PROLOGUE

872 16 0
                                    

— J'ai trouvé que ça pour vous retenir.

Elle maintenait ses lèvres entrouvertes et n'osait pas croiser mes yeux. Elle posa une main sur les miennes pour cacher cette réalité qu'elle voulait illusion — pour continuer de se mentir encore un peu.

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle saute de joie comme le ferait une femme dans une situation normale — notre situation était tout à fait délirante. Je ne m'attendais pas non plus à ce qu'elle me sourie. Mais je trépignais pourtant à vue d'œil : mes mains tremblaient puissamment et j'éprouvais toutes les émotions que peut susciter une attente décisive.

Elle attendit patiemment que sa raison lui offre une explication pour comprendre l'acte par lequel je la compromettais complètement. Les fondements de sa personnalité devaient s'effilocher un à un pendant qu'elle tentait encore de savoir ce que j'avais bien pu ingurgiter pour agir de la sorte.

— Vous avez perdu la tête...

Elle contemplait une pacotille qui valait pourtant tout à mes yeux pour la simple raison qu'elle symbolisait cet instant dément qui continuait de se dérouler au présent. Peut-être avais-je merdé, car elle disparut la minute suivante avec une larme indécise roulant doucement sur sa joue triste.

Mon regard s'abaissa sur une main que j'avais posée au sol pour me relever. Je compris que ce que je venais de faire était la deuxième chose la plus irresponsable à laquelle j'avais choisi de me confronter après mon choix de continuer de travailler avec Alice.

Dis lui qu'elle t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant