La grande Pie Noir volait d'une allure rigoureuse, scrutant le sol et cherchant les traces laissées par sa proie.
Trois semaines qu'elle volait. Vingts deux foutues jours dans ses immenses prairies herbeuses, sans voir nul trace de réelle civilisation. Pourquoi il avait fallu que le maître l'envoi elle ? Ses frères charognards auraient bien mieux fait l'affaire. Leurs ailes de vautours étaient bien plus endurantes que ses maigres ailes de Pie Voleuse.
Mais voilà, eux se trouvaient sans aucun doute dans une alcôve du palais royal d'Antaltin, discutant et plaisantant autour d'une boisson hors de prix à quelques cinq milles kilomètres de là.
La Pie piqua vers un mulot qui gambadait sur le sol et s'en saisie. Il gigota un peu, puis elle l'acheva d'un coup de bec et le goba tout crue. Elle sautilla et se percha sur une grande pierre dépassant des hautes herbes.
Aucune trace de sa proie. Elle ne pouvait pas se permettre de prendre une semaine de plus à le chercher, le maître la punirait et elle y perdrait des plumes.
Le vent frais de la fin de l'automne et l'approche de la seconde saison des tempêtes rendait son vol difficile et ses déplacement assez aléatoire.
Une légère odeur de bois brûlé venait du Nord. Un camp de voyageur peut être ?
Au moins elle dormirait sans doute au chaud cette nuit si elle s'y rendait. Les créatures des plaines Nomades avaient beau être bourru, ils n'en restaient pas moins très hospitaliers. Elle reprit son envole et partit en direction du Nord.
Elle avait raison, s'était bien un camp. Elle le survola une première fois. Il était composé d'une dizaine de grande tente en peau et en os de huit ou neuf mètre carré, tous disposées en cercle autours d'un immense feu de camp où discutaient un petit groupe de centaures et d'humains.
L'oiseau se posa sur le sol fait de grandes herbes jaunis un peu à l'écart du camp et se transforma. Ses ailes s'agrandirent et prirent forme humaine, son corps suivit le mouvement et c'est bientôt une jeune femme arborant un pantalon et une veste de voyage couleur bleu nuit qui se tenait maintenant debout dans la prairie. Seul quelques plumes dans ses cheveux courts et noir rendaient comptes de sa nature non-humaine.
Elle s'avança d'une démarche souple et légère en direction du feu de camp.
L'odeur de viande cuite lui mettait l'eau à la bouche. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas mangé une viande cuite.
Elle s'apprêtait à rentrer dans le camp lorsque son pied heurta une forme massive allongée sur le sol, la pénombre croissante l'avait masqué à sa vue et les trois lunes n'étaient pas encore levées.
Le choc fut suivie d'une voix sourde :
-Hey fait attention où tu marche, fit l'ombre allongé dans les herbes.
La jeune femme bégaya
-Euh je suis désolé, je ne vous avais pas vue madame ?
La forme se releva, et bientôt l'ombre d'un cheval surmonté d'une grande corne se découpa sur le ciel étoilé naissant.
-Une Licorne... Murmura la femme. Je vous pensais tous dans les forêts de la lointaine Gwench'r...
-Et moi je pensais les Tengu comme toi vivant dans la Jungle Oubliée, bien plus à l'Ouest d'ici, rétorqua t-elle avec une haine non dissimulé. Que vient tu faire ici maligne créature ?
La femme oiseau se sentit piqué au vif. Elle avait l'habitude de l'exclusion, sa race n'étant pas très apprécié, mais les paroles piquantes venant d'un si noble animal était mille fois plus douloureux.
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Faerya : Livre Un
FantasyL'histoire d'une meurtrière en quête d'un prince perdu. L'histoire d'une jeune Fille et de son meilleur ami. L'histoire du destin de pas un mais de plusieurs mondes, tous liées. L'histoire de la fin de tout. ( Histoire en cour d'écriture, un chap...