10- Sors et Vis

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-Répètes-moi tout ca.

-D'accord. Je ne m'énerve pas. Je ne montre en aucun cas mes pouvoir et ne cherche pas la bagarre. Je reste discrète et je n'aurai pas d'ennuis.

-Quel est ton nom? Et?

-Je suis Blansky et je ne connais pas W.D. Gaster. Pourquoi déjà?

-Parce que je n'existe plus.

Je le regarde m'aider à enfiler ma tenue. Il a un sourire triste. Je le regarde enrouler des bandages autour de mes mains pour camoufler mes trous. Il réajuste l'écharpe aux couleurs délavées et enlève la poussière sur mon manteau troué.

-J'ai chaud avec ca.

-Tu ne te plaindras pas une fois dehors. Crois-moi.

Il s'éloigne et me tends un cadeau. Une rose métallique avec un petit noeud dessus. Je souris et la prends dans mes mains. C'est le grand jour. Je vais quitter cet endroit qui est devenu ma maison pesant un si long moment. J'en verserai limite une larme si j'étais plus émotive. Je range la rose dans ma poche et l'embrasse sur la joue.

-N-ne révèle pas ta vrai nature, dit Gaster essayant de ne pas être destabilisé. Des gens comme toi n'existent pas. Si tu dis que tu es un monstre et une humaine, les autres te tuerons sans hésiter.

-Et si les monstres le découvre sans que je ne dise quoi que soit? Avec un laser révélateur par exemple?

-Aucun monstre n'a de laser révélateur mon enfant. Les seules personnes pouvant déduire légèrement ta situation sont mes anciens patients. Mais ils t'accepterons tels que tu es. Sauf s'ils ont changés mais j'en doute.

Je lance un regard interrogateur vers Gaster et il me dirige vers la porte de sortie. Je lui fais un câlin et ne le lâche pas. Il pose une main sur mon dos et l'autre sur ma tête.

-T-tu dois partir.

-Je veux pas.

-Pourquoi voudrais-tu restée ici?

-Pour rester avec vous, pardi!

Des petites larmes s'échappent de mes yeux et je serre Gaster plus fort contre moi. Il lâche un rire gêné et triste à la fois. Il lève mon visage et vois mes larmes. Il les essuie et m'encourage à rester forte.

-Ne t'en fais pas pour moi. Je ne t'oublierai pas. J'aurai toujours du travail.

-Mais-

-Si tu réussis ta vie dans l'Underground, je viendrai peut-être te voir, d'accord?

J'acquiesce tristement et il dépose un bisou sur mon front. Je lui fais un autre câlin et il me fait sortir du bâtiment. Le vent glacial frappe tout mon corps. Je plaque mes mains sur mes bras, plisse les yeux et range mon visage dans mon écharpe

-Je crois pas que c'est le bon moment pour se balader dehors, Gast-

La sortie avait disparue. Je suis seule dans la neige, en pleine tempête. En tout cas il avait raison, je suis congelée mais ca aurai été pire si je n'avais rien sur mes épaules. Je fouille dans mes poches et trouve une image. C'est Gaster, souriant, faisant un signe de la main avec écrit "Don't Forget" dessus. Je me retiens de pleurer en me disant que les larmes gèlerai sur mes joues.

Je me reprends en mains et me mets à avancer. J'entends sa voix raisonner dans ma tête. "Marches, marches et marches, tu tomberas bien sur l'un de mes patients si ce n'est sur les deux. Tu les reconnaîtras, j'en suis sûr. Ils t'aideront à te remettre de ton voyage." Je marches donc à l'aveugle, avec une visibilité réduite. J'arrive à peine à visualiser les arbres qui m'entourent. Comment ce fait-il qu'il y ai une tempête alors que l'ambiance était si douce chez Gaster. Je frissonne et regrette de ne pas avoir plus profité de l'instant présent. C'est toujours comme ça. Je loupe toujours les bons moments et me morfonds dans mon désespoir. Mes larmes tombent et se fondent dans la neige. Je marches depuis un long moment maintenant. Je tombe à genoux dans la terre, pleure ouvertement et m'effondre de fatigue.

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J'entends des pas. Le visage dans la neige, je me rends compte que je me suis évanouie. J'entends les pas se rapprocher rapidement et sens une main secouer mon épaule.

-Hé, hé!

J'utilise mes bras pour lever le haut de mon corps et regarde la neige. J'essuis ma bouche couverte de sang. Comment ça ce fait?

-Hé p'tite, ca va? Moi je m'appelle Sans, d'où tu sors?

-S-Sans?

-Oui.

-Je v-viens de... Nulle part.

Je lève mon visage ensanglanté et couvert de larmes vers la personne. Je découvre qui est le fameux Sans. Un squelette, tout comme Gaster. Je comprends mieux pourquoi il me dit que je reconnaîtrais ses anciens patients. Je suppose que l'autre aussi est un squelette.

-Je peux t'emmener dans un endroit plus chaleureux. Tu peux marcher?

-Ou-oui je crois.

Je hoche la tête crache un peu de sang en tâchant la couleur pure de la neige avec et me relève. Je vacille et Sans attrape l'une de mes mains, touchant également le bandage qui l'entoure.

-Tu es blessée? Tu t'es battue? Je peux voir?

Je retire ma main rapidement et la plaque sur ma poitrine. Il se fige pendant un moment et reprend son sourire.

-Ok, ok. J'ai rien dit. Viens, Papyrus va se faire un plaisir de te connaître et de te faire un chocolat chaud. T'as rien contre les chocolats, hein?

-M-merci. M-moi c'est Blanksy.

-Pas de quoi Blanksy, c'est mon travail.

Il pose une main sur mon dos et me dirige dans la forêt. Une fois sortie avec mon accompagnateur, la tempête se calme brusquement. Je lève la tête vers le sombre ciel. J'espère un jour voir Gaster avec moi sous ses étoiles. Le revoir et le serrer dans mes bras. Le remercier comme je n'ai pas réellement pu le faire.

Beware of The Man Who Speaks With HandsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant