5/ Le livre

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Je l'entendis se lever puis se diriger vers la porte en essayant de l'ouvrir.

Elle est fermée à clé idiot.

- Lara.

Je ne répondis pas et m'assis à l'autre bout de la pièce au cas où l'envie de défoncer la porte le prenait.

- Lara, ouvre cette putain de porte.

La panique commença à s'immiscer dans mes veines. Et si j'avais fait la pire erreur de ma vie.

"Ne contraries personne là-bas Lara".

- Lara.

L'énervement se ressentait dans sa voix, il perdait patience. J'essayai de calmer ma respiration, j'avais été formée, préparée à ce genre de situation, alors pourquoi me laissais-je dépasser par les évènements ?Je n'avais qu'une envie à cet instant-ci : être dans ma petite maison en France à discuter paisiblement avec mes parents. Pourquoi avais-je accepté de venir au Mexique, déjà ? Surtout que ma mission n'avait toujours pas avancée et qu'il me fallait un moyen de contacter Enzo et Jade.

A l'entente de ses pas de l'autres côté de la porte, la peur me saisit et s'empara de tout mon être. Je n'aurais jamais du le contrarier, et je savais très bien que j'allais en payer le prix.

- Comme tu voudras.

Je criai, il tirait à présent sur la porte. Recroquevillée à l'autre bout de la pièce je priai pour qu'aucune ne m'atteigne. J'étais misérable, mes recruteurs auraient si honte de moi à cet instant. Mais j'avais tellement peur, de l'autre côté de la porte se trouvait l'homme le plus dangereux que je n'aie jamais croisé.

La porte s'effondra dans un bruit sourd, mais je ne relevai pas la tête. Je ne voulais pas apercevoir ses yeux noirs annonciateurs de la mort.

Le bruit de ses pas. De plus en plus proche de moi. Et bientôt ses pieds apparaissaient dans mon champ de vision.

- C'est la dernière fois, dit-il enfin la voix vibrante de colère.

Je l'entendis s'éloigner alors et retourner dans la chambre. Pourtant, je n'en étais pas plus rassurée. Je savais que s'il ne me faisait pas de mal aujourd'hui, cela ne saurait tarder.

Je fondis alors en larme, ne pouvant me retenir plus longtemps.

Bon Dieu, dans quoi m'étais-je embarquée ?


***


Le lendemain je me réveillai, le corps engourdi, et décollai difficilement mes paupières. Je constatai alors que j'étais allongée à même le carrelage de la salle de bain, j'avais du m'endormir là après cette nuit mouvementée. Je me levai et me dirigeai timidement vers la chambre. A mon grand soulagement, je trouvai cette dernière vide. Rafael avait dû retourner travailler.

Tuer des gens, me hurla ma conscience.

Je trouvai cependant sur la table basse un livre. Etonnée qu'il n'ait pas oublié, je passai la journée à le lire. Cependant à peine la fin de matinée était arrivée que je l'avais déjà fini. Je le relis donc une deuxième fois, puis une troisième jusqu'à ce que Rafael ne revienne. Je n'avais dans tous les cas rien d'autres à faire, aucune piste à explorer, il avait laissé la porte de la chambre fermée à clé derrière lui.

La porte finit enfin par s'ouvrir et Rafael entra dans la chambre.

Je fis semblant de ne pas l'avoir remarqué et me concentrai de nouveau sur ma lecture.

- Le livre te plait ?

- Ça va, mais au bout de la quatrième lecture ça devient ennuyant.

Rafael se stoppa dans ce qu'il était en train de faire et braqua son regard dans le mien, les yeux ronds.

- Il est court aussi, dis-je en haussant les épaules.

- C'est le seul livre que j'ai trouvé, répondit-il.

Je devais avancer dans ma mission, je ne pouvais pas continuer mes journées ainsi.

- Je pourrai sortir un jour ? lâchai-je de but en blanc. Prendre un peu l'air ? Parce que je tourne un peu en rond entre ces quatre murs.

- Non, rétorqua-t-il froidement. Si tu as besoin de quelque chose tu me le demandes, et si je suis d'humeur je te le donnerai.

Si monsieur était d'humeur. Il se moquait de moi.

- D'ailleurs je n'ai pas du tout apprécié ton comportement de la veille

Il me prit violemment par le poignet et me plaqua au mur.

- S'il te plait...lâche-moi.

- Tu veux que je te dise quelque chose Lara ? me susurra-t-il en rapprochant son visage du mien.

Il me regarda dans les yeux, ses yeux plus glaciales que jamais. Je détaillai tous ses traits, essayant de me convaincre qu'il ne m'attirait pas. Pourtant, tout m'attirait chez lui.

Sa peau bronzée, ses yeux noirs et profonds, ses cheveux aussi noirs que ses yeux et légèrement bouclés, sa mâchoire carrée, son corps, ses mains et ses bras tatoués.

Tout. À part qui il était vraiment.

Pourtant je savais qu'au fond de lui il y avait encore du bon, tout n'était pas mort. Sauf que je ne devais pas me permettre de penser cela, mon objectif était de le mettre derrière les barreaux.

- Je commence à en avoir marre. Tu vas commencer à faire ton rôle de pute.

Non. NON ! avais-je envie de hurler.


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Alors vous en pensez quoi ?

Odiame TOME 1 - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant