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Je termine de manger mon petit déjeuner et monte dans ma chambre pour penser à autre chose. Je ne sais pas pourquoi, ni comment, mais les paroles de Malo m'ont beaucoup touché, et m'ont fait mal.
J'ouvre la porte de ma chambre et entre dans la pièce en soupirant. Mais alors que je vais m'allonger dans mon lit, je vois une photo dépasser d'un de mes livres de cours sur mon bureau. Je m'avance vers ce meuble, et prends la photo dans mes mains avant d'aller de nouveau m'asseoir sur mon lit. Je me souviens de cette photo, et j'y tiens énormément. Dessus se trouve mon oncle et ma tante portants deux filles dans leurs bras. L'une d'elles est moi, et l'autre je n'en sais rien. Ma tante m'avait dit que c'était une autre de ses nièces, et qu'elle tenait beaucoup à cette photo. Puis avant de partir pour son travail ainsi que mon oncle, elle a décidé de me donner cette photo.

Toc toc toc !

Je sursaute en entendant quelqu'un toquer à la porte de ma chambre, et autorise cette personne à entrer tout en espérant qu'il ne s'agit pas de Malo.
La porte s'ouvre en laissant entrer Alexander et Nathan. J'ai un soupire de soulagement en voyant que ce n'est qu'eux deux.

" Tu pleurs ? " Me demande Alexander.

Je porte ma main à mon visage en fronçant les sourcils, et me rends compte qu'il dit vrai. D'un revers de main, j'essuis mes larmes le plus rapidement possible. Les deux garçons entrent dans la chambre fermant la porte, et s'installe tous les deux. Alexander est sur la chaise de mon bureau, et Nathan est adossé au mur en face de moi.

" Vous voulez quoi ? " Demandais-je, la voix légèrement nouée.

" Voir comment tu allais. " Me dit Alexander.

" C'est fait, maintenant vous pouvez sortir. "

" On ne sortira pas. " Dit Nathan.

Je relève mon regard vers les deux jumeaux qui ont leurs bras croisés et le regard plutôt énervé. Qu'est ce qui leur prend ?

" Je n'ai pas envie qu'on devienne des ennemis. " M'explique Alexander.

" Pourquoi on... "

" On te demande juste de laisser notre frère tranquille. " Me dit Alexander en faisant référence à Malo.

Je me lève de mon lit en cachant la photo sous mon oreiller.

" Je ne lui ai rien fait à votre frère, et je ne lui ferai rien. "

" Peut-être pas consciemment. " Me dit Alexander. " Écoute Will. On t'aime bien, mais lorsqu'il s'agit de notre frère, on mord. "

" Je vous jure que je ne lui ferai rien. Je m'en fiche de lui. " Dis-je en ayant un pincement au cœur.

" Ravi de faire affaire avec toi. " Me dit Alexander en souriant.

Les deux garçons quittent ma chambre en souriant. L'un d'eux m'avait déjà prévenu de ne pas m'approcher de Malo, mais de là à me menacer, j'en reste bouche bée. De mon côté, j'aurais tellement aimé avoir un frère ou une sœur qui pourrait me protéger, me défendre, et tout ce qui s'en suit. Mais au lieu de ça, je n'ai qu'un oncle et une tante.
Je quitte ma chambre assez énervée et bouleversée, et sors de cette maison sous les regards interrogateurs de Margot et Alice qui sont devant la télévision. Je marche rapidement dans les rues sans trop savoir où je vais, et à vrai dire, c'est le cadet de mes soucis. Mais je m'arrête devant une boulangerie. Cette boulangerie où je suis allée la première fois que j'ai rencontré Malo. Je m'avance vers la porte vitrée, et l'ouvre pour entrer dans ce endroit.

" Bonjour, que puis-je pour vous ? " Me demande la même femme que la dernière fois.

Étonnamment, elle ne semble pas se souvenir de moi, ce qui ne m'étonne pas plus que ça. C'est vrai, elle voit trente milles têtes chaques jours, alors je ne peux pas lui demander de se souvenir de toutes ces têtes.

WillediaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant