Vengeance compromise

Chapitre 8

Quand nos pieds rencontrent enfin le sol mousseux de la forêt je pousse un soupire de soulagement et donne une légère tape dans le dos de Zoro en souriant.

- On va y arriver ! M'exclamais-je.

- C'est pas encore gagner, on voit plus rien à cause des arbres. Ils sont trop haut idiote, répond-il en voulant me casser dans mon délire, mais son visage n'est plus crispé.

Au bout d'un petit moment, il passe devant moi parce que j'ai un peu ralentis et j'essaie de tenir son rythme. Je crois que j'ai perdu trop de sang. Le liquide rouge coule de mon bras, le recouvrant presque totalement de sa couleur carmin avant de tomber à terre goutte par goutte.

Mon pied trébuche sur une racine et mes genoux entrent en contact avec le sol d'un coup. Je lève les yeux devant moi avant de me rendre compte que le bretteur a disparu. Merde.

Je me traine jusqu'à un arbre pour m'adosser contre l'écorce rugueuse et je reprends mon souffle. Inspire, expire et calme toi. Et si je ne le retrouvais pas ? Et si ils partaient sans moi ? Tout ce que j'essaie de faire ne pourrait plus être accompli.

Chier' !

J'attrape le bas de mon tee shirt avec mes dents et de ma main valide je tire d'un coup sec. Une bande de tissu se détache dans un bruit de déchirement et je l'enroule sur ma blessure pour en faire un garrot. Je ne sais pas si ça a touché une grosse veine mais bon, c'est pas génial.

- Rika ! S'exclame Zoro depuis un endroit que je ne vois pas d'ici.

J'inspire un grand coup et m'appuie contre l'arbre pour me relever lentement, mes forces n'étant toujours pas revenue j'ai juste un peu du mal quoi. Un sourire éclaire mon visage quand je vois le bretteur venir vers moi en regardant autour de lui, sa main se grattant nerveusement les cheveux.

- Mais qu'es ce qu'elle fou..., marmone-t-il en me cherchant des yeux.

J'aurais bien aimé crier mais ma bouche est trop sèche et je sais que ça va me déchirer la gorge, alors je me contente d'essayer de rester debout pour qu'il ai plus de chance de me voir. Quand enfin son regard se pose sur moi, un éclair de soulagement passe dans ses yeux mais je veux juste me poser, donc je n'y fais pas trop attention.

- Franchement, t'aurais pu me dire que t'étais si mal, dit-il en s'approchant, les sourcils froncés devant ma blessure.

Je hausse les épaules et il attrape mon bras valide pour le passer sur les siens en mettant sa main sur ma hanche pour me soutenir. On commence à marcher mais j'essaie de me dégager de son étreinte, j'ai pas besoin de l'aide de celui que je veux battre !

- Je peux parfaitement- commençais-je  d'une voix rauque.

- Tais toi, me coupe-t-il en me tenant un peu plus, je sais très bien que tu as ta fierté et je comprends ça. Mais la, ne me complique pas les choses s'il te plait. Il faut juste qu'on rentre avant la tombée de la nuit au bateau.

Je ne réponds rien devant son ton sec et sans appel, sachant très bien qu'il a raison. Mes pieds suivent le mouvement naturellement tandis que mon esprit se perd dans des divagations inutiles. Du genre pourquoi le ciel est bleu ? Pourquoi cet idiot d'épeiste qui m'aide à les cheveux verts ? Pourquoi les miens sont bleus ? Pourquoi est ce que sa chaleur me paraît familière et apaisante ?

Attendez. Quoi ? Qu'es ce que je viens de penser la ? Je secoue la tête mais cela n'a pour effet que de me causer des vertiges et je stoppe immédiatement ce mouvement. Le bruit léger des vagues fait disparaître toutes ces interrogations et je souris rien qu'à l'idée de me retrouver tranquillement dans un lit douillet.

- Putain, ça va encore être compliqué, annonce Zoro dont la voix me parvient comme dans un brouillard.

Je le sens se décaler mais je garde les yeux fermés, n'ayant pas la force de lever les paupières et je me laisse faire quand il me mets sur son dos, ses mains sous mes cuisses et mes bras pendants mollement le long de son torse. Il prend son élan et fait un bond en avant. Quand il ratteri, un gémissement de douleur sort de ma bouche et il grogne.

Le fait que je sache encore ce qu'il fait prouve que je suis encore bien consciente mais ça veut aussi dire que la douleur reste présente. Et actuellement il n'y a pas que mon bras qui me fais souffrir, tout mon corps respire la douleur. Je ne sais pas si c'est un mélange de fatigue, de perte de sang ou de blessures qui se réveillent seulement maintenant mais j'aimerais bien tomber dans les pommes pour de vrai. Parce que cet état a moitié inconscient me convient pas du tout.

Non seulement je peux rien faire, mais en plus j'ai quand même mal. C'est quand même fou, tout ce qui peut arriver de mauvais, et bien c'est maintenant. Des fois on a des avantages, et bah la j'ai que les inconvénients.

J'entends des pas précipités sur le pont du bateau et je me doute que tout l'équipage est réuni devant nous. Du coup, je me demande si le fait d'être blessée comme ça prouve que je suis incompétente. Peut être que Sanji avait raison de vouloir me suivre ? Oh et puis non ! C'est pas parce que je suis dans cet état que je dois douter de tout ce que j'ai fais, après tout j'ai quand même réussi l'objectif que je m'étais fixé de sauver Zoro. N'est ce pas le principal ?

- Emmène la à l'infirmerie ! s'écrie Chopper dont les petits sabots claquent sur le bois.

- Qu'es ce qu'il s'est passé ? demande Luffy sans écouter le reine qui ordonne aux autres de se décaler.

- Rien du tout, répond froidement mon porteur.

- Et dépêche toi ! s'impatiente le médecin de l'équipage.

Zoro se décide enfin à avancer et me dépose sur un matelas peu de temps après. Ma tête tombe d'un côté sans que je ne puisse rien faire et cette fois je sens vraiment mes forces me quitter. Chopper s'active près de moi, ouvrant des tonnes de tiroirs et les déposants tous sur une table.

Mon esprit s'envole et je tombe enfin dans les ténèbres, ce qui est un soulagement total. C'est difficile de se dire qu'il y a quelque chose qui peut nous soulager mais qu'on ne peut pas l'atteindre. Et puis cette sensation de ne servir à rien est beaucoup trop présente quand tu es dans cet état. Bref je suis impuissante contre mon propre corps, c'est triste.

D'habitude je suis en colère contre les autres et bah la c'est contre moi même. Il faut me comprendre, même si je ne suis pas très connue, j'ai ma réputation et surtout ma fierté. Et la on ne peut pas dire que cette presque première impression est géniale.