8-Récit du passé de K

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20h40, toujours le 13 septembre
Cela faisait 20 minutes que j’étais prête et que j’attendais Lucie quand elle sonna. J’allais ouvrir. Lucie me regarda en ouvrant grand les yeux : « Tu te fiche de moi là ? J’ai 10 minutes de retard et tu n’es pas encore coiffée ?
- Qu’est-ce que tu dis ? Je suis coiffée !
- Nan mais toi !! Allez, remonte que je t’arrange ces cheveux.
- Mais j’aime mes cheveux détachés comme ça !
- Chut chut chut. Pas de discussion. Et voilà ! Un chignon haut faussement décoiffé, qui met vraiment ton visage en valeur !
- Et là je suppose que je dois te remercier ?
- Oui.
- Bon merci. Mais on est en retard ! On ferait mieux de se dépêcher un peu !
- Ha oui !! Je n’avais pas vu l’heure. Je vais envoyer un message à Alex pour
qu’il ne s’inquiète pas. Monte dans la voiture ! »
C’était Kaleb au volant, ce qui ne m’étonna qu’à moitié. Il était prêt à tout pour me faire sortir de chez nous, même si pour cela il devait pactiser avec Lucie. Nous nous garâmes devant une maison sans prétention que je n’aurais même pas remarqué si un volume tellement haut de musique ne sortait pas par toutes ses issues.

Je passai la porte et croisai toutes sortes de visages que j’avais peut être vus une fois dans ma vie. De toutes part, des gens adossés contre les murs, une canette à la main, tentaient de se parler au dessus de la musique assourdissante. J’avançais de plus en plus, seule au milieu d’inconnus en espérant trouver Lucie.

Enfin j’arrivais au milieu d’une pièce, que j’identifiais comme le salon, spots multicolores, enceintes branchées à une guitare, que tenait Alex. A côté de lui, j’entraperçus Lucie, le regard plein d’admiration levé vers lui. Mon cœur, celui que je me croyais capable d’ignorer, se serra d’un seul coup. J’étais jalouse mais ce n’étais pourtant encore rien par rapport à ce qui m’attendais. Alex me vit le premier. Il me sourit et alerta Lucie, qui se précipita à ma rencontre. Elle débita tout en criant qu’elle était désolée de m’avoir perdue en entrant mais qu’elle était tellement pressée de voir son Alex. A la fin du morceau, Lucie s’assit derrière le DJ pour lui commander sa liste de chansons. Alex m’indiqua la porte et nous sortîmes.
« Alors ? Comment tu la trouve ma petite fête ? J’essaye de m’intégrer à ce nouveau monde.
- Elle est plus que parfaite, ne t’inquiète pas tu es déjà parfaitement intégré ! Je ne pense pas que Kaleb ai fait ce genre de choses et pourtant il
est assez populaire ! »

Un sourire. Un croisement de regards. Un échange de numéros. Pourquoi était-il comme ça ? Il sortait avec ma meilleure amie bordel ! Mais sur le coup, tellement heureuse de pouvoir passer un moment avec lui je n’ai pas relevé.

Un slow s’élevait derrière nous, mais il ne partit pas rejoindre Lucie sur la piste, préférant, selon lui, rester dehors au calme avec une amie. Longtemps après, je me suis rappelée que c’est là que j’aurais dû partir. Là que j’aurais dû dire stop. Lui dire que je n’était pas son amie mais juste la copine de sa copine. Mais j’étais amoureuse et heureuse d’avoir seulement un regard de lui, alors, en devenant son amie, j’allais pouvoir partager tellement plus de choses
avec lui ! Je passai le reste de la soirée avec lui à parler de musique et de cinéma pendant que Lucie contrôlait toutes les musiques qui passaient.

Vers trois heures, Kaleb vînt me chercher pour que l’on rentre. Après avoir déposé Lucie, nous roulions en silence, quand la sonnerie de mon téléphone me signala un message. En voyant le nom s’afficher, un grand sourire me passa sur les lèvres. Alex.
[De Alex : Merci pour cette soirée. Lucie n’est pratiquement pas restée avec moi, mais toi, en véritable amie tu as bien voulu passer du temps avec moi. Je t’adore, je t’ai vraiment découverte ce soir, en une personne pleine de gentillesse.]
Je ris et rougis toute seule, à tel point que Kaleb me jeta des regard intrigués. Ne voulant pas me lancer dans un explication compliquée je lui lançais que c’était seulement un meme et clôtura la discussion. Je savais bien que je n’avais pas le droit d’être heureuse de quelque chose de ce genre, mais me croyant capable d’ignorer mon amour pour le transformer en amitié, je me laissais faire.

En arrivant à la maison, je montais directement dans ma chambre et me couchais sans prendre la peine de me démaquiller ou quoi que ce soit, le message d’Alex tout contre mon cœur.

Folie [ARRÊTÉE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant