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" Will, je... " Commence Mia.

Je ne veux plus l'écouter, je n'en suis simplement plus capable. J'ai comme l'impression que l'on m'enfonce un poignard entre les os de ma cage thoracique, sans me laisser le temps de reprendre mon souffle. C'est exactement ce que je ressens. Je me sens oppressée, et je ne parviens plus à réfléchir correctement.

" Toi, tu fermes ta gueule. " Dis-je a Mia, ayant des sanglots dans la voix.

Je me défais doucement de l'emprise que porte Malo sur mon bras, et il se laisse faire. Je passe entre lui et Mia, sans quitter cette fille du regard. Et c'est seulement lorsque je me trouve à deux mètres d'eux, qu'ils décident de réagir.

" Mia, écoute je... " Continue Mia.

" Je t'ai dis, de fermer ta putain de gueule. "

Je tremble, mais pointe quand même ma main dans sa direction pour lui faire comprendre que je ne veux pas qu'elle s'approche de moi. Elle referme sa bouche, et se tourne un instant vers Malo, avant de reporter son attention sur moi.

" Je sais que c'est un... " Dit-elle.

Sentant que les larmes me viennent aux yeux, je me retourne pour partir loin. Loin de cette parfaite inconnue, qui, qu'elle le veuille ou non, ne sera jamais ma sœur.

" Will attend ! " M'interpelle Malo.

En marchant dans le noir, et les yeux embués de larmes, je me cogne contre une voiture. Mais je ne m'arrête pas, et continue de m'enfuir en marchant rapidement. Il m'arrive seulement rarement de pleurer, mais là, je ne contrôle plus rien. Comme si quelqu'un d'autre contrôlait mes faits et gestes.

" Will ! " M'appelle Malo.

Je sens tout à coup une main se poser sur mon épaule, et m'arrête lorsque je me rends compte qu'il s'agit de Malo. Il vaut le tour pour venir se placer face à moi, et essait de parler. Pourtant, il a beau bouger ses lèvres, et essayer d'en faire sortir des mots, rien ne sort.

" Laisse moi passer. " Lui dis-je.

Je le contourne et m'essuis les yeux d'un revers de main, grâce à ma veste. Peut-être que ce n'était qu'une mauvaise plaisanterie, et que tout redeviendra normal à mon réveil ? C'est sûrement ça. Je suis tellement fatiguée je m'imagine des trucs pas possibles. Il faut que je me change les idées, que je vide mon cerveau, et pour ça, je sais ce que je vais faire.

*

" T'es sûre ? C'est quand même le septième là. " Me dit le barman.

" Ouais, balance. "

Je suis au bar de la soirée, et il est très exactement quatre heure trente deux du matin. Nathan est avec un groupe de filles où il danse collé serré, ce qui n'a pas l'air de le déranger. Je dirais même qu'il est très à l'aise et que ça lui plaît. Quant à Alexander, il est dehors avec des gars et des filles, sûrement dans la piscine, je n'en sais rien. Et puis il y a moi, toute seule au bar d'une fête pour ados, à boire mon septième verre de ne sais pas quoi. Pourtant je suis sûre que je n'en suis encore qu'au deuxième !

" Tiens. Tu sais, tu devrais te calmer avec l'alcool, c'est pas top pour toi. " Me dit le barman.

" Tu dis ça parce que j'ai dix-sept ans. "

Je fais tourner le liquide qu'il y a dans le verre et en bois la totalité. Une fois le verre fini, je le pose d'un coup sec devant le barman, et lui dis en m'essuyant la bouche d'un revers de manche.

" Encore. "

" Non, cette fois ça suffit. "

" Hein ? Mais non ! Donne ! " Dis-je d'une voix d'enfant boudeur.

WillediaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant