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On s'est embrassé, encore et encore, on a fait que ça. Lorsqu'on est rentré du bateau, on a passé le reste de la journée dans le lit. Je caressais ses cheveux, il posait ses lèvres sur ma mâchoire, et les miennes trouvaient ensuite les siennes, mon ventre tourbillonnant à tords et à travers. Mes mains trouvaient ses vêtements, sa peau bouillante, sans jamais n'en découvrirent plus parce-que jamais je franchirai cette barrière s'il ne m'en montre pas l'envie.
Le dimanche, on a passé la journée à la plage, entourés de monde mais nous étions si biens que les gens s'envolaient, comme le sable. Entre les vagues et le vent, il se rapprochait innocemment de moi dans l'eau, me mouillant de ses petites mains, jusqu'à ce que celles-ci rejoignent ma nuque. Et là encore, nos bouches se sont scellées sans qu'on dise quoi que ce soit, sans qu'on s'explique parce-que nous ne ressentions pas le besoin. Du moins, je n'en ressentais pas le besoin. Le soir, je l'ai invité au restaurant, et sous la table, d'un geste lent qui a stoppé le temps, il a frôlé ma jambe avec son pied. J'ai senti que c'était de la provocation, qu'il me cherchait. Des flammes incendiaient son regard insolent, tandis que ma peau continuait de s'embraser sous son toucher qui semblait pourtant si loin à cause de ma couche de vêtements.
Il a payé, il ne m'a pas laissé le choix et je n'ai pas voulu refuser. J'étais sûrement encore bouleversé. En sortant, il a lié nos doigts, me répétant qu'il était vraiment content d'être là-bas, avec moi. Puis, il m'a raconté sa vie comme il l'a déjà fait. Et bien que parfois, il me partageait quelques anecdotes dont j'avais déjà connaissance, je le laissais se réjouir, faisant semblant d'être étonné. J'ai passé mon bras autour de sa taille et l'ai retourné vers moi lorsque nous allions prendre le petit chemin buissonnier jusque la maison de mes grands-parents. Ses cheveux volaient un peu, et sa frange se relevait légèrement. Il a laissé ses mains trouver mes épaules, hésitant. D'un seul coup, ses lippes ont sauvagement frappé les miennes. Sans vouloir comprendre ce qui lui a pris, j'ai laissé ma langue rencontrer sa jumelle. Nos lèvres ont ensuite continué à se quitter pour se trouver de nouveau dans la nuit.
J'ai loué une voiture, et on a roulé, une bonne heure, ou deux, peut-être même trois. On a passé notre temps comme on pouvait, à parler, à regarder ce qu'il y avait à observer, à s'échanger des baisers, des regards. À s'aimer, rien d'autre, parce-que l'amour est un passe-temps délicieux.
Ma grand-mère m'a fait promettre de revenir avec Jungkook, et il a simplement hoché la tête avec un sourire idiot scotché au visage. Jamais je n'étais venu accompagné avec quelqu'un d'autre que Jimin. Jungkook a tout pour plaire, à n'importe qui, alors cela ne m'a pas étonné quand elle m'a avoué qu'elle « l'adorait, sûrement plus que ce petit aux cheveux roses ».
J'ai envoyé un message à ma mère, pour lui annoncer que j'avais quelqu'un à lui présenter. Et ce quelqu'un, je ne sais toujours pas comment le qualifier. Je ne sais pas comment il veut que je le qualifie. Peut-être que nous sommes un couple, mais qu'il n'a pas envie qu'on en soit un. Ou alors on a... Peur. J'ai sans doute peur de me lasser. C'est ça, mon problème, quand j'entretiens une relation amoureuse. Je me lasse, pas parce-que je n'aime plus, mais parce-qu'on tourne en rond. Avec Jungkook, j'ai ressenti de nouvelles choses. J'ai ressenti tellement plus que toutes ces années passées à n'être centré que sur moi-même, même si j'étais en couple. Je crois qu'avec lui, c'est différent, d'une certaine manière que je ne peux éviter. Non pas parce-que je veux y croire et parce-qu'évidemment, on veut penser, à chaque début d'amour, que c'est différent ; mais parce-que je le sens. Les mots ne valent pas grand chose, face à ça, justement. Mais je n'ai pas envie qu'il le sache. Il sait le principal, et c'est suffisant.
