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Nazir.


00 heures 13 minutes - Paris, France.
Domicile.


Le verre qui était dans ma main a fini par se briser contre le mur. Je zigzague dans mon salon pour ramasser ce qu'il en reste au sol sans faire attention.

Une légère douleur me prit sur le coup, je venais de me couper. Un rire s'échappe de mes lèvres, je me redresse pour m'installer dans mon canapé, laissant le verre brisé au sol.

Mon regard croise celui de la bouteille de whisky entamée, posé sur ma table basse. Je la saisie et en bu à nouveau une gorgée.

Je n'avais revu ni Fatih, ni Khadija depuis notre retour à Paris. À l'instant où nous avions atterri, je suis rentré chez moi sans dire un seul mot. Ça devait bien faire deux semaines.

Le voyage au Qatar était un pur échec.

Nous sommes restés quelques jours et il n'y avait personne au Ritz Carlton ni dans les autres hôtels. J'étais persuadé que la réception de chaque hôtel me mentait. Qu'ils avaient juste étés payés pour la cacher. Comme si personne ne voulait que je la retrouve.

Comme si nous n'étions pas destinés à finir ensemble.

Il avait plus d'argent que moi c'était certain.

J'avais toujours considéré l'argent comme synonyme de pouvoir. Et que si ça ne fonctionne pas, c'est que la partie adverse avait plus de pouvoir.

Je pourrais par exemple payer un détective autant que je veux, Yazid peut le payer deux fois plus et je n'aurais jamais ce que je veux savoir.

Cette idée me fit jeter la bouteille encore à moitié pleine contre le mur, qui s'explose comme le verre, il y a quelques minutes.

- Et merde, soufflais-je.

Je prends mon paquet qui était à côté de moi et en sortie une cigarette. Mais à peine l'ai-je allumé, que quelqu'un frappe à ma porte. Mes sourcils se sont froncer, je regarde directement l'heure sur mon téléphone.

00 heures 31 minutes.

J'ignore cette personne et laisse la nicotine m'envahir. Les coups contre ma porte se sont à nouveau fait entendre, je me redresse avec quelques difficultés. Titube jusqu'à la porte puis essaye d'insérer la clé dans la serrure. Celle-ci ne voulait pas rentrer, j'ai commencé à frapper contre la porte avant de me rendre compte que je n'avais pas pris la bonne clé du trousseau.

En prenant la bonne cette fois-ci, j'ouvre la porte, laissant apparaître une silhouette d'un mètre soixante-dix.

- Verrouille derrière toi, dis-je en retournant au salon.

Tout en l'ignorant, je me reprend ma place dans mon canapé avec ma cigarette. Je n'avais plus de quoi boire et j'en avais malheureusement très envie.

- T'as rien à boire par hasard, demandais-je.

- Non et franchement vu l'odeur de ton appartement t'as assez bu ! T'es même pas capable de cligner des deux yeux en même temps.

- N'importe quoi, crachais-je.

- Combien de verre t'as bu Nazir ?

L'âme meurtrie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant