Ch 20 - Essayer d'oublier

174 10 5
                                    

Une vive douleur au crâne me réveilla. J'ouvris les yeux espérant plus ou moins me retrouver dans ma chambre dans la maison du désert, mais comme le premier jour de mon enlèvement, je ne reconnus pas les murs qui m'entouraient. Blancs, vierges, un bip bip en bruit de fond.

L'hôpital. J'étais à l'hôpital.

D'un côté je me sentis bizarrement soulagée d'être à nouveau en ville, entourée de monde, mais de l'autre, je savais que je ne resterais pas éternellement ici et que j'allais sûrement très bientôt rejoindre le monde scientifique.
D'ailleurs, où étaient les autres? J'observais la pièce où il n'y avait qu'un lit dans lequel j'étais allongée. Une mèche de cheveux me tomba sur la bouche et je voulus l'enlever, mais je réalisais avec stupeur que j'étais attachée au lit. Je crois que c'est à cet instant précis que la panique m'envahit.
Je ne pouvais pas crier, cela ne servirait absolument à rien, tous ceux pouvant venir à mon secours étaient complices de ce qui m'arrivait. Je n'étais plus en sécurité.

Alors que j'observais autour de moi espérant trouver un outil qui pouvait me permettre de me libérer, des bruits se firent entendre dans le couloir, juste devant ma porte. Puis, plus rien. La poignée de la porte bougea lentement et semblait prête à s'ouvrir brusquement. Tremblante, je tentai de me faufiler sous le drap afin de me cacher.
La personne entrant dans ma chambre n'était autre que Craig, soulagé de me voir ici.
- Oh Amanda.
Il se précipita à mon lit et me prit dans ses bras. Un rapide bisou sur les lèvres et le voilà qui essayait de me détacher. Il semblait très pressé et en pleine panique.
- Craig tout va bien, va plus doucement, t'y arriveras jamais sinon.
- Amanda, rien ne va. Je suis à deux doigts de tout lâcher, mais heureusement que toi tu n'as pas été enlevée.
- Pardon? Qu'est ce qu'il s'est passé ?!
- ... Tony et Alan n'étaient presque pas blessés, ils les ont emmenés au laboratoire, ils vont sûrement juger Tony et le condamner, quand à Alan, les expériences commenceront bientôt.
- On ne peut pas les laisser faire !!
- Non Amanda, ne joue pas le héros, je te préviens, il est impossible de les "sauver" comme tu as l'intention de le faire. C'est bien trop dangereux. Et tu le sais, mais comme t'es têtue tu vas pas m'écouter, n'est ce pas?
Il réussit enfin à me détacher du lit et doucement, je me levai et me dirigea vers mes habits. Je le regardais dans les yeux et dis :
- Exactement, allons leur porter secours.

- Qu'est ce que tu as fait des gens dehors? J'ai entendu des bruits.
- Pff c'était deux gars stupides qui surveillaient ta chambre. Ils n'ont même pas bronché lorsque je me suis approché, j'ai pu les maîtriser facilement. Ils sont ligotés.
- Ont-ils des armes?
- Évidemment.
- Allons leur emprunter.
- Tu sais Amanda, même si tu es déterminée à aller leur venir en aide, la bas en pleine action tu n'oseras plus rien faire. Parce que tu verras ta mère. Et seul un regard entre vous deux te déstabilisera et te tuera. Alors je suis désolé mais je te laisserais pas aller la bas. Partons.

Je ne savais quoi penser de ses mots.
Une arme cachée dans nos vêtements, nous réussissions après 10 minutes de sortir de l'hôpital.
Il y avait du monde partout, et pourtant, personne ne semblait remarquer notre présence. Un peu à part, il y avait une voiture. Craig la reconnut immédiatement. C'était celle de Jane.
Les clés étaient sur le contact. La voiture était prête à démarrer, comme si elle n'attendait que nous.

À la sortie de la ville, nous étions obligés de passer devant le fameux laboratoire. Dehors, une dizaine de scientifiques fumaient une cigarette tout en discutant d'un air grave. Parmi eux, je reconnus ma mère.
Mon coeur ne fit qu'un bond lorsque son regard vira dans ma direction.
- Craig arrête toi.
- Je sais ce que tu as vu, et c'est une très mauvaise idée de m'arrêter.
Craig accéléra.
- Arrête toi ou je saute de la voiture.
Il prit mon bras et s'arrêta.
- Attend deux minutes, t'es vraiment sûre de toi la? Je risque de te perdre en 3 minutes.
- T'inquiète pas. Si ils m'emmènent au moins j'aurai discuté avec ma mère.

J'attendais bêtement derrière un arbre, près d'une poubelle. Ma mère mangeait une banane et allait certainement jeter l'épluchure.
Au bout de 5 minutes elle s'approcha de la poubelle, l'air grave. Elle semblait réfléchir, peut-être pensait-elle à moi.
- Bonjour maman.
Elle n'était même pas surprise d'entendre ma voix et lorsqu'elle leva la tête vers moi, des larmes remplissaient ses yeux.
- Tu devrais t'en aller. Je ne veux pas t'enfermer si c'est ce que tu pensais.
- C'est ce que tu avais prévu de faire depuis ma naissance.
- Tu n'en sais rien.
- Alors dis moi tout.
- Je n'ai pas le temps de discuter.
- Ah bien sûr, tu dois t'occuper de mes parents et de mes frères et sœurs?
- Amanda, va t'en.
- Je viendrais les chercher un jour ou l'autre, tu peux être certaine de ça. J'ai aussi un petit conseil. Allez tous vous faire soigner, sinon vous allez finir fous. Ah non, vous l'êtes déjà. À très bientôt maman. Et ne t'inquiète pas, contrairement à toi, je n'aurai jamais l'intention de te tuer. Je ne suis pas un monstre.
Je m'éloignais sans jeter un seul regard envers cette femme sans coeur. Dans la voiture, Craig fut soulagé de me voir revenir, calme, l'arme toujours dans ma poche et pas entre mes mains.
- Tout va bien?
- Je lui ai menti, je lui ai dis que je ne serai jamais capable de la tuer. Mais bien sûr que si je pourrais, j'en avais terriblement envie, elle ne mérite pas de vivre bordel.
Il posa sa main sur la mienne. Je le regardais et lui fit promettre de revenir pour sauver notre famille.
- Je te promet. En attendant, allons nous réfugier quelque part.

Après deux heures de route, nous nous arrêtions à un motel. Une fois en dehors de la voiture, Craig s'étira puis s'approcha de moi pour m'embrasser. Mais une voix nous interrompit :
- Vous avez ramené ma voiture, c'est gentil.
- Jane !!

Dans sa chambre, nous découvrions Zoé.
Elles avaient échappé aux mains de nos ennemis, mais refusaient de nous en parler.
- Je peux juste vous dire que j'ai trouvé assez de renfort pour s'occuper de cette affaire et faire couler ces scientifiques.
- Je n'en doute pas, je savais que tu allais t'en sortir Jane.
- Je n'ose même pas m'excuser...
- C'est oublié Jane.

Il y avait un bruit de serrure qui me fit sursauter, après tout ce qu'il s'était passé j'étais devenue craintive de tout. La porte s'ouvrit et Jane prononça ces mots que je n'oublierais jamais :
- Ah, voici notre principal allié, Amanda, voici ton père.

FIN

|Celui qui m'a sauvée|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant