Chapitre 5

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-Ils sont là pour nous faire un petit spectacle et nous aider pour la réalisation de notre jeu, le paintball.

C'est une première pour moi et je suis excitée comme une puce. Je sens que cette journée va être géniale surtout si j'ai des amis avec moi. Dommage qu'ils soient plus petits mais ils pleureront donc plus et je m'amuserai d' autant plus. Durant notre arrivée, ils étaient tous sages sauf celui accroché en haut, bien fait.

-Quand cela commence ?

J'ai peur, je savais que cela se passerait mal. Mais je n'avais jamais pensé que nous arriverions jusque là. Comment peut-on être dépourvu d'âme ? Je sens que papa est prêt à attaquer tel un félin devant sa proie. Je sais qu'aujourd'hui, ce ne sera pas à moi de subir les foudres de mon père mais il m'empêche d'avoir peur. Peur pour eux, innocents enfants.

-Tout de suite. J'avais de toute façon déjà préparée le petit en haut.

C'est la meilleure fête que j'ai eu. Je fais un grand sourire reconnaissant à papa et cours dans ses bras. Il a vraiment de bons goûts aussi. Il est temps de s'amuser un peu ... Je prends un des couteaux qui trônait sur une petite table en verre et le plante dans le petit corps fragile maintenant sans vie. Je me sens revivre ... Je plante un autre couteau dans le ventre et le remue entendant un gargouillis. Je frissonne de plaisir, mon corps recouvert de chair de poule. Puis, je recommence une fois, deux fois, trois fois jusqu'à ne plus me souvenir du nombre de fois où j'ai détruit ce corps innocent.

-Eva arrête maintenant.

Je stoppe tout mouvement, épuisée physiquement par ce que j'ai du faire. Je ne peux pas croire que j'ai absorbé la vie d'un être innocent. Je veux bien tout endurer mais cela relève de la folie, de l'autodestruction. Je veux mourir, arrêter de vivre mais je ne le peux.

-Bien-sûr papa.

J'ai du mal à m'arrêter, à me souvenir de mon propre nom. Je lèche avec ma langue mon visage recouvert de sang. Mmm. C'est si bon, si délicieux, irréel. Je veux recommencer, encore et encore. Ce goût métallique est maintenant ma drogue, mon essence. Je ne peux m'en passer, me priver de ce moment de plénitude.

-Sache que je suis fière de toi et de tout ce que l'on a accompli ensemble. Cela n'a pas toujours été facile mais je suis aussi passé par là il y a quelques années. Le quinzième anniversaire est quelque chose de sacré, nos pulsions sont les plus fortes. Je t'ai donné sept enfants et tu en as utilisé déjà un. Chaque jour tu pourras t'occuper d'un de façon différente. Nous en avons de un à sept ans pour garantir un meilleur moment car plus ils sont jeunes et plus ils se débattent, crient et pleurent. Tu ne verras plus nos amis mais tu en auras d'autres pour t'amuser. Maintenant que tout est dit ... que la partie commence ...

Non pas ça s'il vous plaît. Tous sauf ça. Pourquoi la vie s'acharne-t-elle sur moi ainsi ? Je ne pourrais pas être comme tous les autres enfants, jeunes et insouciants. Non, il a fallu que cela tombe sur moi. Mais je n'ai pas le choix si je veux survivre, on ne peut pas contrer le destin.

Que la partie commence ...

Je veux en finirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant