Prologue

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Je suis belle.

Même très belle, elle était à couper le souffle à vrai dire. Les deux amandes qui lui donnaient la vue n'avaient jamais été posées sur quelque chose de si beau. 

La robe blanche qu'on lui avait acheté avec les huit milles Huits que lui avait offert le Sous-Per pour la Noël était tout simplement à couper le souffle. De simples cordelettes l'empêchaient de tomber et de la débarrasser du voile qui cascadait sur ses hanches et caressait le parquet. Le blanc du tissu s'accordait à merveille avec l'épais ras de cou en bronze qui se posait sur sa clavicule. Sa poitrine, bien mise en valeur par les cordelettes qui après être passées par le dos de la jeune fille, mettait en relief ses seins en les portants très légèrement.

Ses amandes, quant à elles, étaient entourées de traits noirs qui leurs donnaient une forme plus féminine et qui étaient bordées de beige brillant dégradé en marron. Ses deux lèvres étaient mises en valeur par une teinte foncée qui accentuait leur effet pulpeux, qui n'était pas pour lui déplaire.

Mais bien qu'il y eu tout ce maquillage, la chose dans laquelle elle voyait sa beauté était ses yeux, ses deux billes bleues dans ses amandes garnis. Elle ne se passait pas de les regarder et ne cessait de se répéter "Elles sont à moi ! Ce sont les miennes !".

Elle se détourna de ses miroirs et alla s'emparer du flocon de parfum posé sur une des étagères de sa chambre royale. Elle appuya sur le bout du flacon pour libérer un spray invisible qui vint s'écraser sur sa peau. Elle porta son poignet à son nez, afin de vérifier le douce odeur qu'elle venait d'y mettre. Puis elle se répartit l'odeur à plusieurs endroits de son corps, tels que sur le bout de ses oreilles, au coin de ses lèvres et sur le peu de peau dégagé de son cou.

Un fois qu'elle se sentit prête, elle quitta l'espace ouvert qui lui était réservé. Passant une grosse porte à double battants, elle déboucha sur un couloir de marbre blanc qu'elle longea jusqu'à être bloquée par une autre porte. 

Elle ne fit pas attention aux personnes qui s'activaient de tous les côtés de sa demeure pour finaliser la décoration de la journée. Elle en avait que faire, et aussi, elle n'avait pas à poser le regard sur ce genre de choses. Seules les choses en or valaient son attention, et cette populace, n'était pas en cette matière, aller savoir si elle n'était pas juste en carton !

Elle poussa les deux lourds battants de cette porte, dans un cliquetis de ses bracelets. Ils lui montaient jusqu'au coude. 

Elle ne fut pas éblouie par la lumière qui se plaisait habituellement à l'agresser.
Elle posa un pied sur la terrasse de sa demeure, et s'avança vers la table, qui, quelques mètres plus loin, accueillait des hommes d'affaires en échange calme.

Les hommes cessèrent de discuter et portèrent tous leur attention sur la jeune fille. Elle leur sourt gracieusement. Ils la déshabillaient du regard, et c'était le cas de le dire. Ils bavaient et ils brulaient d'attente de la prendre pour eux. 

Cette sensation d'être désirée lui plaisait, et entraîna des compliments sur son physique des hommes. Seul un resta muet, c'était l'Impulant, qui se félicitait intérieurement du beau produit qu'était sa progéniture. L'Impulant laissa faire ses disciples et se contenta de sourire fièrement à sa fille.  

Après quelques paroles inutiles, les hommes se levèrent, et, le Sous-Per, Berth, s'accapara de la jeune fille et l'entraîna dans le couloir. La belle fille adressa un regard entendu avec son l'Impulant, et elle s'en alla. 

Ils marchèrent dans les couloirs ensemble, sans qu'il ne cessa de la courtiser et de la faire rêver sur ce qui allait suivre, mais arrivé le moment attendu, il dû céder la place à l'Impulant qui se chargea avec enchantement de conduire la jeune fille devant une foule puissante. Là, des acclamations accueillirent l'Impulant et sa descendance qui se renforçait grâce à cette image.

Je suis belle.

Mey MaaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant