Ch 12 - Départ

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Sans attendre une seule seconde, Craig se dirigea précipitamment dans les escaliers. Quand à moi, je ne pouvais détourner mon regard de la fenêtre. Izzie était couchée, par terre, et du sang coulait le long de son dos. Jane essayait de la prendre dans ses bras délicatement, sans lui faire mal davantage. Au loin, une camionnette s'enfuyait. Bordel de merde. Izzie s'est faite tirer dessus. C'est qui ces salauds ? Qui sont-ils ?!
J'entendis Tony m'appeler d'une voix tremblante.
Une fois en bas, ma vision devint soudainement floue.
    ⁃    Où est Izzie ? OU EST-ELLE ?
    ⁃    Amanda calme toi. Écoutez moi. Vous êtes en danger, vous devez partir.
    ⁃    Mais pourquoi?? Et comment? Craig commençait à perdre patience, cela se voyait à la façon dont il serra ses poings. Ce n'était pas le moment de perdre son calme, ni d'entrer dans une forte colère. Je devais le calmer, j'étais pour l'instant la seule capable de le faire, malgré mes tremblements. Tony était bien trop occupé à chercher quelque chose dans son bureau, et Jane essayait tant bien que mal de soigner Izzie, inconsciente.
    ⁃    Craig, regarde moi. Écoute Tony. On va suivre ses instructions et se sauver. Ma voix semblait l'apaiser doucement, et il déposa sa main sur ma joue. Puis, se souvenant de la situation, monta les marches 4 par 4, et j'entendis le bruit des placards qui s'ouvrent. Il préparait nos affaires. Tony s'approcha de moi et m'ordonna :
    ⁃    Amanda, prend Alan avec toi, et prépare aussi sa valise. Ne me regarde pas comme ça, fais moi confiance.

Une bonne heure plus tard, les valises se trouvaient devant une porte en fer. Je ne cessai de la fixer, me demandant ce qui se trouvait derrière. Tony était enfermé dans le bureau avec Craig. Celui ci n'arrêtait pas de crier et je souhaitais au plus profond de moi rentrer dans cette pièce afin de pouvoir le serrer dans mes bras. Il ne méritait pas d'être dans cette situation la. Personne ne le méritait.
À ce moment là, je haïssais Jane et Tony. Izzie étant blessée, ce n'était uniquement de leur faute. J'essayais de me persuader du contraire en pensant qu'ils ne pouvaient pas savoir. Pourtant, en nous enlevant, ils avaient pris des risques et savaient qu'un jour ou l'autre des "ennemis" les auraient trouvé.
    ⁃    C'était moi la cible.
Jane s'avança vers moi. Elle avait les yeux rouges, et les mains pleines de sang. Quand elle s'en rendit compte, elle devint pale et se précipita dans la cuisine. 3 minutes plus tard, la voila de retour. J'étais assise sur les escaliers, attendant que la situation change, pour enfin avoir des explications.
    ⁃    Izzie et moi accrochions le linge. J'étais à genoux, donc à la taille de Izzie. Ils nous ont sûrement confondues. Putain c'est de ma faute.
Jane, qui d'habitude n'osait prononcer un seul de ces gros mots, ne se souciait guère de son langage, maintenant que la situation s'était aggravée.
    ⁃    Vous allez passer cette porte et passer quelques jours en bas. Tony va vous confier une lettre, à ouvrir uniquement lorsque vous serez arrivé dans la pièce principale. Bonne chance Amanda. Vous allez me manquer.
Sans même un autre regard, Jane, honteuse, recula doucement et s'éclipsa.
Malgré sa profonde culpabilité et tristesse, Jane semblait bizarre. La cause ? De simples secrets. Des putains de secrets qui nous concernaient.
La porte du bureau s'ouvrit, et Craig, le regard sombre, prit les valises et ouvrit la porte.
Tony secouait la tête, l'air de dire "tellement têtu ce gosse".
    ⁃    Attend au moins Amanda et Alan.
    ⁃    Ne me dis pas ce que je dois FAIRE.
    ⁃    Craig, ca ne sert à rien de m'en vouloir, j'essaye de vous sauver.
    ⁃    Si tu ne nous avais pas enlevé, tu n'aurais pas à essayer de nous sauver !
    ⁃    ... Tu comprendras dans quelques heures.
    ⁃    C'est lache ce que tu fais. Tout nous révéler par écrit. Tu n'oses même pas nous regarder droit dans les yeux et nous dire la vérité ! T'es lache Tony ! Vous êtes lâches ta femme et toi !
    ⁃    CRAIG.
Je le poussais violemment contre la porte et lui cria ces quelques mots remplis de colère :
    ⁃    C'est pas le moment de faire ta crise. Tu vas fermer ta gueule et nous emmener Alan et moi, là dedans. ALLEZ !
À moitié choqué et à moitié effrayé, il grommela et ouvrit la porte. Puis regardant Tony une dernière fois, poussa les valises dans les escaliers et celles ci dégringolèrent.
    ⁃    C'est parti, on se casse.
Alan, qui entre temps avait quitté sa chambre et nous avait rejoint, était effrayé à l'idée de descendre dans le noir. Tony lui tendit une lampe de poche, et le prit dans ses bras, les larmes aux yeux.
    ⁃    T'es le plus courageux, mon bonhomme, alors tout va bien se passer, on se reverra bientôt.
Le regard de Tony... Je ne pouvais le décrire.
C'était comme si son fils disparaissais pour toujours. C'était comme si Tony perdait son enfant. C'était comme si Tony était papa.
Il se retourna vers moi, et me tendit la lettre. Il essayait de retenir ses larmes, ce fut donc impossible pour moi de partir sans le serrer dans mes bras.
Une fois les "adieux" fait, en l'absence de Jane et Izzie, Zoé courut et nous embrassa tous. Déjà très mature, elle comprenait à peu près la situation sans que personne ne lui ait dit quoi que ce soit.

La porte se referma derrière nous, et Craig paraissait très faible. Il me prit la main, et de l'autre prit Alan, et me chuchota à l'oreille :
    ⁃    Ne me laisse pas, je t'en supplie.
    ⁃    Je te laisserais jamais, on est ensemble maintenant. Pour toujours.

Et nous voila dans un souterrain, en dessous du désert, sans vraiment savoir pourquoi.

|Celui qui m'a sauvée|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant