Depressive words

153 7 9
                                    

Emma
Elle vit et seule je meurs,
Même de loin, je ressens sa douleur.
Mon aimée, douce brise de la nuit,
Attristée, elle me détruit.

Mon ombre
Se dresse lentement au pied du lit, une forme non conforme à l'ombre de ma vie. Alors mes longs doigts noirs s'étendent jusqu'à saisir cette forme, conforme à mes désirs. Elle se pose délicatement sur mon cou et glisse, de douces perles roulent sur mes joues mais rien ne coule. Mon imaginaire me laisse penser qu'aucun geste n'est insensé, qu'aucun mot ne mérite censure, que je trouve plaisir et luxure à le laisser me prendre dans des songes qui me plongent dans le vide et qui rongent mon âme infâme qui n'attend guère qu'on ne la laisse vivre.

Le vide
Assise et le regard perdu dans le vide, mon âme aride divague dans ses souvenirs, sans aucun désir. Aucune autre forme de torture ne peut être pire que le vide que j'endure. C'est la morsure des Temps Anciens, l'époque où mon coeur était trop plein, plein d'amour et de douceur, plein de peur et de rejet. Pour le vide j'aurais brûlé, pour le désir je me noierai.

Descente aux enfers
Je marche le long de la vie, ce fil peu docile, le vent me porte et les feuilles mortes virevoltent devant moi mais voilà, sur ma route, je ne suis plus seule. Un couteau, des ciseaux, une lame, une flamme, une fenêtre, je suis haute, peut-être, est-ce que je saute ?

Autour de moi
Je ne vois que du vide et du sens oublié, une couette en boule où je me roulais dedans il n'y a pas si longtemps. Une cheminée qui dans mes jours les plus glaciales n'a pas su me réchauffer. Un chevalet où dans de sombres jours, j'ai exprimé mes plus grandes joies, les rêves que je m'octroie. Des livres que je n'ai jamais lu, des histoires que je n'aurais jamais crues, des personnages que je n'aurais jamais vus mais de vieille pages où l'on apprend à être sage. Un canapé sur lequel je suis, assise, les yeux perdus dans le vide, la crise du non-sens est déjà prise.

Dans la rue
Je erre et je traverse les murs que j'ai bâtis, je regarde par terre et j'inverse ce que je suis. Le soleil caresse ma chevelure, c'est pareil, la vie reste une ordure. Le gens me regardent dans mes souvenirs, moi je vois leur voiture qui pourrait me détruire. Ils sont là, à côté de moi mais malgré tout je n'existe pas.

Combien de temps encore ?
S'il vous plaît, je ne veux pas plus souffrir
Et je crie mon ardente envie de mourir
J'aurais la mort que j'ai toujours voulu,
Bien trop tard mon temps sera résolu.

La bête noire
Je suis seule comme toujours et attends mon tour, que mon heure soit venue , il serait temps, tant que je prétends à partir vers mon avenir. Il est différent mais de temps en temps s'éloigner des gens relève d'un fort tempérament même si la feuille morte met longtemps à toucher terre. S'exprimer sur un coup de tête, des mots enragés comme un bête noire, perdue et sans espoir, il était temps que j'aille voir le noir profond où s'est égaré mon espoir.

La lumière de mes ténèbres
J'ai une vie charmante,
Une famille aimante.
Diantre, que ma vie est belle.
Avec son regard, avec ses ailes,
Elle enchante mes mots,
Adoucit mes maux.
Je vis auprès de la nature,
Elle est belle, elle est pure.
Alors pourquoi tant de solitude
Et d'amertume dans ta critique rude ?
Parce que la lumière de ma vie
Ne traverse pas la fenêtre de mon esprit.

4.48 Psychose PoetryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant