Chapitre 7

742 47 16
                                    

J'ouvre les yeux... j'ai mal partout... et surtout au niveau du bras gauche. Mon dos me fait un mal de chien ! Je veux retirer la couverture qui me couvre mais je ne peux bouger que mon bras droit. En tournant la tête je m'aperçois que mon bras gauche est bandé, strappé, et repose sur un coussin. J'enlève la couverture, et essaye de me mettre assise mais j'ai tellement mal... Ma tête tourne à une vitesse hallucinante, je tiens mon bras gauche à l'aide du droit, et, j'arrive avec pas mal de grimaces à m'assoir sur le rebord du lit. Maintenant, je regarde mon environnement. Ce n'est pas ma chambre, ce n'est pas chez Peter, par terre il y a des tâches de sang... sûrement provenant de mon bras... Je déambule dans un couloir qui me paraît immense, mais je m'arrête. Du bruit provient de la pièce à côté. Je souffle, ma main droite ne me fait plus mal, j'avance et tends mon bras droit devant moi. La pièce se révèle être une salle de bain, la cuvette de l'évier est rouge sang, et l'individu qui était au-dessus, a subitement lâché tout instrument. Je l'ai plaqué au mur, et un cri féminin s'en est échappé. Elle s'agite et relève la tête. MJ... Je relâche toute pression. Elle se relève, un peu en tremblant et je réalise une chose. Je comprends à présent la réaction de Natasha le premier jour de notre rencontre quand je l'ai sauvée d'un robot tueur (c'est une autre histoire).

"Lucy ? Ç-ça va ?
-Je crois, oui... désolée... je ne voulais pas, je pensais... je ne savais pas...
-Tu, tu t'es méfiée c'est normal..."

Je passe ma main droite sur ma nuque, mon bras gauche décide de déclencher une douleur insoutenable. Je le saisis à nouveau avec mon autre bras en gémissant. MJ m'aide à le soutenir, me dit des paroles réconfortantes, et m'accompagne jusqu'au salon. J'ouvre en grand les yeux quand je vois Harry passer le balai, des débris de verre recouvrent le sol, la vitre d'où proviennent ces morceaux a explosé, c'est du moins l'impression qu'elle donne. MJ me fait m'assoir sur le fauteuil et me passe une écharpe médicale. Harry interrompt son balayage en laissant tomber son instrument sur le sol.

"Lucy ! Dieu merci tu vas bien ! Tu vas bien n'est-ce pas (je souris) ?
-Ça va Harry (il sourit à son tour), ne t'inquiète pas...
-Tu nous as fait peur..."

C'est bizarre, j'aurai imaginé une autre réaction venant de la personne à qui j'ai traversé sa fenêtre qui devait coûter une blinde. Surtout quand la personne qui a causé tout ce bazar, est une française qui n'a même pas une semaine dans cette ville et qui se fait griller sa couverture. Bon, avec un peu de chance, ils ne m'ont pas vu en costume. Merde, MJ... je la regarde et je comprends à travers le sien qu'elle sait. Je l'implore de se taire. Elle appelle Harry, et lui demande d'aller finir de nettoyer la salle de bain. Il opine et s'y dirige directement. Elle vient s'assoir dans le canapé, elle ne sait pas comment engager, mais je sens qu'elle trépigne d'envie. Je lui tends une perche :

"Je t'emmène faire un tour ?
-C'était toi (je lui saisis son bras) ! Je le savais !
-Moins fort ! S'il te plaît...
-Alors tu es... un super héros ?
-En quelque sorte... je t'en supplie ne dis rien. Même pas à Harry (je réfléchis deux secondes), ni à Peter.
-Promis, tu peux compter sur moi.
-Merci...
-Et Peter (va falloir que je fasse attention à ce que je vais dire) ?
-Quoi Peter (intelligent Lucy...) ?
-Quand tu l'as lâché plus loin (Ah !)...
-Ah ! Oui ! Bah je t'avoue que j'avais envie que Kraven le lâche un peu, donc j'ai feinté, je l'ai envoyé dans une rue blindé de poubelles...
-Poubelles ?
-Oui je suis sympa. Ça masque les odeurs, et les individus. Je ne sais pas où il est allé après, j'étais un peu occupée par un malade qui me poursuivait.
-C'est vrai... je n'ai aucune nouvelle de lui, tu penses que Kraven aurait pu le retrouver...
-Non (Si !). Impossible (Obligé !).
-Tu le penses ?
-J'en suis sûre. Il avait autre chose à faire que de s'occuper de lui. Et Spider-Man est arrivé après donc Kraven avait deux super héros pour lui.
-C'est pas faux...
-MJ, c'est réglé (elle sourit).
-Merci Harry."

J'examine le visage d'MJ : ses traits sont tirés, elle est fatiguée, éprouvée, et déboussolée par le nombre d'informations qu'elle a appris en quelques minutes. Je regarde Harry pour avoir son soutien :

"MJ, tu as l'air fatigué, tu devrais aller te reposer...
-Lucy a raison. Je t'appelle un taxi."

Harry ne lui a pas laissé une seule seconde l'espoir de le contredire, il s'est aussitôt saisi de son téléphone et a raccompagné MJ jusqu'en bas de l'immeuble avant de remonter. Je me sens fatiguée aussi... une douleur me lance sur le côté de ma tête, je ferme les yeux pour essayer de retrouver mes esprits.

"Lucy... ça va ?
-Je... Oui ça va.
-Sûre ?
-Un peu mal à la tête, c'est rien.
-Je vais regarder ça."

Il s'approche de moi, et s'agenouille à côté du fauteuil. Il pose ses doigts sur le côté de ma tête avec délicatesse, un frisson me parcours. Mais quand il pose un doigts au-dessus de l'oreille, je grimace et écarte ma tête. Il s'excuse et regarde.

"Une plaie s'est réouverte, je vais régler ça.
-Merci... Harry ?
-Oui ?
-Tu vas me trouver bizarre. Mais pour quelqu'un a qui j'ai saccagé le salon et sali la moquette de la chambre avec mon sang, tu es bien calme.
-Mon père... c'était quelqu'un d'assez spécial, j'ai appris à m'adapter aux situations les plus extrêmes (il baisse les yeux). Même si j'ai eu peur, que le choc te coûte... enfin tu vois...
-C'est un mauvais concours de circonstances. Spider-Man venait de m'écarter du chemin de Kraven mais il l'a intercepté et j'ai changé de trajectoire...
-Oh... je suis heureux que tu ailles bien.
-Moi aussi, et que tu ailles bien aussi."

Je tourne la tête, une fois qu'il a fini de s'occuper de moi. Il est très près de moi, son visage est trop près du mien, beaucoup trop près. Ses yeux bleus me fixent, j'y lis du soulagement, de la peur (ce qui est contradictoire), et encore une chose, mais qui n'a rien à voir. Il s'approche encore un peu plus de moi... je... je dois bouger. Je me lève brusquement, me rendant compte de ce qu'il était sur le point de faire. J'ai peut-être un bras en moins, mais personne n'a de nouvelles de Peter depuis longtemps et je dois le retrouver. Harry m'interpelle :

"Lucy ! Je... je ne savais pas ... je suis désolée.
-Ne t'excuse pas, c'est moi. Tu ne peux pas comprendre."

Je lui tourne le dos, et me dirige vers la porte d'entrée. Je dois me ressaisir, je n'ai aucune seconde à accorder à de futiles histoires de cœurs imaginaires. Harry attrape mon bras valide et c'est la goutte de trop :

"L..."

Il n'a pas pu prononcer mon prénom en entier, j'ai dégagé mon bras et lui ai lancé un regard noir. Il s'est figé sur place, et j'ai fermé la porte en sortant. Il n'a rien compris mais je m'en fiche, je n'ai pas que ça à faire, et les relations d'amours d'Harry représente le dernier de mes problèmes. Je me place dans l'ascenseur et gèle la caméra en la regardant simplement. Je crée une lame de glace pour couper tous mes bandages, je grimace mais j'ai vu pire. Je place ma main droite le long de mon bras et de la glace se créée dans la plaie, ça pique pas mal mais l'ouverture de la plaie se referme doucement. Je passe la paume de ma main autour de mon bras et le fluide bleu entoure mon bras pour créer comme une seconde peau, en glace. Je retrouve un peu de mobilité, j'espère que c'est uniquement parce que mon bras est froid et qu'une fois que mes muscles seront chauds la douleur disparaîtra. Je n'ai pas le droit de me planter. Je retrouve Peter et ensuite Kraven... à moins que l'un ne me mène à l'autre... En sortant de l'ascenseur je suis totalement changée en Cold, je me déplace sur la glace comme à mon habitude et retourne sur le lieu de combat, celui juste avant mon envolée soudaine à travers la vitre de la fenêtre d'Harry. Ma glace a totalement fondu depuis quelques temps, il ne reste plus rien, je n'ai aucun indice... Je réfléchis rapidement jusqu'à ce que je regarde l'écran géant retransmettant les informations principales de New York présenté par un homme sévère d'une cinquantaine d'années. Il incrimine Spider-Man des divers attaques de la ville car cela détruit des bâtiments, il est grave lui. Mais ce qui m'intéresse intervient après, il présente Kraven comme étant la seule autorité capable "d'arrêter" Spider-Man, mais qu'il a par la suite dépassé les bornes. J'arrive à lire l'adresse de son ancienne résidence. Ce gars est un chasseur, et le seul endroit où il est totalement maître est cette maison. C'est ma seule chance de le trouver, et de retrouver Peter, je l'espère.

Spider-Man ; du givre sur la toileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant