Lettre IV

16 0 0
                                        



     Ma très chère mémoire,

     Je te dois des félicitations. Tu es absolument incroyable, et quasiment infaillible. Je suis terriblement fière de toi, tu sais. Et je ne dis pas ça pour te flatter, je le pense vraiment. Tu connais encore par cœur bon nombre de morceaux que j'ai joués au violoncelle ou au piano. Et en plus de tout ça, tu me permets de connaître sur le bout des doigts toutes les chansons que je chante. Je sais que c'est pas facile, et c'est pour ça qu'aujourd'hui, je te remercie et te félicite. Tu fais un travail absolument formidable.

     J'ai néanmoins une chose à te reprocher. J'aimerais que, parfois, notamment le soir, tu me laisses tranquille. Tu sais, je n'ai pas besoin de revoir toute ma vie à chaque fois que je m'allonge dans mon lit. C'est horrible, vraiment, je ne sais pas si tu te rends compte de ce que tu me fais subir. Tous ces flashback, tous ces souvenirs qui remontent, tous ces sentiments qui me reviennent, toutes ces âneries que j'ai faites, toutes ces fois où j'aurais préféré me taire, toutes ces fois où la vie n'a pas été sympa, tout ça tout ça. J'aimerais vraiment ne pas revivre toutes ces choses chaque soir. Déjà, ça devient lassant, au bout d'un moment. Et puis, ça me bouffe. J'en peux plus, tu comprends ? Alors, arrête ça. Je t'en prie.

     Je te remercie de l'attention que tu vas porter, j'en suis sûre, à cette lettre, et te souhaite une bonne continuation.

     Cordialement,


                                                                                                                                                                                    Ilo_Cello

Les Lettres de la VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant