13/ Maman

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Les larmes que je refoule depuis hier essaye de faire leur apparition. Je les retiens tant bien que mal. Ma mère a besoin que je sois forte. Elle a besoin que je la soutienne, que je sois en quelque sorte son souffre douleur comme elle en a l'habitude. Et j'ai aussi besoin moi d'être forte.

- Ksenya, t'en a mit du temps, crache t'elle difficilement.

- Je suis désolée maman, je souffle en m'approchant du lit.

- J'espère bien, c'est de ta faute tout ça si tu étais restée avec moi au lieu d'aller faire ta salope chez ton cousin j'irais bien. Je me demande, ma pauvre fille, quand tu vas grandir et arrêter de faire l'égoïste .

J'essaie de faire abstraction de ses mots qui me coupe le souffle comme à chaque fois. Je respire un bout coup avant de m'asseoir à côté d'elle sur son lit.

- Bella, lance Léo d'une voix pleine de reproche à ma mère.

Je le stoppe d'un regard. Léonard sait que les liens que j'ai avec ma mère depuis l'accident se sont énormément détériorés. Mais ça le choque toujours quand il l'entend me parler comme ça.

- Je me demande souvent pourquoi ça a été toi plutôt qu'elle. Franchement je ne vois aucune raison valable, tu n'es rien. Qu'une gamine qui attire que les problèmes.

Je me crispe aussitôt. Ma maternel a toujours su où étais mes points sensibles et elle vient d'en toucher un. Le sourire de jouissance qui s'affiche sur son visage montre qu'elle le sait et qu'elle savoure ma douleur.

- Tu ne t'es jamais intéressée à ta famille. Dés 11 ans tu sortais avec des garçons plutôt que passer du temps avec nous. Au fond Ksenya a part la pute qu'est ce que tu sais faire d'autre ?

Cette fois ci Léo attrape sèchement mon bras et me sort de la pièce. Dés que la porte claque il me prend dans ses bras en m'étouffant à moitié. Il essuie les larmes qui sont apparues au coin de mes yeux sans que je sache comment.

- Il hors de question que tu restes avec elle. Je ne peux pas te faire ça. Elle te tue putain ! Pourquoi tu m'as pas dit que son état avait empiré à ce point ?

J'ouvre la bouche pour répondre mais rien ne sort, je n'arrive tout simplement plus à parler.

Je me demande souvent pourquoi ça a été toi plutôt qu'elle.

Elle a raison, je le sais et je m'en veux tellement. Elle me le dit souvent est à chaque fois je me répète cette putain de phrase.

- Kessi, on va appeler mes parents. Ils vont venir s'occuper d'elle d'accord ? Elle n'a pas à te gâcher la vie comme ça. Rien de ce qui est arrivé est de ta faute !

Je le regarde en essayant désespérément de le croire, juste une minute. Me soulager de ce poids pendant juste une minute. Même quelques secondes serait un plaisir

- Je pense que je vais aller voir une copine demain si ça ne te dérange pas, je chuchote à son oreille mon corps toujours collé à lui.

- Non ne t'inquiète pas pour moi, j'appellerais mes parents pendant ce temps là. Mais Ksenya, s'il te plaît, il faut que tu te mettes dans la tête que ta mère à tord.

Je le regarde tristement et opine doucement pour qu'il arrête de me convaincre de cette connerie pour me soulager. Je le mérite.

Nous partons à pied jusque chez ma mère pour y passer la nuit. A peine le palier franchie je voudrais déjà retourner dans le village de mon cousin auprès de Liam. Je ne pensais pas que cet idiot me manquerait autant. Et pourtant c'est le cas. Au secours le trop plein de N'oublie jamais engendré par Léo commence à me monter au cerveau et me le détruit à petit feu.

L'éternité d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant