Elle

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Elle est là, dans la cuisine. Elle est tellement belle, tellement pleine de vie. Elle rayonne tout autant qu'elle est et je me sens enfin à ma place. Dans l'air se propage l'odeur de l'encens qui brûle tous les matins, rituel de ce cocon. Le parfum fait renaître mon museau, et j'aboie de joie. Elle me regarde, l'œil malicieux, et le sourire au coin des lèvres.

- T'es vraiment adorable Filoux me dit elle, en me caressant le dos.

Alors je lui souris. Je souris souvent, enfin juste quand je suis avec Elle. Autour d'Elle, ils rient quand ils me voient sourire. Ils disent que j'ai l'air de pleurer. Mais je m'en fiche parce que c'est pour Elle que je souris, et Elle sait ce que ce retroussement de babines signifie. Elle s'appelle Jude. Jude est le miroir de la beauté du Monde. Elle est tellement douce, tellement à l'écoute des autres, tellement prête à aider le monde entier que jamais personne ne lui fera du mal. Bref, Elle, elle est différente. Elle sait que je souris, et elle dit aussi parfois que je rêve. Alors puisqu'elle a toujours raison, je le suis, je suis un rêveur. Et quoi de mieux que de rêver ? Quand on rêve, on ne pense plus à avoir faim, froid ou peur. Oui, moi, Filoux je suis un rêveur.

Elle dit que les autres chiens ne sourient pas, que je suis spécial. Mais les hommes sourient quand ils sont heureux, alors moi aussi. Elle est une humaine exceptionnelle. D'ailleurs, les hommes sont fascinants : ils construisent des beautés architecturales pour des gens qu'ils n'ont jamais vu. Ils les appellent "Dieu", au singulier ou au pluriel. Oui, les humains sont capables de tels miracles, mais les humains sont contradictoires. Ils le sont car ils pensent, comme moi. Mais je ne suis pas humain, et je ne le serai jamais ; moi je ne tue pas, je ne fais pas de guerres. Encore une histoire de "Dieux" je crois. Ça, la guerre, c'est mal : c'est Elle qui me l'a dit. Bref, Elle, elle n'est pas comme ça. Elle nous comprend, nous, les autres animaux : c'est vrai, ils n'ont pas été les premiers sur terre, et pourtant ils ne respectent rien ni personne. A part leurs aînés, peut être. Et encore.

Elle sait tout ça. D'ailleurs, c'est Elle qui me parle du Monde. Bien sur, je le connais le Monde. Mais je connais beaucoup sa face sombre. Trop peut être -sûrement-. Sombre les rues où se produisent les meurtres, les viols, sombres les zones sales abandonnées après une catastrophe, sombre les yeux de détresse d'un soldat qui s'endort... Le Monde est beau aussi : les amours, les joies, l'humanité qui le réparent. Oui, un Monde sombre est bien triste mais il en faut ! Sans le malheur, l'homme est incapable d'être heureux et de se satisfaire de ce qu'il a. Triste vérité.

J'ai mis du temps à le comprendre et si elle m'a aidée Elle n'est que le final de ma réflexion, Jude. Et quel beau final ! Cette histoire -mon histoire- est longue et périlleuse. La voici.


Salut tout le monde !

J'avais cette histoire qui me trottait dans la tête, et puis  j'me suis lancée.

Je sais pas si le résultat sera concluant, alors n'hésitez pas à laissez des commentaires  pour me dire ce que vous en pensez et par la même occasion ce qui est plus ou moins bien ;) !                      

Le deuxième chapitre est en cours d'écriture, il sera bientôt là !  


Jusqu'où ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant