Au delà des murs

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«Vous êtes condamnée à deux année de prison, pour meurtre par légitime défense». Cette phrase raisonnait dans ma tête depuis tellement de temps. Je renvoyais l'air autin de la juge. Le même qui ornait le visage du policier de la prison.

Je traversais un long dédale de portes de cellules. Elles étaient d'une couleur semblable. Grise. Parfois, je revoyais de multiples tâches de teinte écarlate sur les murs, me rappelant cruellement mon statut mérité de meurtrière.

Tout était sombre, lugubre. C'était réellement différent du soleil dont j'avais tellement l'habitude. Il n'y avait aucune grande baie-vitrée, pour laisser passer la douce lumière de la journée. Il y avait juste du gris. Un gris sale. Un gris neutre. Un gris qui me donnait des sueurs froides.

Je me sentais mal face à tout ces bruits qui fusaient de chaque recoin des cet endroit. On entendait de nombreuses personnes parler, parfois des cris perçants, des insultes ou encore des menaces à en glacer le sang. Je me sentais être régulièrement parcourus de frisson, et la peur prenait de plus en plus possession de mon corps.

Le policier s'arrêta, et je ne me fis pas prier pour l'imiter. Il ouvrit la porte sur le côté, et me poussa presque, pour me faire entrer dans la minuscule pièce. Il referma immédiatement derrière moi, sans prendre le temps de me prêter d'avantage d'attention.

La cellule était plutôt froides, sans fenêtre, simplement une lampe allumée au plafond. Deux matelas sur une sorte de petit lit superposé, se tenait sur ma droite. Une table minuscule était à ma gauche, avec deux chaises. Une, cassée sur le flan droit, l'autre, bancale, à la vue du papier en dessous de l'un des pieds. Une petite télévision se tenait en hauteur, suffisamment loin pour que je ne l'atteigne avec ma petite taille.

-Tu as fait quoi pour te retrouver ici?

Je me suis retournée vers le son de cette petite voix trop curieuse. Une jeune fille me fixait assise sur le lit du haut. Elle semblait quêter ma réponse avec attention.

-J'en ai vu des hors la lois. Des dealers, des harceleurs, des voleurs, j'ai même croisé une pédophile, me dit-elle avec le plus grand calme. Alors n'es pas honte, tu peux me le dire.

-Ça ne te regarde pa, lui répondis-je sèchement.

Je me suis allongée sur le lit du bas, et j'ai fermé les yeux. Cela ne regardait personne. C'était ma vie, mes erreurs, pas les leurs.

Un an. Un an que je dois supporter d'être enfermée comme un animal en cage. J'ai plusieurs fois pensé à mettre fin à ma vie, pour ne plus avoir à subir cette humiliations, pour pouvoir étendre mes ailes vers la liberté. Vers une liberté et une paix qui semble tellement proche et à portée de main. Et pourtant...

Si parfois je traversais des périodes sombres et pleines de souffrance. La vie m'accordait parfois des moments de joie, de bonheur. Ils paraissaient tellement irréels, que j'avais souvent peur qu'ils ne soient seulement le fruit de mon imagination. Les personnes que j'avais rencontré, les liens que j'avais pu tissé avec eux. Je m'y accroché désespérément, car je réalisée enfin leur véritable valeur.

Ces personnes qui m'entouraient étaient toutes spéciales à leur manière. Et cette fille...

Plus le temps passe, plus je l'admire. Ces espoirs, son sang froid, sa ténacité. Tout chez elle montrait à quel point elle était courageuse,mais aussi avide de sortir d'ici pour avoir une seconde chance.

Si je l'ai repoussé lorsque je l'ai vu pour la première fois, les choses ont beaucoup changé depuis le temps. Après tout, elle est ma colocataire si je puis dire. De simple inconnue, elle est devenue une connaissance, puis une amie, une meilleur amie, et une confidente. La personne à qui tu serais capable de confier ta vie les yeux fermés, et cela sans la moindre hésitation. Elle était devenu mon seul espoir, ainsi que l'unique personne capable de me faire décrocher un petit sourire. La seul qui puisse me redonner la confiance nécessaire pour tenir le coup. Celle qui me faisait sentir comme quelqu'un de bien.

Sans m'en rendre compte j'avais ressuscité.

Puis, du jour au lendemains, elle était partie, elle avait disparu. Plus une nouvelle, plus un signe de vie. Elle avait comme était rayée de la surface de la Terre. Le silence radio absolu. Elle était partie, elle avait purgé sa peine, et la vie lui donnait enfin la seconde chance dont elle rêvait. C'était normal qu'elle en profite.

Mais au fond de moi, je me sentais trahie, et cela me blessait de l'admettre. Cette fille qui m'avait fait revivre, pour qui j'aurais offert ma vie, elle m'avait abandonné. Elle m'avait laissé tomber pour partir loin de cette vie de bagnard, de condamnée. Mais pourtant. Tu es revenue.

Tu m'es réapparu comme par miracle. Revenant me voir inlassablement, dès que tu pouvais te le permettre. Tout comme tu étais devenu indispensable à ma vie, je l'était également pour la tienne. Et cela sans m'en rendre compte. Tu voulais m'aider à me relever, et je ne pouvais que saisir la main que tu me tendais.

Une seconde année est passée.

Le vent frai souffle sur ma peau et semble m'envahir d'un sentiment de liberté grisant. L'herbe verte sous mes pieds me rappelle celle de certains vastes champs de fleur, dans lesquels j'aimais autrefois courir. Une lumière presque aveuglante illumine le ciel. Cette astre qui me semble tellement étranger, malgré les moments où je l'observais entre les murs étroit de la prison.

Je pouvais entendre le champs des oiseaux de milieux du printemps. Mon petit coeur se serrait doucement dans ma poitrine, victime de tous ces sentiments merveilleux. J'étais comblée de bonheur. Comblée de pur sentiment de bonheur. J'étais libre, enfin libre comme l'air. Je pouvais bouger, danser, chanter, comme bon me semblais. Et je le fis. Des larmes en coulaient de les joues. Non pas des larmes de peines, mais bien des larmes de joie.

Une main se posa délicatement sur mon épaule. Je me suis retournée et tu te tenais juste devant moi.

-Viens vite, me dis-tu tendrement. Ta nouvelle vie t'attend.

En s'éloignant de cette cage qui m'avait emprisonné pendant deux année, je me sentais un peu terrifié. Il fallait que je tourne une page de ma vie qui était importante. Deux longue année de joie, mais surtout de souffrance. Puis je jette au loin un dernier regard, avant que nous quittions définitivement ce passé, main dans la main.

Je ne te remercierai sûrement jamais assez d'être une personnes extraordinaire. Comme un ange tombée du ciel. Car grâce à toi j'ai pu me relever. Et tu resteras à jamais dans mon coeur mon amie la plus chère et la plus fidèle.

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