A travers tes yeux

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Teaser 

Parfois tu restes étendu sur ton lit, là sur le dos, à contempler le plafond. Alors que tu sais que tu as des milliers de choses à faire. Mais tu restes là sans bouger, incapable de sortir du lit, les yeux pourtant grands ouverts. Et c'est là que tu te poses milles questions sur ta vie. Est ce que tu vas dans le bon sens ? Est ce que tu as pleinement conscient de tes choix ? Quel peut être l'influence du hasard sur ton destin ? Comme paralysé, tu es incapable de te remuer pour attaquer ta journée. Et dans ces moments deux choix s'offre à toi. Soit tu restes là à te morfondre et à attendre que la vie se déroule sans toi. Soit tu te réveilles et tu ouvres les yeux. Il te suffit d'envoyer l'information à tes neurones, et d'activer tes muscles.

Et redresse toi. Relève-toi.

Marinette se concentra. Étendue la sur le sol inconfortable de sa prison. Elle avait perdu la notion du temps et de l'espace. Elle se contentait d'observer le plafond, au fond de cette cellule sans lumière. Dans le noir, elle avait l'impression de distinguer des formes à force de plisser les yeux. Chacun de ses membres semblait peser une tonne, ou bien était ce son système nerveux qui ne répondait plus ? Quoi qu'il en soit, elle était incapable de remuer ne serait ce que le petit orteil. Son cerveau avait déjà mis un temps considérable, bien qu'elle n'en ai plus la notion, à se remémorer les évènements précédents sa présence ici, elle ne s'étonnait pas de ne pas pouvoir bouger. Elle ne sentait aucune douleur, si ce n'est ce goût désagréable dans sa bouche et l'odeur de cire étouffante et écœurante à laquelle elle avait encore du mal à s'habituer malgré le temps qu'elle avait déjà passé ici.

Prisonnière de son propre corps, elle avait pourtant l'impression que jamais son esprit n'avait été aussi vif. Privée de l'ensemble de ses sens, son cerveau fonctionnait à son maximum. Elle ferma les yeux un instant, et pensa à Chat noir.

« Adrien » voulait-elle murmurer. Mais comme le reste de son corps, sa bouche ne remua pas, et ses cordes vocales restèrent immobiles. Aucune larme ne s'échappa de ses yeux non plus, pourtant, l'envie de pleurer face à son impuissance était insupportable.

Comme perdue au fond d'un abysse, elle avait l'impression d'attendre la mort. A moins qu'elle n'était déjà morte ? Et cela ressemblait à l'enfer.

****

Recroquevillé dans le noir, Adrien somnolait. Cette position avait quelque chose de rassurant. Et d'être rassuré, il en avait terriblement besoin. Des mois que Marinette Dupain Cheng avait disparue. Il avait passé les premiers jours à fouiller tout Paris, tel un chien enragé. RIEN. Le mois suivant, il avait tenté de reprendre ses esprits et de travailler méthodiquement, en découpant Paris sur une carte afin de n'en oublier aucun recoin, tel Sherlock Holmes, à la recherche du moindre indice. RIEN. Le mois d'après, les nuits sans sommeil commençaient à anéantir peu à peu toutes ses forces. Il avait finit par placer tout ses espoirs sur les agents de police à sa recherche. Seuls les parents de Marinette et Adrien avait encore l'espoir de la retrouver en vie. Au début, son visage était diffusé partout sur les chaines nationales. Puis, plus les semaines passaient, plus son visage s'effaçait de la mémoire des gens. Et plus les chances de la retrouver s'amenuisaient. Adrien avait gardé espoir pendant des mois, mais ces dernières semaines étaient venues à bout de ses dernières ressources. Toute l'énergie dépensée, le manque de sommeil et la sous alimentation avait eu raison de lui. Il se contentait de passer ses journées à naviguer entre son lit et le coin de sa chambre dans lequel il s'asseyait recroquevillé, à contempler les passants à travers la baie vitrée de sa tour d'ivoire. Après plusieurs tentatives, Gabriel Agreste avait perdu espoir de faire retrouver la raison à son fils, il se contentait de demander à Nathalie de veiller à ce qu'il s'alimente un minimum, et à ce qu'il ne fasse aucun geste inconsidéré. Nathalie l'observait dépérir peu à peu, s'amaigrir à vu d'oeil, les traits tirés, le teint pâle, les yeux asséchés des larmes qu'il avait bien trop versées.

Don't be so Shy II - RisingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant