Perfect Life - IX

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"J'en ai rien à foutre Lauren ! Garde tes excuses pour toi. Si tu crois franchement que je vais te pardonner parce que t'es désolée, t'es juste putain de conne ! Je ne veux plus avoir affaire à toi, ni à personne dans ce putain de taudis.

-Mais Ca-

-Nan. "

Nan mais franchement, elle croyait que j'allais foncer dans ses bras? Ça ne marche pas comme ça. Je ne marche pas comme ça, alors au temps qu'elle le sache.

Je n'ai pas besoin de courir, elle est trop lache pour me suivre. Je me contente simplement de marcher. Mes mouvements sont poussés par une détermination que je ne me connaissait pas. Mon sang bouillone et mon pouls martèle à ma tempe. Une armée m'habite. Les tambours frappent en rafale, ma mâchoire se serre.

Autour, je vois bien l'agitation des habitants. Entre ceux qui hésitent à me saluer, ceux qui sont rongés par l'inquiétude et ceux qui, dévorés par la curiosité, semblent prêts à se jeter sur moi pour obtenir le pourquoi du comment. Je les ignore. Je les ignore tous. J'ignore même une certaine métisse et une grande blonde.

"-Cheechee ! Où vas-tu ? me questionne-t-elle."
Je ne lui réponds pas. Après tout, je n'ai aucun intérêt à parler à une traître. Plus que quelques pas et je suis dans les conduits sombres. Retour au point de départ. Rien ne m'arrête, je me sens invincible, menée par la fureur indomptable qu'à engendré la trahison de la corbeau.

Sans hésitation, je m'engouffre dans le conduit humide, décidée à quitter cet endroit. Oui, mais pour aller où ? Je ne sais pas.

Sans réfléchir je sors dans la salle de contrôle, il ne me reste qu'à pousser la porte qui me fait face et je suis de retour dans cette fausse et banale ville.

Sous ma paume, la poignée se baisse. Mais alors que je m'apprête à sortir dans les couloirs sombres et familiers du lycée, je me retrouve entourée de murs métalliques semblables à ceux de la salle d'où je viens.

Où suis-je ? Il faut que je trouve un moyen de sortir sans me faire attraper.

Un pas, deux pas, trois pas hésitants dans ce long et froid couloir. Au loin je peux percevoir des bribes de conversations étouffées et des bruits de pas qui se rapprochent. Il faut que je me cache.

Un rapide coup d'œil à droite m'indique que les personnes se rapprochent, leurs ombres se profilent contre les murs, immenses et effrayantes. Merde. Comment vais-je m'échapper de ces croques-mitaines ?

Je commence à m'éloigner par la gauche, faisant bien attention de ne pas faire de bruit. Une porte. Il faut que je tente ma chance, ou je risque de me faire attraper à tout instant.

Je prend une grande inspiration avant d'ouvrir celle-ci.

Nan.

Nan, ce n'est pas possible. Merde, merde, MERDE ! La pièce dans laquelle je suis entrée est pleine d'hommes et de femmes aux visages sérieux, tous réunis autour d'une table austère. Je suis comme foudroyé par la peur, mais l'adrénaline qui parcourt mes veines me procure une force surhumaine. Dans un sursaut, je m'enfuis en courant.

Une alarme s'enclenche et retentit dans la lugubre structure. Je regarde derrière moi rapidement; les hommes de tout à l'heure. J'accélère le pas. Il ne me reste plus qu'à espérer de trouver une cachette.

Là ! Un chariot couvert d'un drap est abandonné en plein milieu du couloir. C'est une opportunité inespéré. Je me contortionne un peu, puis me recouvre avec le draps. Juste à temps...

Les bruits de pas sont de plus en plus proches et ma respiration se fait de plus en plus faible, jusqu'à être moindre. Les hommes parlent et j'entends leurs mouvements qui accélèrent.

" est-elle ? Elle n'a pas pu aller bien loin ! Thompson prend tout droit, et toi Enrickssen prend à gauche. Faut qu'on retrouve la fille de Cabello !" lâche un homme au ton vil.
"Bien Monsieur ! " lui répondent un concert de voix.

Puis le silence reprend sa place, en même temps que la mélodie de leurs pas s'éloigne.

Mais alors que je me crois sortie d'affaire, le drap se soulève violemment. Je me fige de stupéfaction, tous mes membres bloqués par une immense frayeur. En face de moi, la figure presque inhumaine du complice de mon père, me dévisage. Cette homme a un air malsain et un sourire vicieu ancré sur le visage.

"Ah mais la voilà ! La petite fille prodige... Camila, ton père va être ravi.

Il saisit mon bras agressivement, et me sors du chariot, bien décidé à ne point me laisser partir.

_Lâchez-moi ! je grogne en me débattant.

_Ha-ha-ha, mais c'est qu'elle est drôle en plus ! "

Son rire guttural me glace le sang. Pas question de se laisser faire. Je me tourne violemment et m'extrait de son étreinte tant bien que mal. Mais au bout du couloir m'attend un canon de métal.

" Hop, hop, hop ! On reste ici jeune fille. "

Son sourire me donne la nausée, cette homme est tout simplement écœurant. Mais je n'ai pas le temps de le dévisager plus longtemps, que je sens un choque à l'arrière de mon crâne. Puis c'est le noir...

+++

Lorsque je rouvre les yeux, je suis assise sur une chaise, au milieu d'une salle sombre et étrangement familière. Je tente de me lever, mais rien à faire; mes pieds et mes mains sont tenus par des bracelets de métal.

"Alors comme ça, ma propre fille me trahit pour l'ennemi ! Je suis fortement déçu Camila. Moi qui pensais pouvoir te passer les rennes du gouvernement à ma retraite... Quelle déception !"

Mon-mon père ? C'est lui qui me maintient dans cette position ?

Soudain, une certaine paire d'œil verts fait son apparition, à travers la bouche d'aération, en face de moi. J'ai déjà vécu cette scène. Alors cet homme serait mon père ? Pas question de coopérer avec lui.

"Dis-moi où elle se trouve !

C'est l'heure de sortir le grand jeu, mes années de théâtre vont être d'une grande aide.

_Je-je n'en sais rien... je bégaye.

-C'EST FAUX ! s'exclame mon paternel. Tu as intérêt à me répondre correctement cette fois Camila, où est-elle ?

_Je-je n'en sais rien, je vous le jure...

_Bien, dans ce cas je n'ai plus besoin de toi. "

Je ne peux m'empêcher de laisser les larmes rouler le long de mes joues. Je me sens vide, trahie. Entre mon propre père, prêt à me tuer pour des informations, et Lauren qui me regarde sans agir. Suis-je donc condamnée à finir ainsi ?

"BANG"

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