Une patience infinie

Chapitre 3

Les jours qui suivirent avant la fin des classes semblèrent se dérouler à une lenteur exaspérante selon Harry, contrairement à Ginny, qui trouvait qu'elle n'avait jamais suffisamment de temps pour faire ses montagnes de devoirs ou pour étudier ses examens de fin d'année. Elle prenait tout de même le temps d'envoyer de ses nouvelles à son copain, qui était toujours heureux de lui répondre. Avec tous les efforts qu'elle avait mis pour réussir ses A.S.P.I.C., elle fut satisfaite de trouver les examens plutôt faciles. Elle était au moins assuré de recevoir son diplôme de Poudlard et d'assister à la graduation qui allait se dérouler à la fin juillet, une fois que les examens allaient être tous corrigés.

Après un dernier festin de fin d'année rempli d'émotions, Ginny se retrouva le lendemain dans le Poudlard Express en compagnie d'Hermione, de Neville et de Luna. Ils fêtaient tous la fin de leurs études avec une pointe de mélancolie à l'idée qu'ils n'allaient plus jamais passer du bon temps dans leur salle commune, manger à la grande salle entourés de tous leurs amis et même revoir certains professeurs qu'ils appréciaient plus que les autres. Hermione ne put s'empêcher de verser quelques larmes devant le fait qu'une période de sa vie venait de se terminer (et aussi à l'idée qu'elle avait probablement ratée une question dans son examen d'arithmancie). Ginny, quant à elle, ne put s'empêcher de sourire pendant tout le trajet en se disant sans cesse que sa vraie vie allait enfin débuter et elle espérait seulement qu'Harry voit les choses de la même manière qu'elle. Peut-être allaient-ils emménager ensemble dans un avenir proche ? Elle se voyait bien habiter avec lui au Square Grimmaurd. Avec ce qu'il en avait fait, l'endroit était devenu plutôt accueillant malgré son manque d'air frais et de zone verte. Bien évidemment, le Terrier lui manquerait, mais elle était prête à le quitter si c'était pour sauter le pas avec Harry.

En réalisant ce qu'elle était en train de penser, elle se dit aussitôt de se calmer un peu et de plutôt faire une étape à la fois. Voilà qu'elle était encore en train de vouloir brusquer les choses avec Harry, c'était plus fort qu'elle. Ils n'avaient même pas encore passé le stade de relations intimes qu'elle voulait déjà habiter avec lui, c'était insensé. S'il n'avait pas voulu la voir se déshabiller un peu, alors pourquoi il la voudrait avec lui sept jours sur sept ? Ginny soupira faiblement devant cette pensée et son humeur baissa d'un cran.

- Ne fais pas cette tête, penses à Harry que tu reverras dans quelques minutes, s'exclama Hermione d'un ton joyeux en tentant vainement d'aplatir ses cheveux en regardant son reflet dans la fenêtre.

- Pas besoin de mettre tous ces efforts dans tes cheveux Hermione, tu sais que Ron les adore comme ça, déclara gentiment Ginny.

Hermione fit un petit sourire timide, puis se leva pour commencer à descendre ses bagages, comme si elle avait absolument besoin de faire quelque chose de ses mains. Tous les autres firent de même lorsque le train se mit à ralentir peu de temps plus tard et Ginny sentit immédiatement son cœur tambouriner contre ses côtes à cause de toute la nervosité qu'elle avait accumulée au fil du trajet en repensant encore et encore à sa relation amoureuse. Elle se sentait ridicule et avait l'horrible impression de retrouver la jeune fille idiote qu'elle avait pu être avant de finalement redevenir elle-même en compagnie d'Harry. Pourquoi fallait-il qu'il ait cet effet-là sur elle ?

En mettant un pied hors du train, elle le chercha aussitôt du regard, mais à son plus grand regret, elle ne vit que des têtes rousses s'approcher d'elle. Sa mère fut la première à la prendre fortement dans ses bras en la félicitant encore et encore d'avoir réussi à terminer son parcours scolaire avec tant de succès. Mrs Weasley commença même à avoir les yeux embués face à la fierté que lui faisait ressentir sa fille.

- Maman, ne pleure pas..., chuchota Ginny en lui tapotant le dos.

Elle détestait le fait que sa mère soit devenue si sentimentale, puisque la voir tout en larmes ne lui donnait qu'une envie : l'imiter. Ginny n'avait jamais été la reine du mélodrame, mais plutôt une fille forte qui ne se laisse surtout pas abattre à la moindre difficulté. Elle n'avait pas du tout le désir de devenir aussi sensible que sa mère, bien que ces derniers temps, Harry la forçait à découvrir une partie de sa personnalité qu'elle n'appréciait guère. Au moins, elle n'affichait pas ses soucis au grand jour et préférait garder ses problèmes pour elle-même.