Je me réveille peu avant l'aube, en m'étirant, je découvre quelques courbatures, j'étais vraiment épuisée ! Je décide de m'habiller, je sais déjà quelle genre de punition va me donner le conseillé, alors je me pose sur le balcon et commence à écrire sur une page blanche. Je ne sais pas combien de pages il va me demander alors autant prendre de l'avance. Et en observant le lever du soleil je laisse ma plume glisser sur le papier, j'écris tout ce qu'il me passe par la tête.
Des petits coups frappés à ma porte me ramènent sur terre. C'est Marie ma servante qui m'apporte un solide petit déjeuné. Je n'arriverai jamais à tout manger, elle le sait mais elle essaie toujours.
- Rose ? Voilà le petit déjeuné !
Oui, moi j'autorise mes servants à me tutoyer ! Je ne suis pas comme Monsieur le Prince Lucas.
- Merci Marie !
- Il faudrait te dépêcher, le maitre d'arme n'aime pas attendre !
Ah oui, l'entrainement ! C'est tous les matins la même histoire ! Le maitre d'arme m'entraine chaque jour depuis plusieurs années déjà ! Il est du genre ponctuel et matinal ! Petit mais athlétique, il est respecté de ses hommes qu'il entraine depuis longtemps. Blond, rasé de près, le visage brut, barré d'une cicatrice, c'est le genre d'homme à qui on ne désobéit pas.
- Je vais m'empresser de le rejoindre dans ce cas. Merci Marie !
- Mange encore un peu Rose !
Trop tard, je dévale les escaliers. Si vite que je manque de tomber sur Rodrigue !
- Trois pages d'écriture par jours, jusqu'à nouvel ordre, Rose !
Qu'est-ce que je disais !
- Oui Rodrigue !
Lui par contre il est pas du tout du matin ! Dans le genre ronchon, on ne peut pas faire mieux. Joseph, le maitre d'arme est dans la cour du château, il s'échauffe.
- Ah bonjour, mademoiselle, j'ai failli vous attendre !
- Je sais, j'étais vraiment fatiguée, j'en ai encore mal !
- Tant pis pour vous, en garde !
Je vois, ils se sont tous ligués contre moi ! Ils ont dû subir la colère de mon père à ma place hier. C'est parti ! Je récupère mon épée.
Le combat dure, Joseph ne me laisse aucun répit, jusqu'à ce qu'un garde l'interpelle. Il s'éloigne pour lui parler et je m'étale par terre. Je suis épuisée. Quand je pense que les deux autres sont sans doute encore dans leur lit !
- Ce sera tout pour ce matin, je vous attends à la tombée de la nuit pour la suite. Ne soyez pas en retard !
Je le regarde ébahie.
- Comment ça, ce soir ?
- Ce soir Rose, entrainement intensif, n'oublie pas ! Martin m'a demandé de ne pas te faire de cadeau.
- D'accord, je serais là sans faute...
Zut ! Moi qui pensais pouvoir aller me coucher tôt ! Il est pas prêt de me lâcher celui-là.
Il me lance un dernier sourire narquois avant de partir. Il me faut un bain !
***
Je suis tranquillement dans mon bain quand Marie frappe à la porte.
- Rose ?
- Je suis dans le bain Marie.
Qu'est-ce qu'il se passe encore. C'est toujours dans les meilleurs moments qu'on est dérangé.
- Le prince Lucas et ton père veulent te voir.
Pas moyen d'avoir la paix. J'ai réussi à l'éviter, il faut croire que je ne pourrais pas rester cacher dans ma chambre.
- J'arrive, juste le temps de m'habiller.
- Une robe, Rose, il faut mettre une robe pour le déjeuner. C'est une requête de ton père.
Elle savait que j'allais refuser, mon père est l'argument imparable.
- Oui ! C'est promis Marie.
Bon, il faut que je trouve quelle robe mettre. Je sors de l'eau, enroule une serviette sur moi et vais vers ma garde-robe. Qu'il ne compte pas sur moi pour mettre des talons par contre !
Je déniche une jolie robe rouge, elle m'arrive au genou et est légèrement décolletée avec de la dentelle noire pour les bretelles. Robe sage mais belle, de quoi plaire à tout le monde. Je brosse rapidement mes cheveux avant de descendre.
Je finis par les trouver dans la salle à manger.
- Ah Rose, ma fille !
- Bonjour père, prince Lucas. Je m'incline légèrement, on n'oublie pas les bonnes manières.
Mon père m'enlace rapidement avant de reprendre la parole.
- Le prince a décidé de passer quelques jours ici, je voudrais que tu lui fasses visiter notre province cet après-midi. Il sourit et me lance son regard, le regard qui dit « ne t'avise pas de répliquer, c'est un ordre et tu es toujours punie »
- Bien sûr père, ce serait un honneur.
- Hugo nous accompagnera. Lance le prince.
Il sait que je ne peux pas protester devant mon père. Et vu son regard, il est content de pouvoir m'embêter.
- Maintenant que c'est réglé, si nous passions à table !
Il part s'assoir. Je m'approche de la table quand le prince m'arrête et me glisse à l'oreille :
- Vous êtes sublime dans cette robe Rose.
Il me donne des frissons et je rougis. Je m'empresse de rejoindre mon père à table, Hugo nous rejoins.
***
Je rejoins Phoenix dehors après m'être changée. Une robe c'est pas ce qu'il y a de mieux pour faire de l'équitation. Je finis de l'équiper quand Hugo et Lucas me rejoignent. Leurs chevaux sont prêts. Nous sortons sans un mot. Une fois dehors, je retrouve cette sensation de liberté.
Nous passons l'après-midi à nous balader, dans la forêt, la vallée et les villages. Le soir venu, nous dinons tous ensembles. Je porte une robe bleue toute simple cette fois. Mon père m'a fait comprendre que je devais en porter une à chaque repas. Le prince me regarde pendant le repas, ça en devient gênant. Je me dépêche de retourner dans ma chambre finir les pages d'écriture.
Je repense à la tête du prince quand les paysans se sont écartés et m'on salués avec respect quand nous passions. Il ne s'y attendait pas, personne ne l'a reconnu ! Il était vexé et étonné que les paysans soient si sincères dans leurs sentiments envers moi et mon père. Pas un mot méchant, il n'a pas l'habitude de cela il faut croire. Et oui, quand on traite les gens avec respect, ils vous respectent. Prend-en de la graine prince de pacotille !
D'un coup je me souviens que je devais retrouver le maitre d'arme. Je me dépêche de rassembler les feuilles pour les donner à Rodrigues avant de retrouver Joseph. Je dévale les escaliers quand je rentre dans un corps dur. Zut ! Ça devient une habitude. Je relève les yeux, double zut ! C'est le prince. Je me confonds en excuses quand il remarque les feuilles au sol. Il les ramasse.
- Qu'est-ce que c'est Rose ?
- Rien, c'est pour le conseillé.
Je récupère les feuilles, et file en courant trouver Rodrigue avant de partir en furie dehors. Le maitre d'arme m'attend, il n'est pas content, pas content du tout.
- ROSE ! Je vous demande une chose ! Juste une ! Qu'est-ce qu'on va faire de vous !
Je baisse les yeux et ne répond rien, il est furieux et répondre rallongerai seulement l'entrainement. Il me lance mon épée, je la ramasse et ça commence.
En fait, il était plutôt clément ce matin... Je ne tiens plus debout, la nuit est bien avancée quand je retrouve mon lit. Je n'ai même pas la force de me changer et m'endors dès que je pose la tête sur mon oreiller.
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Jeune fille insoumise !
RomanceA cette époque, un roi gouverne son royaume, divisé en seigneurie plus ou moins puissantes. Les jeunes filles entrent au couvent pour apprendre les bonnes manières et les garçons apprennent le maniement des armes. Dans l'une des contrées plus puissa...