Le soldat

8 0 0
                                    

21 Janvier 1940,

Je m'adresse à toutes ces personnes qui liront mes poèmes et en particulier cette lettre.

Il m'est impossible de parler.
De prononcer un mot, de réciter des vers.
Car dans cet Enfer,
Personne ne vous entend.

Mais quelqu'un me regarde.
Je le sens,
Je ressens,
Et rêve parfois,
D'être allongé sur un lit de soie, recouvert d'un simple couverture.
Mon visage nettoyé puis purifié suivis de ma peau diaphane.

J'aperçois aussi tous ces anges autour de moi,
Vêtus de leur plus beaux vêtements blancs.

Mais avant d'entendre le son du châtiment divin,
je peux entendre autour de moi,
Le son de ces larmes et cela ne cessera.

J'entend le son de la mort résonner autour de moi, autour de mes compagnons.
Je me suis perdu au travers de toute cette descente aux Enfers.

Et je plonge de plus en plus bas dans les abysses de la noirceure et des ténèbres qui m'enserrent.
Il fait de plus en plus chaud.
Mais mon coeur est froid tel un bloc de marbre.

J'aperçois soudain,
Des yeux qui perdurent dans l'ombre.
Ce regard transperce et diffuse une haine de là où git la peur.
Une lame s'insère soudain dans ma poitrine me faisant ressentir une douleur si grande qu'elle s'empare de mon corps tout entier et de la flamme qui résidait.

Instinctivement,
je ferme les yeux,
Source de pleurs.
Et je pouvais apercevoir une femme vêtu d'une robe rouge, aux cheveux bruns et aux yeux bleus, là où mon âme s'est perdue pendant tant d'année.

Mon amour,
Que feras tu sans moi ?
Ou plutôt,
Que ferais je sans toi ?

Je ne ressens plus rien à part le vide encore et encore...

Mes cils vacillent entre la vie et la mort.
Je ne sais pas si je suis en vie ou non.
Sachez que je me trouve dans un Enfer qui devient paradisiaque.

Je ne ressens plus rien.
Je suis vide.
Dépossédé de mon âme.
Je rouvris les yeux malgré moi.
Allongé sur un sol boueux.

Clac,Clac,Clac...
Tic Tac, Tic Tac...

Mon sang se mêlait aux larmes de Dieu.

Une main glaciale, vient soudain toucher mon épaule me transpercant de tristesse et de soulagement.

Je n'ai plus aucune notion du temps.
Chronos s'est emparé de son élément.
Est- ce le début ou la fin ?
Je ne sais pas,
Je ne sais plus,
Et j'ai l'impression de n'avoir jamais rien connu.

La Faucheuse m'a emportée avec elle,
Avec les autres.

Elle m'a embrassée d'un dernier coup de fauche.

J'ai quitté mon enveloppe charnelle pour rejoindre ce ciel purifié.

Mais irais- je au Paradis ou irais-je dans l'absence éternelle ?

Qu'importe qui vous êtes,
vous me trouverez quelque part.
Et peut-être que vous me rejoindrez.

Une chose est sûre.

La Mort vous attendra et elle vous trouvera.

Pire,
Elle est peut-être derrière vous.

A très bientôt,

Gabriel.

Gabriel

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Une Dernière vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant