Les pouvoirs

Chapitre 13

Ma vue était complètement brouillée, mais je m'en fichais. Mon seul but était de mettre fin à la vie de ce démon de Donovan, et je pouvais réussir qu'en me battant, sans jamais m'arrêter.

Julian était accroché au dos de son père, Ashley lui lançait des pics de glace dans la figure, tandis que Ginny, transformée en loup, lacerait elle aussi le dos de Donovan. Qu'ils étaient stupides et naïfs, moi seul pouvait le battre. Et j'allais le faire.
Ginny tomba par terre en même temps que Julian, et Ashley s'écroula à terre de fatigue. À trois, ils n'étaient pas capables de la tuer, il étaient minables. Je le pensais vraiment, tout ici m'énervait à présent.

Je levai mon bras et enflammai Donovan, celui-ci grimaça de douleur mais ne broncha pas, il préféra courir vers moi et me mettre à terre en mordant mon bras déjà blessé. Il me tapa, fort, encore et encore. Mes mains ne me servaient plus à rien, et ma vue était encore plus brouillée. J'étais perdu, je battais en retraite sans pouvoir me battre, sans pouvoir reculer l'heure de ma mort. J'étais comme un enfant perdu dans un désert. Mieux, perdu dans l'océan. Dans un océan dangereux et cruel, qui n'hésite pas à te tuer.
Je ne sentais même plus la douleur m'envahir, elle était tellement forte et présente que c'était comme si je m'endormait dangereusement, près d'un homme qui était fier que je dorme. Et heureux que je ne me réveille jamais.

Je n'entendais plus non plus, j'avais perdu tous mes sens.

Soudain, je réussis à entendre un léger cri derrière l'assonant bourdonnement qui était la seule chose que je pouvais entendre. Qui avait crié ? Je ne pouvais plus réfléchir malheureusement. J'étais comme mort, sauf que mon coeur battait encore. Je me surpris en train d'espérer mourir bientôt, et mettre fin à cette horrible mort.

Des mains me prirent par les aisselles et je sentis qu'on me traînait par terre.

- Flynn...

C'était la voix de Julian. Je l'avais reconnu. J'essayai d'ouvrir les yeux, mais ce fut un échec. Mon corps ne voulait plus me répondre, peut-être était-il mort, lui. Peut-être étais-je paralysé. Mais paralysé des yeux, étais-ce possible ?

- Flynn, bouge quelque chose, un doigt, un oeil. Montre que tu n'es pas mort, je t'en prie.

Cet enfoiré pensait que nous étions un couple dans un film américain, et que moi, la femme, allait peut-être mourir. Il venait vraiment de me prendre la main là ?

- Flynn...

Tiens Ashley et Ginny venaient de se ramener et m'avaient parlé en même temps. Il fallait que je bouge, ça devenait de plus en plus bizarre.

- Hmm

Ce fut tout ce que je réussi à dire. Mais ça leur suffit. Ouf.

- Il est vivant !

Après ces paroles, Ashley me prit dans ses bras. Chiotte (j'assume complètement d'avoir utilisé ce mot dans ma fiction), on ressemblait encore plus à des personnages à la fin d'un film, qui découvraient que le meilleur ami était vivant ! Je m'attendais presque à ce que les habitants de New York ou je ne sais qu'elle ville américaine débarque et commencent à nous applaudir, et qu'une chanson débute. Le film devait bien sûr se finir sur vue de la ville, et en premier plan le drapeau américain, flottant dans l'air tel un héros.

- Oui, je suis vivant...

Je me redressai avec l'aide de mes amis. Après le "pêtage de plomb" que j'avais subi en me mettant à détester mes amis, voilà que je me mettais à divaguer. Je devenais fou mais, ce n'était pas grave à présent, tant que j'étais proche des mes amis.

Je souris et ouvris les yeux. Mince, nous n'étions pas dans New-York, et il n'y avait aucun journaliste ou photographe en vue. Ni aucun immeuble démolit. Ni aucune trace de bataille non plus. Je préférais ça bizarrement, rester dans l'inconnu.