Chapitre 2

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Tard. Il était tard dans la nuit, soit une heure avancée de la soirée. Et Mey se tenait toujours debout dans cette sale, à la même place que quatre heures au par avant. Certes, elle n'était pas restée plantée là en cette multitude de secondes, elle avait gagnée la piste de danse plusieurs fois déjà, et toujours accompagnée de bras différents, mais toutes les danses qu'elle avait faites se ressemblaient, alors elle avait pris congé. Elle avait aussi fait un tour du côté du buffet, où divers mets de différentes saveurs étaient présentés dans de beaux plats en argent. Et elle avait également été aux quatre coins de la vaste sale qui résonnait de rire et baignait dans une humeur festive. Cela, pour saluer toutes les personnes présentes dont elle avait été forcée d'apprendre le nom !

Et désormais elle tapait du pied, sa coupe remplie à la main, en attendant que le morceau de termine et que les musiciens enchaînent avec la musique qu'elle venait d'aller leur réclamer. Lorsque les dernières notes de ce rythme moderne retentirent, Mey s'empressa de déposer sa coupe et de s'avancer. Les premières notes du morceau plus ancien furent accueillis de "oh" ravis, et lorsque Mey vit les couple se former prêts à entamer la danse, elle se souvint du cavalier qu'elle n'avait pas et qu'elle s'empressa de trouver.

Elle attrapa le premier jeune homme qui paraissait doué en danse, d'après ses études discrètes, et ce fut un grand à crinière de lion. Son visage fin lui revint en mémoire et le nom qui s'y rattachait aussi. Monsieur Hyll. Ce jeune homme de la vingtaine accepta avec enthousiasme la proposition de danse de Mey, et dès que l'introduction des musiciens prit fin pour annoncer le début de la danse, ils arrivèrent sur la piste, et, mains jointes, se mirent à tournoyer au rythme rapide du son.

Une fois qu'ils prirent leurs aises  et qu'ils se furent habitués au pas de l'autre, Mey se permit de lâcher les yeux de son binôme, afin de  balader les siens sur ses traits simples. Le visage de Monsieur Hyll se composait de deux yeux verts, aussi simples qu'ils pouvaient l'être, mis en valeur tout de même par de longs cils, d'un nez de taille normale, et de lèvres fines rosies. Sa crinière blond lassait échapper, à cause de la danse, quelques mèches, qui tombaient sur le front normalement dégagé du Monsieur.

Ils arrivaient aux pas préférés de Mey, elle espéra que ce jeune Hyll n'allait pas rater les pas, car elle était dépendante de lui pour ce moment, et désirait plus que tout pour le moment, réussir et ressentir l'effet magique que procure la sensation de voler à vive allure. Peu de personnes réussissaient ces pas, d'ailleurs quasiment tous les danseurs s'était écartés pour laisser les fous à leurs pas, et elle priait pour avoir choisit le bon compagnon.

Elle, savait qu'elle pouvait réussir quand c'était voulu. Elle s'était exercée durant des heures, des jours, voir un mois, pour y parvenir, et elle aimait rappeler aux autres danseurs qu'elle faisait partie de ceux qui résussissaient. Alors, dans les règles de la danse, Monsieur Hyll rendit inexistante la proximité obligatoire qui était imposée pour les inconnus, et plaqua leur deux nombrils comme le devoir le voulait. Deux mains se plaquèrent dans le creux qui se forma dans son dos au moment où elle bascula la partie supérieure de son corps vers l'arrière.

Il ne semblait pas inquiet, et même sûr de lui et concentré, cela rassura légèrement Mey. Mais elle n'eut pas le temps de se poser des questions, qu'elle sentit la vitesse caresser son visage et faire voler des cheveux. Elle ne réfléchit pas et ne vérifia pas la tenue de son camarde, elle souleva ses jambes, de sorte à former une sorte d'arc de cercle, ouvert vers l'extérieur. Cela avait toujours été beau à voir, bien que cela fasse plus penser à un spectacle de danse, qu'à une simple danse de soirée, et personne n'était choqué de se retrouver avec une telle figure en ce lieux. Pas même l'Impulant qui profitait du spectacle, encerclé d'amis, ou pas.

Monsieur Hyll, qui n'avait pas fait plus que la porter et la faire tournoyer et balader sur la piste, ralentit et finit par s'arrêter, après l'avoir fait, et Mey reconnaissait  que c'était très bien. Il ne le faisait pas mieux que les danseurs professionnels qu'elle avait côtoyé lors de ses cours spéciaux, mais pour un simple "Monsieur Hyll", c'était très bien.

Son dos s'étira vers l'avant, pour retrouver une sensation normale, ainsi que pour saluer son partenaires qui brandissait fièrement un sourire. Ils échangèrent quelques compliments, puis Mey quitta le jeune homme et se joignit à son père et ses collègues qui la félicitèrent à tour de rôle.

L'Impulant demanda à sa compagnie de disposer et se retrouva immédiatement en tête à tête avec sa fille. Son sourire courtois se transforma en un sourire chaleureux, et il demanda avec l'affection d'un père pour son enfant :

"- C'était une excellente prestation, pour marquer ton départ en musique ?"

Elle lui rendit le sourire mi-amusé mi-joyeux. Son père, de ses yeux bleus pétillaient d'amour pour elle, et elle se réchauffa devant l'image qu'il lui offrait. L'Impulant semblait épanouit, mais cela n'était pas assez pour pousser Mey à désirer rentrer chez elle.

"- Oui, si tu me le permets, il me plairait de regagner la chambre."

Il acquiesça sans se poser de questions, et après un baiser sur la joue de sa descendance, il la laissa regagner, ou pas, sa maison et sa chambre, comme elle le lui avait demandé. Mey, qui ne comptait pas s'attarder ici et perdre du temps à saluer personnellement tous ceux qui étaient présents, fit un au revoir haut et fort à l'assistance, et bien que tous ne l'aient pas entendus ni même vus, elle quitta la soirée, pour se retrouvée sous les feux des photographes qui n'avaient, par chance, pas réussit à s'introduire dans la sale.

Elle posa pour quelques groupes, car elle ne demandait rien de plus que de faire la couverture de leur magazines, puis reprit son chemin, non pas vers la voiture qui l'attendait, mais vers de ruelles moins richissimes que celle où se déroulait la fête. Mey ne fut pas suivie des photographes grâce à sa technique ancestrale du "ni vu, ni connu", qui consistait à vite se faire remplacer par une personne autre, afin de braquer les objectifs dans une autre direction.

Elle avait adapté cette technique depuis qu'elle en avait personnellement été la victime, et cela ne puis avait jamais fait faux bon depuis. Pourtant, un léger bruit semblable à un souffle attira son attention, et la fit brusquement sursauter puis pivoter. Mais un simple chat bondit de poubelles, entreposées sous des porches, et détala  à vive allure. Mey fut soulagée, et repris son chemin en accélérant la cadence.

Elle finit par arriver au lieu de rendez-vous, alors seulement là, elle se stoppa et attendit, après avoir procédé au signal, qu'il soit entendu et compris. Bientôt on l'a rejoint et elle se retrouva devant d'imposantes masses.

Mey MaaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant