5.Fin

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J'ai souvent vu la mort à l'hôpital.
La mort c'est froid et sombre. On a beau penser au futur et planifier nos vies, mais on va tous mourir un jour.
Je travaillais dans un hôpital pendant tellement longtemps que la mort avait deux sens. La mort d'un patient était scientifique, du vocabulaire cliniquement correct. Et il y avait la mort à l'extérieur, celle qui me frappait directement.
Autour de moi, je n'avais jamais vécu la mort d'un proche jusqu'à ce que le père de Chemsdine meurt.

C'est le jour que mon meilleur ami a changé, que mon père est devenu plus sensible et que ma mère a vu les choses différemment .

La nouvelle n'était pas bien passé. Disons quand quelqu'un meurt, les gens ont de la difficulté à l'accepter ce que c'est la mort.

C'est surtout d'accepter que tu ne revoies pas cette personne une seconde fois. Enfin, pas dans cette vie.

Ma mère c'était étrange, après qu'elle ait réalisé ça, elle prenait son temps de dire aux gens bonjour et bonsoir, à quel point elle les aimait et à quel point il fallait qu'il fasse attention à eux.
C'était particulier parce qu'elle n'avait jamais été comme ça.

Même si la mort m'avait pesé un petit moment, ma tête pensait à Farah sans arrêt.

Et puis ma mère est venu me voir un mercredi après-midi dans ma chambre.

– Alors je voulais savoir si tu comptais toujours qu'on commence à organiser ton mariage

Oh putain je l'avais oublié cette...

– Euhh j'sais pas Wallah

– Ton père et moi on était en Algérie et après avec ce qui s'est passé on était souvent chez Leïla, mais on est prêts maintenant mon fils.

Elle souriait et je ne savais pas trop comment lui dire.

– Maman, je ne suis plus avec Anissa, khlass c'est fini entre nous

Elle était surprise, mais sans l'être vraiment.

Elle s'assoit sur mon lit.

– Et pourquoi? Pourtant tu disais l'aimer Anissa.

J'ai soupiré.

– C'est compliqué mama

– Qu'est-ce qui est compliqué? Ça doit faire trois ans que tu es avec elle.

– Farah est revenue et elle a tout mélangé dans ma tête...

Ses yeux étaient ouverts, mais genre trop ouvert.

– Farah? La fille qui t'a changé ?

– Ouais celle-là

– Tu l'aimes encore c'est ça?

Alors je lui explique tout ce qui s'est passé.

À la fin de mon histoire, elle sourit et elle me dit : « tu sais Seif, quelqu'un un jour ma dit qu'on peut donner bien des choses à ceux que l'on aime. Des paroles, un repos, du plaisir. Tu m'as donné le plus précieux de tout — le manque. »
(qui reconnais ce passage? Celles qui reconnaissent je vous envoie des bisous)

– Tu ne veux JAMAIS ressentir que ce soit la chose la plus précieuse qu'elle t'ait donnée... tu vas être très malheureux, continua-t-elle. Alors là tu vas m'écouter comme tu la fais quand tu vendais ton truc de drogué et tu vas aller en Égypte ! Tu DOIS te marier, j'en ai marre de te voir ici.

Elle criait et elle faisait ses yeux qui me faisaient trop peur.

Je restais immobile, ma daronne m'avait trop choqué.

Paroles emprisonnéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant