Chapitre 1 : Lazare (suite)

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La fois ou je suis tombé dans le lac en plein hiver au canada, la sensation de mourir, les convulsions des bras et des jambes et surtout, surtout le froid, mortel, douloureux...nouveaux flashs back, en classe de cinquième, le livre, le poster, le rêve avec les monstres... arrêt sur image.

Le visage de mon grand-père souriant mais grave, il bouge les lèvres: « Parmi cinq mille nébuleuses, il en est une que les hommes ont nommée la Voie Lactée, qui renferme dix-huit millions d'étoiles, dont chacune est devenue le centre d'un monde solaire.Toi ma chérie, tu a l'air de préférer la lune. »Et moi, moi qui répond oui. Toujours oui, j'ai toujours préféré la lune mais je ne comprenait pas ces phrases, maintenant je comprend. Un souvenir, tellement enfouis dans une case floue de mon cerveau remonte a la surface, comme le corps d'un noyé : la sensation première, une terreur pure, primitive, violente, des hurlements, une douleur dans la cuisse, je retire ma main, rouge, ma main est rouge, poissée d'un liquide qui ruisselle partout dans la maison dévastée, nouveaux cris, des cris de bêtes sauvages, je descend les escaliers, j'ai mal à la jambe et au ventre, dans le salon de mon enfance, le canapé éventré est renversé, du sang, du sang sur les murs, de grandes trainés écarlates, son odeur métallique, des ombres grouillantes sur les murs, visqueuses et effrayantes, mortelles et griffues. Au milieu, un monstre noir les babines dégoulinantes de rouges, ses yeux fous roulants dans touts les sens, dans ses crocs des lambeaux de fourrure blanche et grise, le sang, le sang goutte sur le tapis, ça le tache, aux pieds du démon loup, un autre loup, gris clair aux yeux bleus, grand père, non, non, peur, haine, tristesse, colère, colère, colère tout m'envahit ! Rouge, le monde est rouge sang comme celui qui gicle, c'est celui du loup noir, le sang de la vengeance, haine, rage, violence, mes mains ont des griffes, je suis un animal, un démon, une bête ivre de rage, il m'a pris grand père, il va le payer, il a taché la maison, le tapis, le tapis qui ramasse mon innocence, elle tombe, des morceaux se brisent en moi, ses éclats de vitre brisés projette la lumière d'une chose que je perds et cela me coupe, me lascère, me blesse, peur, peur dans les yeux du loup noir, il m'a pris grand père, je ne lui pardonnerait jamais, jamais, des larmes coulent de ses yeux, des miens aussi, il ne fallait pas toucher grand-père, jamais, haine, rage, tristesse, colère, vengeance, innocence, mort, sang, griffes, tapis, fourrure, tout m'envahit, tout se mélange, j'ai mal dans le dos aussi, je deviens folle...non! Je suis folle, déjà folle, de rage, tuer, tuer, tuer, le loup noir est mort, d'autres youkais dans la maison, dans le jardin, les tuer, tous, jusqu'au dernier, ils ont touchés grand-père, il ne fallait pas.Qu'ils souffres, oui, souffrance, nouveau mot dans le tourbillon de ma folie, ils souffrent, ils ont mal, douleur, qu'ils brûlent en enfer, enfer, enfer, ma vie est un enfer rouge, il pleut du sang, c'est joli, ça va tacher le tapis, non ! Je ne veux pas, le tapis, mon innocence éclatée, sur le tapis, grand-père ! Grand-père, j'ai mal, tellement mal, dans ma poitrine ça me brûle, moi aussi j'ai mal, tu n'aura plus jamais mal, mais moi j'ai mal, tellement mal! Je me noie dans le sang, dans la folie aussi, pourquoi ? J'ai vengé grand-père c'est tout, il fallait qu'ils meurent, il le fallait, mon innocence est sur le tapis là bas, elle git, elle agonise... grand-père aussi, il faut que j'y aille, il y a grand-père, non, non!Je veux partir laissez moi! le sang est rouge, je ne suis plus en colère, ils sont mort, je les ai tués, je suis juste fatiguée, si fatiguée... je ferme mes yeux d'ou coulent des gouttes grosses comme des billes ...c'est normal, je n'ai que six ans, je suis une petite fille, non ? Seulement une petite fille...

Black bloodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant