Chapitre 3

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Il entra dans la pièce le plus silencieusement, se mettant sur la pointe des pieds. Plusieurs couffins s'alignaient les uns après les autres, certains dormaient paisiblement et d'autres s'agitaient dans leur sommeil. Il ne savait pas qui choisir, il se voyait déjà plus tard. Ils étaient nombreux, certains chétifs, d' autres d' une grande beauté. Il ne cherchait pas la perfection, juste un détail qui en rendrait un plus important qu'un autre. Il les regarda attentivement, scrutant leurs réactions, parcourant la pièce.

Puis, se disant qu'il ne trouverait pas la perle rare, il se retourna direction la sortie. Un bruit vint interrompre son élan, des pleurs. Se demandant d'où venait cette mystérieuse réaction, il parcouru la pièce du regard. Enfin, ses efforts récompensés, il vit l'origine de sa curiosité. Une petite fille aux yeux vairons, bleu océan et vert forêt. Elle tendait ses bras en l'air, demandant de l'attention que seul lui pouvait combler.

Voilà le déclic dont il avait besoin. Alors, il parcouru la distance entre elle et son bonheur, trouvant la perle rare. Pensant à ce qu'il pourrait faire avec cette petite chose ne pesant que deux kilos. Il se voyait déjà lui faire passer des tests pour voire les capacités qu'elle pourrait développer grâce à lui. La prenant dans ses bras, il partit vers la sortie accompagné de ce qu'il était venu chercher. Sa future expérience ...

Je me réveille en sursaut, frigorifiée. J'ouvre les yeux et me découvre dans la bassine d'eau glacée. Je veux me réveiller et me dire que ce n'est qu'un cauchemar, que quelqu'un viendra pour m'aider. Mais ma conscience me souffle que c'est bel et bien la réalité. Réalité dure et remplie de douleurs. C'est la deuxième partie, la pire. Ils doivent me noyer pour me retirer les ondes négatives et garder les positives.

"Enfin réveillée belle aux bois dormant. Nous pensions ne plus te retrouver et continuer à nous amuser. C'était comment cette fois-ci."

C'est tata Christiane qui me dit ça, impatiente. Moi je veux continuer à m'amuser avec eux. Je sens alors des mains puissantes m'enfoncer dans l'eau. J'adore ce moment, j'entends des voix floues et un voile se forme au niveau de mes yeux, les brouillants. C'est drôle lorsque mon corps est en feu, voulant remonter à la surface. Je plane, ne ressentant plus la douleur. Puis je me sens transporter autre part, ressentant ainsi le besoin de respirer. Je prends de grandes bouffées d'air frais, retrouvant mon paradis à moi.

"Tellement bien, vous ne pouvez pas savoir, reposée et détendue. Merci."

Arrête ! Ne dis pas ça. Ils vont recommencer et je ne pourrais plus. Plus revenir. Ce sera la fin et j'aurai perdu. Ne pouvant plus revenir dans un monde autre où la douceur et l'amour existera. Je sens que je vais lâcher. Ils m'auront et je ne pourrais pas me venger. Venger des horreurs qu'ils me font depuis toujours, ne me souvenant même pas du jour où le bonheur a recouvert mon cœur. Cœur meurtri de toutes ces années de souffrances et de dépérissement.

"Tu sais que nous ferons toujours tout pour ton bonheur. Maintenant c'est l'heure de la seringue et d'aller faire dodo. Je vous dis au revoir mes amis et à dans deux jours."

Deux jours ? Je pensais les revoir demain, triste. Mais Papa me dit de ne pas parler et surtout de ne jamais poser de questions, juste les salutations de base et les remerciements. Vu que je ne veux pas le décevoir et que je ne peux que lui obéir, je ne dis rien. Attendant qu'il me donne des explications. Nous disons au revoir à nos amis, certains les saluants et d'autres les étreignants. Ils vont me manquer, j'aime bien jouer et passer du temps avec eux comme aujourd'hui. Ça me détends même si parfois j'ai mal mais je dois supporter pour eux afin qu' ils n' augmentent pas la douleur car j'aurai osé me plaindre ou trop pleurer. Petite c'était pire, je supportais moins la douleur mais j'ai su m'adapter avec le temps, grinçant des dents ou fronçant les sourcils. Maintenant j'apprécie et arrive même à sourire lors de nos moments. Nous allons dans la chambre où nous avons l'habitude d'avoir nos discutions puis il me dit :

"Demain c'est ton anniversaire. J'espère que tu apprécieras et arrêtera de te plaindre comme tu le fais tous les jours. Demain sera un autre jour."

Je veux en finirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant