Asylum

Chapitre 10 : Aveux

-Ellipse-

La matinée de la journée suivante se passa sans faits réellement notables.. Les deux amants s'étaient réfugiés dans le grenier, ils avaient apporté des couvertures et des coussins pour les disposer sur le canapé poussiéreux où ils passaient le plus clair de leur temps à parler, se câliner, à pleurer aussi parfois, le surplus d'émotions avait besoin de sortir.. Il était un peu plus de quatorze heures lorsque Soeur Jude vint chercher Damien, elle était accompagnée de Guillaume Chester et tous les deux affichaient une mine grave. Lorsqu'ils entrèrent dans la grande pièce désormais vide à l'exception du canapé, Thomas était allongé sur toute la longueur du matelas, sa tête reposant sur les genoux du plus grand, il dessinait, deux adolescents avec une couronne de fleurs dans les cheveux qui s'enlaçaient, Damien le regardait faire, un sourire attendri étirait ses lèvres alors qu'il s'amusait à faire courir ses doigts dans les boucles de son petit ami. Le grincement de la porte les avaient fait sursauté, les deux adultes les dévisageaient, ce n'étaient pas du jugement c'était presque..de la pitié.

"Damien Laguionie.. Veuillez nous suivre s'il vous plait.. avait déclaré la religieuse en le fixant.

-Je.. qu'est ce que j'ai fais..? il semblait apeuré, terrifié même, il serra instinctivement la main de Thomas sous la couverture.

-Rien.. justement. Nous devons vous parler, de quelque chose de très important.. Seul. ajouta Guillaume en adressant un regard à Thomas.

-B-bon très bien.. finit par capituler le jeune homme en lançant un dernier regard au bouclé."

Ils quittèrent la pièce, laissant Thomas seul, perdu.. Au fond de lui une petite voix lui hurlait que c'était au sujet de l'incendie, d'un procès, d'une remise en question de son implication.. Anéanti il se leva lentement et quitta le grenier, son carnet serré contre son torse, il fixait le sol, marchant nonchalamment sans réelle destination butoir.. Il se cogna de plein fouet contre un obstacle devant lui et tomba sur le sol.. Il n'osait à peine relever la tête, il savait très bien à qui il avait à faire.. Le couloir était désert en plus de ça.. Son coeur se serra, il se releva, la tête toujours baissée et sans un regard à la personne qu'il venait de percuter, et s'apprêta à continuer sa route.. Cependant quelque chose le retint par le poignet, son sang ne fit qu'un tour, il tourna vivement sur lui même, les yeux révulsés par la rage et hurla :

"JE VOUS INTERDIT DE ME TOUCHER SPENCER !!!"

En effet, devant lui se tenait Chris, la mine déconfite, les yeux cernés et les cheveux en bataille.. Il n'avait en rien l'air menaçant ou prédateur, il avait l'air aussi déprimé que lui, ce qui calma un peu Thomas, mais qui resta tout de même sur la défensive. Alors que le docteur lâchait son poignet, il se contenta de lui lancer un regard glacial, sans rien ajouter de plus.

"Désolé Thomas.. Est-ce que je pourrai te parler ?

-Est ce que l'expression "Allez vous faire foutre" exprime une réponse assez claire pour votre cerveau ? répondit froidement le bouclé en ramenant ses bras autour de son torse.

-Bien évidemment, je m'attendais pas un tapis rouge.. murmura Chris pour lui même. Thomas je..

-Quoi putain, vous allez me dire que vous êtes désolé ? Mais je m'en balance merde ! Je ne veux plus vous voir, vous parler, vous avoir dans mon champ de vision, je veux que vous disparaissiez de ma vie, c'est trop compliqué à comprendre ?! s'emporta le jeune patient.

-Thomas.. Je te demande pas de me pardonner, je veux juste que tu comprennes..

-Mais que je comprenne quoi ?! À mes yeux vous êtes un violeur, il n'y a rien à comprendre ! Chris, vous m'avez violez, qu'est ce que vous voulez expliquez de plus ?! ajouta Thomas, les larmes lui brulant les yeux.