4/ Sensations incontrôlées

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J'ajoute une dernière touche de mascara waterproof sur mes cils pour finir. Je me contemple quelques secondes dans la glace et offre un sourire séducteur à mon reflet. Les légères taches de rousseur qui parsèment mon nez s'accordent parfaitement avec mes cheveux blonds platines sans accentuer la couleur.

- C'est bon t'es prête ?

Je me tourne vers Léo qui affiche un visage boudeur sur le pas de la porte. Il n'a pas vraiment apprécié que Mégane me crache des infos.

- Arrête de faire la gueule Léonard, tu sais très bien que quand je veux un truc j'arrive toujours à mes fins. Comment t'as pu croire que j'allais pas tout découvrir au bout de cinq minutes ?

- Je voulais te faire une surprise, dit il sur un ton de victime qui me fait pouffer.

Il m'assassine du regard et je le prends dans mes bras pour me faire pardonner.

- Ça me fait hyper plaisir d'être avec toi ici, je te suis hyper reconnaissante de me permettre de souffler pendant quelques temps.

Je grimace devant mon ton faible et le nombre trop important de mes remerciements Léo.

- Tu l'as appelé ?

- Non, dis je en plantant mes yeux droit dans les siens, ma mère ne me gâchera pas mes vacances. Qu'elle se d'emmerde pour une fois, je suis pas sa baby-sitter.

Léo me fixe d'un grand sérieux avant de répondre :

- Je parle de ton père.

Je suis totalement scotché qu'il ose me parler de lui, puis la rage atteint mon ventre et je le fusille du regard.

- Je t'interdis de me parler de lui, je lui réponds en serrant les dents, mon père est mort Léopold, depuis longtemps maintenant. Ça ne sert à rien de parler du passé, il n'a plus rien à nous apprendre.

Je le bouscule en me dirigeant vers la porte mais il m'attrape le bras et m'oblige à lui faire face.

- Kess, je sais que ce qu'il a fait est impardonnable mais c'est ton père, il semble hésiter pendant quelques secondes avant d'ajouter, Maëlys ...

- Ta gueule ! Ferme la bordel ! Tu ne sais rien ! Tu ne sais pas ce que ça fait ! Tu n'es pas à ma place !

Je lui hurle dessus avec toute la colère qui m'habite en cette instant. C'est un putain de connard de me rappeler ce moment de ma vie.

- C'est la dernière fois que tu me parles de ça, je lui crache agressive, sinon je te jure que se sera la dernière fois que tu me verras.

Je n'attends pas sa réponse et fonce dans l'escalier. Je sens les larmes monter comme à chaque fois qu'on me rappelle ce jour il y a trois ans. Je les refoule, comme toujours, je sais que si je laisse mon corps à mon chagrin je n'y survivrais pas. Je deviendrais comme ma mère, une loque, et je sais que je suis plus forte que ça.

Je m'installe dans la voiture et ramène la capuche de mon sweet shirt court sur ma tête pour faire comprendre à l'abrutie qui me sert de cousin que je ne daigne pas avoir une conversation avec lui.

Après quelques minutes d'attente je l'entends monter dans la voiture et après m'avoir demandé si je vais bien, à quoi je n'ai pas répondue, il démarre. Durant tout le trajet je regarde dans le vide le front collé contre la vitre. Il me faut du temps pour reprendre contenance. Mon cousin sait exactement comment atteindre mon cœur et je me suis totalement effondrée. Il faut que je reconstruise les fissures qu'il a provoqué de mon mur intérieur, le seul rempart qui me sépare d'un troue béant.

L'éternité d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant