Hiro
Je souris à ma mère, elle a fait de la soupe au potiron, c'est ma soupe préférée. Je suppose que je sais pourquoi elle fait ça, pour que je revienne à la maison. Mais bon j'ai vingt-trois ans, je n'ai plus l'âge pour vivre avec mes parents. Je m'assis à table sans faire l'effort de dire bonjour à tout le monde et surtout à elle. Je ne veux même pas la voir... J'ai dis que je me comporterai en gentleman, alors je vais l'ignorer, sinon je ne pourrai pas retenir les mots qui sortiront de ma bouche.
- Tu as fais de la soupe au potiron, Mam's ! Merci !
Maman croise les bras de façon énervée. Je lève les sourcils feignant la surprise, même si je sais très bien ce qu'elle a. Elle désigne le bout de table d'un signe de tête. Mon regard se pose sur Maïa qui a l'air gêné, je le remarque à la façon dont ses bras bougent. Cela veut dire qu'elle est en train de tourner ses mains dans tout les sens sous la table. Pitoyable. Je me force à afficher un demi-sourire.
- Salut.
Papa sourit mais maman lève les yeux au ciel. Je ne suis pas assez chaleureux on dirait, mais c'est ma limite. Elle détourne son regard du mien. Elle n'a pas assez de cran pour me regarder dans les yeux. Pourtant je ne suis pas imposant ni même musclé comme Matteo. Alors qu'est-ce qui l'intimide ?
- Salut.
Il n'y a aucune émotion dans sa voix, on dirait un robot. C'est une des choses que je ne peux pas supporter. Je reporte donc mon attention sur ma mère qui serre la soupe. J'attends que tout le monde soit servi pour commencer, je ne suis pas un sauvage non plus. J'ai été bien élevé. Maman se redresse en se raclant la gorge. Puis elle lance d'une voix guillerette :
- Alors Maïa, Matteo ne nous a pas dit grand chose à ton sujet, bien qu'il parle souvent de toi. Peux-tu nous dire comment est ta famille, si ce n'est pas indiscret ?
Sérieusement ? Elle ne connait pas cette fille, et elle se préoccupe de sa famille en premier au lieu de s'occuper d'elle ? Elle aurait pu lui demander ses centres d'intérêt par exemple. Mais bon, Matteo lui a sûrement dit qu'elle faisait parti d'une des familles les plus riches de France. Maïa avale sa soupe avec précipitation.
- Euh... Je ne sais pas vraiment comment la décrire. Mon père est un homme très stricte, un peu froid mais il a bon fond. Ma mère est comme lui... Et presque encore plus assidue dans son travail. Ils ne sont presque jamais à la maison. Et sinon, j'ai un petit frère de quatorze ans.
Rien de très surprenant à ce que ses parents ne soient pas à la maison. Ma mère se penche en avant avec un air intéressé. Sûrement à cause du ton bizarre qu'a prit Maïa en parlant de son frère. Je ferme les yeux pendant quelques secondes. Cette conversation est ennuyante. Je pourrais faire tellement de choses plus intéressantes... Mais ce n'était pas une invitation, c'était une obligation.
- Comment s'appelle t-il ?
Maïa a l'air ennuyé comme si elle ne voulait pas en parler. Je le devine rien qu'au son de sa voix, je n'ai pas besoin d'ouvrir les yeux.
- Jared, il a été adopté, il est anglais.
Adopté ? Elle a un frère qui a été adopté ? Mattéo ne m'en a jamais parlé. Bon, on ne se dit pas tout mais il y a des choses qui se disent. Ça leur fait donc un point en commun, ils ont tout les deux des frères adoptés. Ma mère est vraiment trop indiscrète.
- Oh, et où habitez vous ?
J'ouvre les yeux. Mon regard se pose sur Matteo, on dirait que quelque chose ne va pas. Il a l'air un peu énervé ce qui me fait sourire. Est-ce que ce serait la différence de milieu social qui l'énerve ? Il a peut-être peur qu'elle trouve notre maison et nos modes de vie trop modestes... Cette petite princesse. Natalie envoie des messages avec discrétion sous la table. Papa a l'air dans la lune. En même temps je pense que lui aussi aimerait être n'importe où sauf ici. Je pose les yeux sur Maïa, elle croise mon regard pendant une fraction de secondes avant de répondre.
VOUS LISEZ
Aishiteru Yo
ChickLitQuand deux âmes pensant ne rien avoir en commun se retrouvent malgré elles confrontées l'une à l'autre, ça fait des étincelles. Maïa et Hiro ne s'entendent pas du tout. Ils mènent chacun de leur côté leur petite vie tranquille en s'ignorant l'un l'...