Asylum

Chapitre 7 : À cause d'une armoire...

Thomas pleurait. Depuis dix bonnes minutes déjà ses larmes coulaient sans retenue le long de ses joues, enfin il pouvait se laisser aller, ça le soulageait un peu, ça apaisait sa peine, il lui semblait qu'il souffrait un peu moins, quelques minutes seulement, mais c'était déjà ça, pleurer avait toujours était un exutoire, le soir, quand il était petit, il se laissait glisser jusqu'à sa fenêtre pour regarder les étoiles, c'était beau, réconfortant, calme et apaisant, il pouvait pleurer avec les astres pour seuls témoins, il n'avait pas honte de pleurer, il n'avait jamais compris pourquoi les autres le traitaient de pleurnicheur, c'est mal de pleurer, c'est mal d'être sensible, c'est mal de ressentir, c'est mal d'avoir des émotions se demandait le petit Thomas quand il entendait ses camarades rire de lui pendant la récréation, quand les instituteurs n'étaient plus là pour le défendre, il se demandait si il était un enfant comme tous les autres.. Quand il les observait, assis sur son banc, ses petites jambes qu'il remontait contre son torse pour se réchauffer, il les voyait rire aux éclats, jouer à chat perché, il les voyait être heureux. Thomas n'avait jamais eu d'amis, enfant il préférait rester seul, à l'adolescence ça n'avait fait qu'empirer, Thomas se réfugiait dans son monde de petit rêveur, avec ses jeux vidéos, ses carnets de dessins, sa musique bien à lui qui insupportait ses parents, il était introverti et solitaire avait déclarait la psychologue à ses géniteurs, putain bravo capitaine Obvious avait fortement pensé l'adolescent quand elle avait dit ça, il n'aimait pas les gens, c'était son problème, qu'ils se faire foutre avec leur thérapie, il vivait très bien son hyper-timidité, ça ne lui avait jamais posé de problème d'être seul, alors pourquoi souhaitaient-ils le changer, en faire une personne qu'il n'était pas, pourquoi ne le comprenaient-ils pas..? Thomas soupira en essuyant ses larmes, il jeta un coup d'oeil à la fenêtre, le soleil commençait à pointer le bout de son nez, ça faisait un moment qu'il devait être là, l'eau commençait à devenir tiède.. Il sortit de son bain presque à contre-coeur et vida l'eau, le contact de l'air frais contre sa peau humide le fit frissonner, il s'enroula dans une serviette de bain fine et rêche en frictionnant tous ses membres pour essayer d'avoir un peu plus chaud. Ses cheveux mouillés gouttaient dans sa nuque, il les essora du mieux qu'il put faute de pouvoir utiliser un sèche cheveux de peur d'alerter une des soeurs qui devait faire sa ronde matinale, sa masse capillaire déjà indomptable habituellement, à ce moment même Thomas se demandait si elle ne défiait pas les lois de la gravité, il soupira de résignation et enfila ses fringues propres en n'oubliant pas de nouer son écharpe autour de son cou, elle ne le quittait jamais, enfin surtout depuis le jour où il l'avait prêté à Damien parce qu'il avait froid et qu'il s'était endormi avec, depuis il avait l'impression d'avoir un peu de lui, de son odeur..

-Ellipse-

Thomas attendait les garçons devant la salle commune depuis plusieurs minutes déjà, il vit deux visages dépassant de la foule, mais leurs expressions ne le rassura pas des masses, alors que les pensionnaires se dispersait, son visage se décomposa, Damien était à moitié conscient, Hugo était obligé de le soutenir pour ne pas qu'il s'écroule par terre, leurs traits étaient tirés, mais ceux de Damien étaient accablants.. Il avait d'immense cernes, ses yeux étaient rougis, délavés, ses cheveux partaient dans tous les sens, il avait l'air dans les vapes, ailleurs, mais surtout il avait l'air perdu. Thomas se précipita sur celui qu'il aimait et le serra dans ses bras, les larmes aux yeux.

"Dam.. Damien, mais qu'est ce que.. Qu'est ce qu'elle t'a fait putain..? Damien.. Hugo vient m'aider.. Faut qu'il s'assoit."

Hugo hocha silencieusement la tête, Damien lui aussi n'ajouta rien, son regard sembla juste s'animer d'une étrange lueur quand Thomas l'enlaça. Ils se mirent à leur place habituelle, ignorant les regards qui pesaient sur eux, aucun d'eux ne savait quoi dire, le trio était plongé dans un silence de mort. Thomas se tordait nerveusement les doigts, une envie folle de tout leur avouer ne cessant de croitre en lui, il lançait des coups d'oeil furtif à Damien, qui semblait toujours autant à l'ouest, et Hugo semblait très mal à l'aise, ses jambes tressautant sous la table...