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"Encore aujourd'hui, si je pouvais seulement voir ton dos, juste pour un moment
Je ne peux rien dire d'autre à part que je veux mourir
Je ne peux pas supporter une vie sans toi
J'attends seulement que tu te retournes, mais maintenant tu n'es pas là
S'il te plaît, tu me manques tellement
Je t'aime."
I told you i wanna die, [ Huh Gak ]

- Je vais devoir dormir chez toi ?

Yoongi hocha la tête devant l'air ahuri de son protégé et le poussa légèrement pour l'inciter à rentrer chez lui. Après que l'étudiant aie réussit à faire passer ses sentiments à travers le piano, il avait été forcé de conduire Yoongi jusqu'à sa maison.

- Mais... pourquoi ? s'étrangla t-il, visiblement contre cette idée.
- Tu veux t'en sortir ? Alors je vais t'aider à ma manière, dit-il en poussant le plus jeune qui finit par ouvrir la porte de sa maison en criant à sa mère qu'il était de retour.

Le ciel commençait à changer de couleur, il virait sur un orange foncé, magnifique. Les rues étaient aussi silencieuses que l'intérieur de la maison. Il regarda les différentes pièces. Les murs étaient parsemés de photos mais ils étaient pourtant si vides, si ternes. Cette maison était réelle mais pourtant, l'on se serait cru dans un autre monde. Il se décida enfin à monter l'escalier grinçant menant à l'étage. Pour rejoindre sa chambre, il devait passer devant plusieurs portes, cela impliquait donc de passer devant la porte. Il baissa ses yeux sur le sol et avança sans relever ne serait-ce qu'une seule fois le regard. Incertain, il ouvrit la porte de sa chambre puis, avant d'entrer dans la pièce, regarda du coin de l'œil la porte qui se trouvait derrière lui. Aucun bruit ni aucune lumière n'en sortit, pourtant, il y avait bel et bien quelqu'un de l'autre côté. Le brun ne savait pas si le plus pire était d'être mort au sens propre ou d'être mort de l'intérieur, mais ce qu'il savait, c'est qu'il était tout autant sans vie que la personne derrière cette porte.

Il secoua la tête puis alla attraper le sac qui se trouvait son son lit. Ses pieds voyagèrent à travers la pièce pour l'amener de son bureau à son placard, de son placard à sa salle de bain puis à son lit et ainsi de suite, prenant le stricte nécessaire pour la soirée. Il s'arrêta après avoir refermer son sac puis apporta ses mains jusqu'à ses cheveux qu'il ébouriffa en se laissant tomber sur son lit blanc. Ses yeux glissèrent dans tout les recoins de la pièce, détaillant ce qu'il s'y trouvait comme s'il découvrait cette chambre pour la première fois. Ses prunelles noires s'immobilisèrent sur l'objet qui se trouvait en dessous de son bureau. Il se leva et doucement, il s'en approcha avec un regard admiratif mais en même temps effrayé. Il aimait et détestait également cet objet : la balance de sa mère. Un sourire se plaçait sur ses lèvres lorsqu'il voyait qu'il perdait du poids, il s'énervait lorsqu'il voyait que son poids stagnait, mais jamais un chiffre ne se rajoutait. Il posa son pied dessus, la fit glisser jusqu'à lui puis, sans la quitter des yeux, ôta sa veste et ses chaussures. Il fixa son regard sur le cadran, ses dents blanches venant mordiller sa lèvre : 48kg. Il devait encore atteindre 47kg pour avoir le poids parfait. Mais l'inconvénient ici, c'est qu'il voudra encore plus, et les 47kg deviendront 44kg et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il soit ce qu'il veut être depuis le début : un tas de poussière.

Dans le couloir, ses pieds le menèrent inconsciemment devant la porte en face de sa chambre. Devant la porte. Le grincement qu'elle effectua quand elle s'ouvrit poussa le brun à couper sa respiration, comme s'il avait peur de réveiller ce qu'il s'y trouvait derrière. Une vague de froid l'envahit et l'obscurité de la pièce le submergea. Un frisson galopa le long de son dos, c'était comme si deux forces essayaient de le tirer à l'opposé l'une de l'autre, le clouant sur place. Il était spectateur de cette scène, il ne pouvait rien faire sauf regarder cette femme au visage marqué par le temps et la fatigue, le regard vid fixé sur la fenêtre à côté de son grand lit froid, cette femme qui devait se sentir si souillée. Il ne pouvait que regarder cette chambre parfaitement rangée mais si désordonnée, cette chambre où il avait pour habitude de se réfugier dans son enfance quand ses nuits se faisaient mouvementées à causes des ténèbres qui surgissaient de sous son lit, de son placard et se son imagination.

- Maman ? Je pars dormir chez un ami, souffla-t-il sans même savoir si le mot « ami » convenait à leur relation.

Comme d'habitude, aucune réaction. Il se demandait même pourquoi il continuait d'essayer d'en obtenir une de la part de la femme assise sur le lit, c'était absurde et voué à l'échec.

Il soupira de tristesse, referma la porte et laissa doucement ses doigts quitter la clenche froide. Il rejoignit l'entrée et s'en alla sans même un regard derrière lui, laissant la maison dans ce même silence profond qu'elle avait habitude d'abriter depuis des années.

- On peut y aller.

27.09.2017

𝑷𝑰𝑨𝑵𝑶 𝑨𝑵𝑫 𝑪𝑰𝑮𝑨𝑹𝑬𝑻𝑻𝑬. (YOONMIN) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant