Uta-no-Prince-sama : voyage scolaire chez les idols

Chapitre 13 / Les choses sérieuses

          Même si j'en veux énormément à Ren d'avoir flirté avec d'autres filles juste sous mes yeux, je suis un peu frustrée de ne pas avoir pu le croiser depuis jeudi. Sa réponse à mes photos a été un solitaire " :-* " qui me paraît très ambigu. Sur le moment, j'ai préféré considérer ça comme un "bonne nuit", mais j'aimerais tellement que ça ait un sens tout autre. Penser à cette possibilité me rend euphorique et je sens mon cœur battre à toute vitesse dans ma poitrine. Pour me calmer, je fais l'imbécile en serrant mon coussin comme pour étouffer les palpitations. Soudain, le souvenir des remous entre Flo et Gatien me refroidie... C'est tellement simple de compliquer une relation. En y songeant, Masato m'avait parlé de renvoi en cas d'histoire d'amour. Ren avait rapidement écarté le problème en annonçant que cette règle ne me concernait pas, mais j'ai un doute. Ça, ça compliquerait énormément les choses. Enfin, si jamais Ren pouvait envisager les mêmes possibilités que moi, et j'en doute. Mais je n'ai tellement pas envie d'en douter !

         Heureusement que ça ne m'a pas torturée pendant les examens de samedi. On n'aura les résultats que demain, mais ça ne m'étonnerait pas de me retrouver à deux doigts du rattrapage... J'adore le japonais, c'est une langue que je trouve magnifique, mais les hiraganas, les katakanas et les kanjis... c'est juste compliqué entre nous. Donc si j'avais ajouté mes états d'âme, on m'aurait sûrement renvoyée en maternelle dès mon premier pas hors de la salle.

          Je replace mon oreiller pour essayer de dormir et d'autres pensées arrivent. Notamment le fait que je n'ai pas vu le chat noir qui a visité ma chambre régulièrement depuis mon arrivée. Il a peut-être trouvé une chambre plus confortable ? Avec une étudiante plus sympa ? Une fille comme Tomo ?

          D'ailleurs, c'est bien la seule étudiante que je connaisse qui se soit promenée aujourd'hui. Le campus était bien calme pour une journée de repos... En même temps, peut-être que le jour de repos des écoliers japonais n'est pas le dimanche ? Je n'y avais même pas songé puisqu'on nous a donné un emploi du temps qui correspond à nos habitudes. Et puis, quand j'ai parlé à Tomo, elle m'orientait sur une autre piste : un gros devoir. De ce que j'ai compris, c'est un devoir de composition et d'écriture. Ecrire une nouvelle chanson quoi. Idols et compositeurs doivent travailler ensemble pour être capables d'enregistrer une bande démo le jour J. Si STARISH et leur compositeur étaient en plein travail, normal que je n'ai croisé ni Ren, ni Syo, ni Natsuki, ni Masato, ni...euh...Otoya, je crois ? Ah ! Et Tokiya non plus.

           Pour en rajouter une couche, un petit groupe d'élèves est parti en visite avec M.Pyatraz, tiré au sort, et je fais partie des malchanceux qui ont dû rester à l'académie. Finalement, je me suis bien amusée avec Elliot et Nicolas. Nous avons vadrouillé sur le campus, fait des roulades dans l'herbe, exploré un petit bois, raconté et chanté des âneries avant d'acheter des boissons à un distributeur. << Avec une cabane dans un arbre et nos vieux vélos, ça aurait été parfait >> avons-nous convenu.

         Après un sommeil agité, je retrouve Lucia en pyjamas dans un des petits salons du rez-de-chaussée. Une habitude qui s'est vite imposée. El est le premier à nous rejoindre. Personne ne parle à cause de Morphée qui ne semble ne pas vouloir nous lâcher. Tsukimiya-sensei est passé, hésitant à nous réveiller ou pas. Il a apparemment opté pour le non en se réfugiant avec un autre groupe d'élèves. Flore et Gatien ont dû faire de même, puisque nous ne sommes toujours que trois à deux minutes du petit-déjeuner.

          Je n'ai définitivement pas la force de parler. J'enfonce la tête dans le col de mon épais gilet tout doux pour mieux sentir la chaleur accumulée. Elliot, étant assis sur le même canapé, en profite pour essayer de me voler un câlin.