16. « La nounou des ivrognes défoncés. »

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Ma bouche frôle à peine ses lèvres rosées, dans un essai désespéré pour le ramener. Mes paupières se ferment lentement afin d'apprécier ce contact, de m'y plonger. C'est doux, enivrant et étrangement intime ; plus intime que toutes les autres relations physiques que nous avions eu précédemment. Toute pensée cesse momentanément de traverser mon cerveau, me laissant apprécier ce moment.

Moment particulièrement court.

- YATCHA ! hurle une voix, dans mon dos, GRILLÉE, LUCY !

En moins de cinq seconde de contact, je sens un poids s'abattre sur mon crâne, me plongeant entièrement dans l'eau de la piscine.

Hum.

Humm.

Qu'est-ce qu'il vient de se passer ?

À l'aide de chaque fibre de mon corps, je tente de me débattre pour remonter à la surface, en vain. Si je ne respire pas maintenant, je vais me noyer comme... Natsu. NATSU ! Merde, je l'avais oublié ! Mais bon, c'est pas trop le moment d'y penser, puisque je suis apparemment en train de suffoquer. Je suis censée faire quoi, là, en fait ? Moi qui pensais mourir par une over-dose de crème-glacé, me voilà en train de me noyer - moins stylé, comme mort, c'est certain. J'y pense... Ça serait vachement cool de pouvoir choisir le motif de son décès, et la date de ce jour fatidique, au moins, on serait prévenu ! J'imagine bien une discussion entre deux amis :

« - Tu viens au bowling, demain soir, pour l'anniv' de Bérengère ? Y'aura chips et panaché à volonté !

- Ah, non, désolé. Je ne peux pas, demain soir, je dois mourir écrasé par un camion citerne devant mon coiffeur. C'est dommage, j'aurai aimé être là !

- Zut ! Moi, ma mort sera étouffé dans un sac poubelle recyclable, parce que j'aime la planète.

- Très bonne initiative. Bon, bah, j'y vais. Je ne te reverrai qu'au paradis, hein !

- Ouais, bonne mort, mon gars !

- Merci, mec, meurs bien toi aussi ! »

Ouais.
En fait... Non.
Trop bizarre.

Alors que mes pensées divaguent vers le monde incroyable de l'imaginaire lucydien - petit adjectif improvisé ! -, je tente de remonter à la surface de l'eau, n'ayant plus de souffle pour me retenir en vie. C'est à peine si j'ai encore la force de me relever, mon Dieu. Finalement, par la force physique et mentale de Hulk, je parviens à nager jusqu'au bord de la piscine et à me hisser hors de celle-ci - ce qui est complètement con, puisque j'aurai simplement du virer les mains qui me retenaient dans l'eau et lever la tête pour reprendre ma respiration, mais soit. Rapidement, gênée de mon accoutrement pour le moins minime, je me dépêche d'enfiler ma combinaison.

Et c'est alors que je remarque mes amis - je tiens à préciser ce terme, on pourrait penser que je les déteste. AHEUM. ET C'EST VRAI, JE LES HAIS TOUS. - en train de s'amuser tranquillement dans l'eau en s'éclaboussant, comme des petits chiots horriblement abominables qui tentent de nager sans y arriver, pour ensuite suffoquer par manque d'air - ces enfoirés ! Essoufflée et furieuse, je pousse un long hurlement strident, expulsant toute la haine de mon cœur à l'encontre de ces spécimens appelés « potes » :

seven friends (abandonné)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant