Cinq

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On est pas de ceux qui fuient, on est de ceux qui restent, de ceux qui s'battent. De ceux qui s'cassent la gueule aussi, qui se perdent en chemin mais ça fait parti du jeu pas vrai ?

Alors on encaisse, on s'reprend et on relève la tête ; on remet les machines en marche pour chopper la rampe avant que ce n'soit trop tard, et c'est reparti pour un tour ; on voit les choses en grand et on y croit dur comme fer ; ne sont pas encore nés ceux qui parviendront à nous enlever cette flamme qui brûle en nous.

La mienne se consume, menace d s'éteindre puis redevient brasier ; parce que j'ai pas dit mon dernier mot, pas fumé ma dernière clope.

Il est encore trop tôt pour partir, pour tirer sa révérence. J'ai encore tellement de chose à prouver, j'vous en pries, laissez-moi le temps de réaliser mes rêves. On aura tout l'temps de pense, de s'prendre la tête, d'être raisonnable, plus tard, mais pas ce soir, non pas ce soir.

Ce soir j'veux juste danser, boire, cloper et rire aux éclats, partir sans payer... peut-être même passer la nuit avec un parfait inconnu, choisi au hasard dans la foule déjà ivre de tout, d'amour et d'alcool.

Un mec à qui je pourrais ne rien dire, juste le regarder dans les yeux jusqu'à tomber de fatigue, et au matin, dessiner sur sa peau nue, les galaxies de mon monde, avant de m'enfuir, tel un voleur dans la nuit, sans payer, mais en même temps, j'ai déjà tellement donné.

J'veux pas savoir son nom, ni connaître son histoire ou savoir s'il en aime une autre, j'tiens juste ce qu'il reste l'inconnu du 14 juillet ; celui où j'étais si ivre et pourtant si consciente du monde fade qui est le notre.

J'me rappelle qu'entre deux pas de danse ratés et une gorgée d'un truc amer, j'ai vu le monde avec des couleurs dont j'ignorais l'existence, des formes encore jamais inventées, et puis ces rires qui me servaient de rappel à l'ordre, m'ont emportés si loin, en mode fusée.

Après tout, c'est p't'être ça qu'on appelle la vie, qui sait ?

En tout cas, c'est ce qui me plait de croire...

Que le monde est bien trop beau pour se contenter de n'en être que passager. On est de ceux qui veulent laisser une trace, qu'on parle d'eux dans les bouquins d'histoire...

De ceux qui veulent tout à la fois et qui ne cessent de croire en la bonté humaine... parce qu'il y a un trésor en chacun d'entre nous et qu'il n'y a pourtant que les aveugles qui sont capables de le voir.

Texte original 15.07.2017 ( Mes excuses, certaines expressions sont inspirées du groupe Fauve)


Pensées de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant