Une curieuse inconnue

Chapitre 5:

« ...Jesais que je suis un poids pour toi, mais je dois t'avouer quelquechose.. Tu es la seule personne avec qui je me sens bien, depuis queje t'ai vu, j'ai su que tu étais une bonne personne, malgré tesairs de mauvais garçon, je t'apprécie vraiment beaucoupSacha.. »
Sacha ouvre grand les yeux, rougit et me fixe dansles yeux, elle semble bouleversée, je baisse les yeux. Que faire ?Je ne lui ai dit que des choses sympa a entendre, sans trop en diresur mes sentiments, encore indistinc pour elle.. Pourquoi a-t-ilfallu que je sois lesbienne, pourquoi a-t-il fallu que je me fassejeter dehors par mes parents, pourquoi a-t-il fallu que je tout soitsi compliqué... Ca me retourne le cœur, Sacha est si gentille, ellene mérite pas les tourments que je lui fait subir, je suis unepersonne horrible, putain...
Et malgré tout ça Sacha a du seruiner pour m'acheter des fringues, et à manger.. C'en est trop pourmoi.. Je ne mérite pas d'être ici... ni d'être pris en charge parSacha..
Je relève ma tête, remarquant soudain que des larmescoulaient sur mes joues creuses. Je me dirige vers la chambre ouj'avais rangé mon sac, je le met sur mes épaules, sors de lachambre, regarde Sacha et lui dit du mieux que je peux « Je-e-e s-suis dé-s-oléee.. » et me précipite dehors enclaquant le porte, je cours dehors, traverse la route, mais un bruitstrident retentit, puis rien le noir, juste un cri affolé, je croisreconnaître la voix de Sacha, que se passe-t-il ?

(Pointde vue de Sacha)

Je.. jene sais plus quoi penser, que penses-t-elle ? Je vois qu'ellebaisse la tête, a-t-elle honte de ce qu'elle a dit ? Ou bienmoi qui fait une mine d'enterrement ? Je ne sais pas...Lorsqu'elle relève la tete je remarque les larmes qui roules sur sesjoues, qu'a-t-elle ? Elle se précipite vers la chambre, et yressort le sac sur le dos. Elle baragouine un truc puis s'enfuis àtoutes jambes.
« Hé où tu vas ?! Reviens !! »Elle ne m'entends pas, je me précipite dehors.
Un crissement depneu strident retentit quand je passe la porte, mon cœur se serre sifort. Je hurle son prénom, espérant une réponse, mais je la vois,sur le sol, inerte. Je me précipite vers elle, ma vision sebrouille, non ! Ne me laisse pas seule ! J'ai le reflexe deprendre mon portable et d'appeler les urgences, elles arrivent àpeine 5minutes après. Je regarde impuissante Dona, elle estinconsciente, ou bien... non il ne faut pas penser a cetteéventualité, elle est vivante ! C'est certain !

L'effetDoppler. L'effet que le bruit devient plus aigü quand il serapproche, en cours ce n'était pas si prenant, mais quandl'ambulance arrive, j'ai le cœur qui se serre, des hommes et femmessortent du camion, encercle Dona, la sécurise, et l'emmene avec euxdans une civière, ils attendent la police pour partir, je cours amon appartement, ferme le tout à clef, redescend comme un diable,ils sont toujours là. J'approche le branquart dans lequel reposeDona, elle a le visage tuméfié, brûlé par sa chute contre lebitume. Des larmes montent et je ne peux plus me retenir, jesanglotte au milieu du brouhaha incontrôlable de sirènes, de voix,de pensées... Une main se posant sur mon épaule me fait sursauter,une secouriste, elle me demande si je connais la personne ici, je nepeux que hocher la tête, les sanglots me serrent la gorge, comme sil'on voulait me faire taire en m'étranglant...

« Resteavec elle, a son réveil, ça sera plus rassurant pour elle d'avoirquelqu'un qu'elle connais » Je lui fait signe de mareconnaissance, et reste auprès de Dona.. Pourquoi ? Pourquoias-tu fui comme ça ? Que caches-tu ? Il est vraimaintenant, je me pose des questions sur toi Dona, qu'a été ta vieavant notre rencontre ? Pourquoi m'as-tu avoué que tu tesentais en sécurité avec moi, pour finalement me fuir comme unlapin ? Tu avais l'air honteuse et pleines de remors, pourquoi ?
Ces pensées m'ont fait tenir sans sanglots jusqu'à ce qu'ilsemmènent Dona dans leur camion blanc, qui sent la mort, le sang, jereste auprès d'elle.
Arrivées à l'hôpital, je suis conduitdans une salle d'attente, Dona elle, va à l'opposé, je ne sais où.Je suis inquiète, que lui font-ils ? Oh je t'en prie, Dona,reste vivante...
En attendant dans la salle, je me rend compteque, maintenant, j'ai de l'animation dans ma vie, tout qui meparraissait morne et gris à part au théâtre, semble se colorerpâlement, comme lorsqu'on reprend des couleurs après une maladie.

Dona...On toque à la porte puis on ouvre, j'ai mal aux yeux, les larmes necessent de couler.
« Pour Dona Trimo ? » ilm'interroge du regard, ce jeune homme, je crois que c'est uninfirmier, je hoche la tête.
« suivez moi.. » il faitvolte face et attend a peine que je le suive, je me dépêche. Dona,j'espère que tu n'as rien...
Il s'arrête devant une porte,l'ouvre, je peux voir au fond de la chambre, Dona, pleine debandages, de platres, de nombreuses poches accrochées au dessusd'elle, quelle horrible vision...
Qu'a-t-elle fait pour mériterça ?...