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Esen.


11 heures 47 minutes - Nice, France.
Domicile.




La froideur de l'air hivernal nous a quitté il y a maintenant un mois afin de laisser place à l'air chaleureux du printemps.

C'est la première fois que je vis un début de printemps aussi chaud, il est vrai qu'en région parisienne la pluie et le vent sont toujours au rendez-vous à cette période de l'année.

Ne pas profiter de ce beau temps serait idiot.

Mes muscles ayant besoin d'être détendu, je pris un maillot de bain ainsi que mon peignoir que je dépose sur l'un des transats du jardin.

Je profite de cette belle matinée ensoleillée pour effectuer quelques longueurs dans la piscine inutilisée qui est à ma disposition.

Je n'ai jamais vraiment été fan de la natation mais je dois avouer que c'est une activité assez libératrice. À l'instant où notre corps se glisse sous la pression de l'eau il y a ce sentiment de légèreté qui nous envahit.

Comme si l'eau était un bouclier contre toute la négativité que nous avions en nous.

La bonne humeur s'empare rapidement de moi. Les longueurs sont devenues un défi contre moi-même ; améliorer mon endurance.

Le temps défile sans que je m'en aperçoive, j'avais enchainé les aller-retours avec de petites pauses afin de reprendre mon souffle.

Au moment de ma dernière nage, je m'accroche au rebord de la piscine pour inspirer calmement.

Mes lèvres s'étirent en un sourire satisfait. En plus d'avoir détendu mon corps, j'avais également libéré mon esprit pour un instant. J'étais fière de moi sur ce coup.

- Madame El Saidi ?

Mes paupières s'ouvrirent sur la gouvernante de la maison. Elle a été engagée par Yazid il y a quelques semaines pour « me soulager dans mes tâches » selon ses dires.

Mes journées étaient officiellement devenus monotones et longues à cause d'elle. N'étant pas une très grande sportive, j'avais commencé à faire quelques séances pour ne pas perdre la tête et surtout pour me canaliser.

- Le déjeuner est prêt, voulez-vous manger sur la terrasse ?

- Oui pourquoi pas.

Je profite qu'elle soit parti chercher le déjeuner pour sortir de l'eau et enfiler mon peignoir. Assise dans le salon extérieur, j'apprécie le doux chant des oiseaux qui caresse mes tympans.

Une immense pelouse verte parfaitement taillée mais vide. Il n'y avait pas la moindre fleure, uniquement de grands arbres verts mais aucune couleur.

Le printemps était synonyme de renaissance et renouveau. Or ce jardin en est le parfait opposé. Si vide, si fade il me rendait presque triste.

Aussi vide que moi.

L'arrivée de mon déjeuner me sort de mes pensées, je remercie la gouvernante qui reparti aussitôt à l'intérieur, me retrouvant à nouveau seule.

L'âme meurtrie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant