Judith et Ethan se regardèrent yeux dans les yeux. Ils y virent le reflet de leurs propre peurs de l'inconnu. Des minutes d'éternités s'écoulèrent ainsi, sans bouger, sans parler, juste avec leurs respirations soufflantes et sifflantes.
Puis Judith parla la première, brisant un lourd silence.
-On a pas rêvé hein ? C'était quoi ?
Ethan secoua sa tête de gauche à droite en signe de déni. Il semblait encore plus perdu qu'elle.
-Je... Je sais pas Judh... Je sais pas...
Elle vit la lèvre de son ami trembler comme si il allait pleurer. Puis Ethan reprit :
-C'est comme si... Il cherche ses mots. Je n'étais plus moi. J'étais loin d'ici, très loin. On aurait dit un rêve, pourtant sa semblait si réel... Et puis j'avais peur, peur d'un mal puissant, bien plus que tout se que j'ai connu... Tu vois se que je veux dire ?
-Ouai, j'ai senti la même chose...
Judith sentit des larmes couler lentement le long de sa joue. Elle laissa aller son regard autour d'elle. Inconsciemment, la sphère s'imposa une nouvelle fois à elle. Un soudain accès de rage la fit se lever presque machinalement. Elle ramassa cette foutu chose et sous le regard perdu de son ami, elle le lança au loin de toute ces forces. La bille disparut dans les frondaison de la forêt en contre bas.
La jeune fille retourna s'asseoir prêt d'Ethan et se cala contre son épaule. Ils restèrent comme cela plusieurs dizaines de minutes avant que le froid du début de l'automne ne les obliges a se lever.
Se soir là, ils rentrèrent chez eux sans dire un mot. D'un accord tacite, ils ne dirent rien à leurs familles. Que pourrait-ils faire de toute façon ? Même eux ne savaient pas si ils avaient tout imaginer dans une espèce d'hallucination ou si ils s'étaient juste endormis contre l'arbre.
Les rêves de Judith se transformèrent rapidement en cauchemars cette nuit là. Des flashs la harcelait. Des morts qu'elle ne connaissait pas la hantait, revenant sans cesse et sans fin, l'appelant, hurlant son nom dans la nuit et déchirant le voile du sommeil.
Elle se réveilla en sursaut et totalement en sueur. Maladroitement, elle se leva de son lit pour se diriger vers la salle de bain qui se trouvait en face de sa chambre.
Elle alluma la lumière qui se mit à luire faiblement.
Son propre reflet failli la faire sursauter. Les yeux hagards, les mèches de ses cheveux retombant sur son visage, son front et ses joues rouges... Tout cela ne présentait rien de bon. Elle toucha de sa paume le haut de son visage écarlate. Elle avait de la fièvre. Bien, au moins ça ne pourrait pas être pire. L'horloge digital sur le dessus du miroir indiquait quatre heures Trente sept.
Bon, elle n'arriverait certainement pas à se rendormir avant de partir pour le lycée.
Elle prit la décision de se rendre dans le second salon de la maison, celui qui se trouvait juste en dessous de sa chambre. Elle aimait s'allonger sur les grands fauteuils moelleux devant la dizaine de rayonnage de livre en tout genre.
Elle en choisi un au hasard et lue le titre : Les Fleurs du Mal de Baudelaire. Au moins elle planerait encore plus que se que la fièvre le lui permettrait, pensa t-elle ironiquement.
Machinalement, elle tira un des fauteuil vers la grande baie vitré, et seulement éclairé par la lune et une petite lampe de chevet posé sur un bureau proche, elle commença à se laisser porter par la poésie.
Quelque chose attira son regard vers le jardin fleuri, mis en place selon un modèle très japonisant, qui s'étendait devant elle. C'était un léger mouvement, comme une ondulation dans l'air.
Sans doute la fièvre qui me joue des tours, pensa t-elle avant de se replonger dans sa lecture.
La même sensation étrange revint la harceler, l'impression oppressante qu'un serpent ondule autour d'elle avant de l'enserrer de ses anneaux.
Ces yeux voguent des pages de son livre aux contours des petits arbres qui se découpe sous l'astre lunaire. Quelque chose cloche, elle ne comprend pas quoi mais elle le sent. Elle est en danger !
Soudain, dans un bruit de verre brisé, la baie vitrée explosa ! Instinctivement Judith se jetta au sol, une légère brûlure raclant sa pommette gauche. Le fauteuil où elle se trouvait il y a quelque seconde n'était plus qu'un amas de coton et de cuir.
La jeune fille paniqua totalement. Son esprit s'affola. Quelqu'un a tenté de la tuer ? Mais pourquoi ? Pourquoi elle en particulier ? Et qui peut bien lui en vouloir ?
Un nouveau bruit s'échappa du jardin en contre-bas, un couinement animal, suivit d'un bruit de pas rapide et une voix. Elle reconnaît sa Tante qui discutait avec quelqu'un que la jeune fille n'arrivait pas à identifier. Sûrement un jeune homme au timbre de sa voix.
-Tu crois qu'il est partit ?
-J'en sais rien Heava mais on te l'avait dit. Sa commence a devenir dangereux depuis l'arrivée de cette meute de Rôdeur. On pourra pas les garder sous contrôle longtemps. Il est peut être temps de l'éveillée tu pense pas ?
La voix de sa tante se fit plus ferme.
-J'ai fait une promesse à sa mère je te rappel. Elle restera là où je l'aurais décidé. Et je suis encore capable de me défendre seul, Jearch. Que tu sois le chef de ton clan ou non, tu n'a aucun droit sur nous.
-Voyons arrête de faire l'imbécile ! Tu vois bien que tes stratagèmes ne suffisent plus ! Leurs influences et de plus en plus fortes ! On vas se faire submerger si elle reste ici. C'est la communauté entière que tu met en danger avec des conneries !
-Chut.
De longues secondes s'écoulent sans qu'aucuns des deux ne parles. Puis le dénommé Jearch reprit la parole.
-Non, ils sont partis pour le moment. Mais ils l'ont sentis. Ils reviendront. Soir après soir, nuit après nuit. Et encore, cette fois se n'était que de simple Rôdeur, imagine qu'ils envoient des Traqueurs ? Tu crois que tu leurs résistera plus de quelques secondes ?
Nouveau long silence.
-J'en sais rien Jearch. J'en sais rien... Tu a peut être raison finalement... Je vais y réfléchir.
-Je vais placé deux de mes hommes dans le quartier au cas où... Mais décide toi vite. Je te laisse trois jours. Après quoi plus aucune protection ne te sera accordée de notre part. Bonne nuit Heava.
Judith entendit les pas de l'homme plus qu'elle ne le vit s'éloigner. Elle se releva doucement et marcha entre les bouts de verres brisées sur le sol. Un silence de mort planait au dessus de la demeure. Pas un oiseau en chantait, pas un bruit d'insecte. Rien. Seul les sanglots étouffés de sa tante lui parvenait...
Elle regagna lentement sa chambre, un goût amère dans la bouche. Elle n'était pas stupide et bien que beaucoup de choses dans la conversation entre l'inconnu et sa tante lui semblait étranger, elle avait compris l'essentiel du message. Elle, Judithya Tan'Derlmer, était une menace. Parfait ! Pensa t-elle ironiquement. Elle qui s'ennuyait dans son quotidien, elle était servie !
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Faerya : Livre Un
FantasyL'histoire d'une meurtrière en quête d'un prince perdu. L'histoire d'une jeune Fille et de son meilleur ami. L'histoire du destin de pas un mais de plusieurs mondes, tous liées. L'histoire de la fin de tout. ( Histoire en cour d'écriture, un chap...