Octobre 2014

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Je suis rentrée en CM2 depuis deux mois maintenant. Je ne suis pas dans la même classe que Éléonore, mais j'ai rencontré Aude.
Je rentrais dans la salle de classe juste un peu en retard, perchée sur mes béquilles le premier jour de septembre. Elle était là, au milieu de certaines filles  à qui je parlais des fois. Et vu qu'il n'y avait plus de place ailleurs, je m'installe à la table de cinq à côté de Aude. Elle avait des cheveux longs auburn et sales, elle n'était pas très bien habillée mais je m'en fichait à l'époque. Elle n'était pas moche, avec son petit air mystérieux et ses yeux noisettes. Je m'assieds, je pose mes béquilles, et sors mes affaires. Soudain elle me dis d'un ton surpris, limite indigné: " Pourquoi tu viens? On est pas amie, non?" Je la regarde, hébétée, je n'avais l'habitude de me faire apostropher comme ça. Au début je l'ai mal pris. Mais je répliquais aussi sec: "Ben, il n'y a plus de place et je suis une amie d'Éléonore, dans l'autre classe, tu te rappelles de moi ? Et vous êtes les filles qui ont l'air le plus sympas ici donc je viens." Je m'attendais à ce qu'elle me dise de partir, même si j'étais sur des béquilles, mais non elle m'adressa un signe de tête et se retourna pour écouter la professeure se présenter.
Depuis, Aude, Éléonore et moi, nous formons un trio parfait: l'intello, c'est à dire Éléonore, la rebelle poète qui se prends un peu de haut, alias Aude, et moi, la fille calme, sensible, drôle, qui s'adapte au durs caractères de ses amies. Je n'étais jamais seule. On s'adorait. Aujourd'hui je n'est plus de béquille et j'ai repris la danse, ma passion. Je voulait même en faire mon métier à l'époque. Mais, voilà: ces derniers temps, on s'inquiète de plus en plus pour mon pied. Il n'a pas repris son volume d'origine et un cicatrice a pris la place du point d'impact de l'oursin. Il était encore un peu fragile, mais ça allait. En fait, je pense que c'était surtout psychologique. La forme de mon orteil était quand même super impressionnante. Évidemment, comme je l'ai déjà dit je me fais beaucoup de films pour un rien. Donc, ça n'a pas raté cette fois, et ma mère ne pouvais que s'inquièter encore plus, ce que générait une source de stress en plus à la maison. Et en toute bonne mère qui s'intéresse à son enfant, elle a été obligée de forcer mon père à poser un congé enfant malade et de m'accompagner à l'hôpital. Toujours le même évidement. Le matin on s'est rendu à Lesquins pour savoir ce que j'avais. On a vraiment perdu notre temps! Quelle bande de guignols! Entre l'urgentiste, qui ne comprenait pas qu'on voulais juste parler au chirurgien (alors qu'au final c'était son remplaçant qui m'avait opérée mais bon, c'est à croire qu'elle ne sais pas lire un dossier à cinquante ans) et donc après avoir attendue toute la matinée et avoir passer une échographie, on a essayé de joindre le chirurgien, qui n'avait jamais touché mon pied de sa vie. Mais ça, on ne le savais pas encore. Si j'avais su ce qu'il allait faire à mon pied, je lui aurais craché au visage de retourné en arrêt maladie et que ça vaudrait mieux pour éviter l'explosion du bloc opératoire! Bref, on a enfin réussi à avoir un rendez-vous avec lui. Il est horrible. Moche. Gros. Avec un nez crochu. Complètement maniaque et cruel. Un con, quoi. Non mais sérieusement, c'est normal d'avoir peur de se faire opérer! C'est pas une raison pour me lancer que j'étais débile (oui il l'a dit) ou que j'étais hypocondriaque! En plus il nous a dis avec son air de babouin prétentieux qu'il préconisait une seconde opération. Pourquoi? Oui, pourquoi? Eh bien, j'avoue que sur le coup, je ne me suis pas poser la question. Non. Mais je n'étais pas très impressionnée. J'étais plus ou moins habituée à l'odeur et à l'ambiance déprimante et stressante de l'hôpital. Et c'était la deuxième fois, alors...
Ça s'est passé un lundi, je ne vais pas raconté parce que ça s'est passé quasiment de la même façon que la première fois à quelques détail près. Mais quelque chose de troublant s'installa en moi. Comme un doute... J'avais l'impression qu'on abusait de moi, de ma santé. Je voulais qu'on me laisse tranquille avec cette accident qui me collait à la peau. Mais je ne souffrais pas encore beaucoup à cette époque. Vous verrez que ce médecin cruellement débile aurait mieux fait de s'abstenir de toucher à un seul poil de mon orteil, car en réalité, je n'avais rien.

Hey! Oui, je sais ce chapitre n'est pas génial génial mais bon, je fais ce que je peux....😇 et donc voila je voulais vous faire part d'un heureux événement: (roulement de tambour.....) un autre livre!! Et oui beaucoup mieux que celui là, beaucoup mieux écrit. Là je raconte ma vie donc c'est forcément un peu ennuyeux, mais  bon, il faut que je le fasse. Bisous ❤️

Après la douleur....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant