'une bêtise à toute épreuve ? Ou alors cette personne aux papiers jaunes ? Celle responsable de sa découverte, et donc à la base de cette séparation...
Le jeune homme tournait en rond dans son esprit noyé de pensées sombres et pénibles, ne sachant vers qui ou quoi se tourner...

À la sortie des cours, Alexei marchait en trainant un peu les pieds. Pour rien au monde il ne voulait voir Gemma et son nouveau toutou qui faisait office de garde du corps. Cela expliquait son allure de tortue et qu'Erke soit déjà en train de l'attendre au portail, une cigarette à moitié fumée à la bouche.

Ce dernier le regarda arriver face à lui sans un mot, plantant ses iris différentes dans les siennes, acier. Cet échange de regard dura plusieurs minutes durant lesquelles la Lucky Strike partit en fumée. Quand Erke jeta finalement son mégot après une dernière bouffée de nicotine, Alexei laissa son front reposer contre l'épaule de son ami. Immédiatement il porta une main à son visage qui se déformait déjà de pleurs difficilement retenus...

- Tu peux pleurer, c'est normal de devoir extérioriser quand on va pas bien, lui dit Erke en l'enlaçant.

- Je ne veux pas pleurer pour elle, répondit la voix dure d'Alexei.

- Arrêtes ton numéro, tu ne peux pas retourner ta veste comme ça et la haïr en quelques secondes alors que tu l'aimais comme un fou depuis plus d'un an. T'as le droit d'être triste.

En dépit de sa voix douce et calme, il peinait à garder son sang froid face à la tristesse de son ami. Ami qui, après un moment à batailler contre des sanglots, finit par fondre en larmes. Son dos se secouait sous les hoquets et ses larmes trempaient le tee-shirt de son meilleur ami. Mais il se permit de se laisser aller. Parce qu'il en avait besoin et surtout parce qu'il n'y avait plus personne au lycée. Enfin presque...

- Eh les mecs ! J'ai pu récupérer mon skate ! Deux trois sourires et des fausses promesses, la CPE a tout gobé. Quelle abru... Oh.

Sym, tout content qu'il était avec sa planche à roulettes sous le bras, se coupa en voyant Alexei en train de pleurer dans les bras d'Erke. Il ressenti une vive inquiétude à cette vue inhabituelle mais cela se dissipa en constatant que désormais il pouffait entre ses larmes.

- Boulet, balança gratuitement le lycéen à la chevelure de jais.

- Pourquoi elle l'a prit cette fois ci ?, demanda le franco-russe à présent redressé.

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