Les profondeurs ensevelies

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Océan

Quand les larmes ne coulent pas,
Et que la parole s'en va,
Que je m'en vais tout au loin,
Et que je meurs dans un coin,

Je me morfond sur mon sort,
Alors l'égoïsme ressort,
C'est là que les larmes arrivent,
Et que je pars à la dérive.

Et je sais que j'ai de la chance,
Que ce soit lui ma fragrance,
Sans odeur existe-t-il de parfum ?
Non, aucun, hormis peut-être le miens.

Je suis perdue dans un océan sans eau,
Et le soleil disparaît sans dire un mot,
Les abysses peuvent-elles avoir un fond ?
Sans dire non, il y a toujours plus profond.

Sans odeurs et sans goûts,
Je serais avant tout.
Ce ne sont que des maux que je m'afflige,
Mais alors, dans quel beau rêve suis-je ?

Les profondeurs sous-Marine

Quand l'eau ruisselle le long de la roche,
Quand tes yeux voient les larmes qui approchent,
L'entre de la montagne ne sais plus gronder,
Tes lèvres n'arrivent plus à parler,

Tu aimes quand tu es à cheval dans les prés,
Quand mes doigts caressent tes longs cheveux dorés,
Tu aimes quand les mensonges faillissent,
Quand je souris lorsque tes yeux se plissent,

Quand tu espères que le volcan guérisse,
Quand à l'intérieur la montagne tremble,
Quand par malheur, la plaine lui ressemble,

Seulement, seule au monde, de sombres abysses,
Je te cherche dans les profondeurs sous-marines,
J'aimerais tant que tu reviennes, Marine.

Brume et Brouillard

Libres de mouvement, de forme dans le temps,
Libres au bord du ruisseau d'écouter tous ces chants,
Libres de voyage dans un monde de mirages,
Libres de leurs pensées, accostant au rivage.

Libre de laisser entrevoir la lumière,
Libre de cacher toute profondeur austère,
Libre de voir tous ces regards dans le noir,
Libre de transpercer les ombres chaque soir.

Libre de montrer ces profondeurs de malheur,
Libre d'ignorer, d'oublier ces yeux charmeurs,
Libre de réunir les ombres pas à pas.

Libre de mirer ce qu'elle fait transparaître,
Libre de garder tout ce qu'il fait disparaître,
Clouée à un monde qu'elle ne comprend pas.

La symphonie des cieux

J'attendais encore sous la pluie, j'étais sage,
Le temps n'existait plus, j'attendais cet orage,
J'ai vu la tempête arriver, les yeux fermés,
Et l'ouragan m'a emportée, les yeux bandés.

J'entendais les flics et flocs des nuages sombres,
Une symphonie incessante traversait l'ombre,
J'ai écouté le brouhaha qui m'encerclait,
J'ai aperçu des phrases qui m'assourdissaient.

Le tonnerre s'amusait tout en écoutant
La tornade qui apparaissait, le tonnerre
M'arrachait une princesse aux beaux yeux d'un bleu !..

Des mots s'affichaient à l'écran, insignifiants,
À travers une simple plaque de verre,
J'ai entendu le calme ouragan de ses yeux.

L'arc-en-ciel

Effarés, Terre et Ciel sont restés bouche bée
Quand l'arc-en-ciel a pris son pied à l'horizon,
Sans demander le dû de cette trahison.
Alors l'orage et son grand courage sont tombés.

Son seul tort aura bien été d'avoir oser frapper,
Son mon orage et ses gros nuages de paix.
Sur le ruisseau qui coule, il a osé tirer,
Mais jamais sous mon ciel bleu, il oserait.

Gentiment, il a déplacé une pierre,
Pour le prévenir, a grondé le gros tonerre,
Depuis dans ce monde malheureux, seul il ère
Avec son si grand sourire et un goût amer.

Mais derrière ses couleurs resplendissantes,
J'ai trouvé un pauvre petit nuage sombre.
En haut trônait une couleur rouge sanglante
Nourrie du nuage, caché par son ombre.

Mais ce si bel arc-en-ciel vert, noisette et bleu
Tirait encore et encore de façon risible
De saillantes balles dorées et invisibles,
Et qui continuellement, mouillaient mes yeux.


Les quatre saisons

Hénée
Tatoue ton coeur,
Printemps et sa rancoeur.

Arrivent
Vive, la rive,
Sages, saveurs sensées
L'été jaillit de tes pensées.

Les sanglots longs
Des joyeux violons
Ne paraissent plus monotones
Quand à tes côtés, arrive l'automne.

Tes mots et casque ailé,
Hardiesse et molesse mêlées,
Écume des jours blanche et effrénée
Oh ! Dans les cieux, vois-tu Théo, l'hiver est né.

Soleil couchant

Demain sera un autre jour, une autre chance,
Je connais mon désir, le début de la fin.
La route à parcourir me dira qu'enfin
L'aventure est nôtre le jour où on se lance.

Les pieds sur terre, la tête dans les nuages,
C'est comme cela que je vois mon avenir,
Ainsi que tous mes souvenirs, mon seul désir,
Avec ce paysage et le soleil au large.

Nuit d'été

Quand la nuit est tombée, je me penche sur le rebord de ma fenêtre et je lève les yeux au ciel. J'admire les étoiles qui ornent le bleu profond que l'on voit d'en bas. L'air frais de la campagne, à cette heure avancée de la nuit caresse ma joue et mes narines. Il m'emporte loin, je m'envole haut dans les cieux jusqu'à toucher mes rêves inatteignables. Mes soucis, restent le temps de ce court voyage, au sol, démunis. Je quitte mon corps quelques minutes, le temps d'une chanson, le temps d'une danse parmi les astres. Mes pieds se posent délicatement sur les nuées qui cachent les sommets des montagnes, se dégage ainsi une atmosphère enchanteresse au beau milieu de cette scène paisible et intrigante. Le chant des cigales durant les dernières nuits d'été me berce jusqu'à ce que je referme les volets. Alors, j'attends, sagement, la nuit prochaine.

Le vide

Vois comme je suis vide, dénuée de sens, trop sensée à ton goût. Cherche dans mon for intérieur, creuse, tu ne verras rien, il n'y a rien. Plonge-toi dans mon regard impassible et amoureux, gai et frivole parfois, tu n'y verras que du vide, pas un mot, pas un souvenir, pas un sentiment. Fixe mes lèvres désireuses d'amour, cracher leur haine au nez de ceux qu'elles aiment, mais découvre que l'intérieur est meublé de vide. Je suis vide. Regarde en superficie, ce masque, vide, impassible, dénué de sens que j'ai peint avec mon âme, avec mes larmes, tout mon amour et ma peine, seuls mes yeux sont dessinés de rage et de haine.

Nuit d'hiver

À ma fenêtre, je contemple la campagne et les nuages venant de la ville. Les lueurs d'espoir dans le ciel d'une nuit si noire sont à l'instar du miroir où se reflètent toutes mes défaites. Les paroles que l'on m'amène me disent qu'il faut que j'aime où mes pas claquent sur la route éclairée de ternes lampadaires sur laquelle j'ai refusé de poser pied. Quand un mumure glacial se pose sur ma joue et un soupir chaleureux se condense sous les cieux, alors, toujours en train d'observer, mes yeux rivés sur le passé qui rêvent d'avenir sont prisonniers d'un présent qui ne cesse jamais de cesser d'exister.

Nuit d'une fois

À peine j'ouvrai ma fenêtre que je sentais déjà la magie se répandre autour de moi. Une fois mon esprit passé de l'autre côté de la barrière, je découvrai une nuit enchanteresse. La neige presque inexistante ces dernières années recouvrait partiellement les jardins, les bois et les toits des chaumières. Je levai les yeux en direction des cieux où la Lune et les Étoiles éclairaient, à la cadense des nuages qui passaient, cette douce neige bientôt oubliée. Le vent glacial des nuits de janvier menait le train des nuages en direction de nouveaux paysages, toujours en quête de grands voyages. Quand je refermai les volets, le vent s'engouffra, profitant des derniers instants de liberté pour geler au contact mes lèvres et mes yeux clos. Un pas me séparait de mon esprit mais cela suffisait à m'envoler vers un autre monde, une autre histoire.

Ma dame la nuit

La nuit est belle et noire. Je prends mes ailes et je m'envole. Elle me console. Alors tard le soir, je sors de mon esprit, et je regarde la nuit. Elle m'envoûte et dans le doute je la flatte, mes pupilles se dilatent pour mieux voir la lune, belle et blanche. Sur ma dune, je me penche en espérant atteindre les profondeurs de ma dame. Dans la nuit noire, au clair de lune, je m'assieds sur ma dune, je ferme les yeux mais je ne dors pas, elle m'ont pris mon âme pas à pas.

4.48 Psychose PoetryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant