1/ Premier soir

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Le lampadaire sous laquelle je me tiens, donne des airs étranges aux personnes qui m'entourent. Un groupe de filles d'environ mon âge attendant derrière moi, rient comme des gamines à qui on offre un voyage à Disney. Elles me font pitié avec leur robe qu'elles croient sexy mais qui font complètement dépassées devant la mienne. Première sortie en boite les filles, ne croyez pas qu'avec vos rideaux de chambres vous allez séduire grand monde. Je soupire agacée pour la centième depuis cinq minutes.

- Relax Ksenya, on va bientôt entrer.

Mon cousin me sourit de façon si adorable que je ne peux garder mon air boudeur plus longtemps. Je lui tire la langue joueuse et il rit en retour. Un cris perçant retentit près de nous. L'une des filles vient de marcher sur sa robe affreusement longue et s'est étalée de tout son long dans la rue. Je ricane devant son idiotie.

- Quand on s'habille comme une grand-mère on assume, je chantonne à l'oreille de Léo.

- C'est vraie que toi tu risques pas d'avoir ce problème, dit il en lançant un coup d'œil désapprobateur à ma tenue, tu serais venue à poil ça aurait été la même chose.

- Écoute il faut bien que j'aide ces jeunes mâles à trouver leur chemin, je lui chuchote pas du tout choqué par ces propos.

- T'es vraiment pas possible, souffle t'il d'exaspération, et dire que quand t'avais cinq ans tu hurlais dés qu'un gamin te prenait la main, mais regarde toi bordel on dirait que tu t'apprêtes à faire une vidéo dans un porno.

Je souris légèrement. Ma tenue est courte mais j'ai porté pire. Elle est noire à lacets sur le devant ce qui laisse voir ma poitrine, et m'arrive sur le haut des cuisses. j'ai toujours fait plus vieille que mes dix sept ans et le maquillage que je porte en ce moment aide encore plus.

- Je sais me défendre toute seule mon cher cousin, comment crois-tu que je fais quand je vais en boîte à Paris ?

Il soupire et prend l'une de mes longues mèches blondes platines parfaitement lissées entre ses doigts.

- Sérieux Kess, quand est-ce que tu vas enlever cette merde de tes cheveux ta couleur naturelle est tellement plus belle.

- D'un ce n'est pas le sujet, je lui lance irritée, de deux je crois que je peux faire ce que je veux de mes cheveux, et de trois où sont tes putains d'amis tu commences à être légèrement ennuyeux.

- Je sais très bien que tu m'adores ma belle, sourit il, sinon tu ne serais jamais ici en ce moment, et je t'ai déjà dit qu'ils étaient à l'intérieur.

- Bof j'avais juste envie de changer d'air. Paris en été, c'est bondé de petits chinois qui prennent des photos toutes les trois secondes et se ruinent dans les tours Eiffel miniatures. Alors un village pommé pendant environ un mois et demi avec mon insupportable cousin franchement c'est de la rigolade.

Il rit en passant la main dans ses cheveux blonds rasés d'un côté. Ses yeux noisette presque dorés fixent mes yeux verts claires amusés. Pour ses dix huit ans, ses parents lui ont permis de prendre leur chalet dans ce troue et faire ce qu'il voulait dans les limites du raisonnable. Il a aussitôt pensé à moi pour me permettre d'échapper à ma mère pendant cette été.

Durant notre discussion la file a diminué et nous sommes désormais à quelques pas de l'entrée de la boîte.

- Bon tu me laisses parler d'accord? Pas de coup de gueule, ni de ricanement comme tu sais si bien le faire murmure t'il.

- Non mais tu crois vraiment que je vais passer pour une majeure si je fais la petite fragile derrière toi? Et puis d'abord je suis sure que tu le connais ce type, dis je en désignant le petit costaud devant la porte. Vous êtes tous de la même famille ici.

L'éternité d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant