Maude

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Je vois une femme. D'une trentaine d'année, blonde. Elle n'est pas jolie à proprement parler, mais pour la personne à qui appartenait ce souvenir, c'est la huitième merveille du Monde. Elle avance dans ce qui ressemble à une manifestation. Une grande bannière affiche le soutien au Centre de Recherche. Les manifestants semblent assez paisibles, mais une explosion se fait entendre et l'ont peux distinguer un véhicule qui explose. La foule s'agite, tente de fuir. Des gens se font piétinés, mais le souvenir ne quitte pas des yeux la femme. Elle est terrorisée, mais semble hors d'atteinte de tout danger.

Semble.

Car d'un coup, elle s'arrête net et une tâche rouge s'étale au niveau de son ventre : un éclat de ce qui ressemble à de l'os vient de la transpercer. Le souvenir devient flou tandis que la femme s'effondre.

Changement.

Il y a deux enfants, qui se ressemble. Ont les vois qui ont peur, mais l'ont ne sais pas pourquoi. Ce n'est que quand des policiers viennent les menotter que l'ont comprends. Des mains d'hommes, appartenant au défunt possesseur du souvenir, tente de retenir les enfants, mais les policiers le repoussent. " Papa! Papa!" hurle les enfants, au comble du désespoir. Ont voit les enfants monter dans un véhicule blindé, remplis d'ados, tous menottés et sangler. Les portes du camion se referme et le voit s'éloigner, les deux enfants déjà morts à l'intérieur.

Les souvenirs défilent, tous plus horribles les uns que les autres.

Je pense que c'est ma punition. Pour les avoirs tués. De vivre ce qu'ils ont vécus. Mais uniquement les pires choses, les déchirements, les morts... Jamais je n'ai vécue un souvenir heureux. Jamais.

Le sol sur lequel je repose est dur, tout mon corps est courbaturé, mais je n'arrive pas à ouvrir les yeux. Je m'agite, je hurle, je pleure, au grès des souvenirs qui défilent. Le pire, c'est que ce ne sont pas les miens. J'entends des murmures, mais ils sont trop faibles pour je distingue clairement les mots. Je suis enfermée dans cette mers de souvenirs.

Et je sais que je vais bientôt me réveiller quand j'aperçois le souvenir commun : une fille aux cheveux blonds cendré, avec de grands yeux bruns, qui tantôt est rapide, tantôt se débat ou comme celui là, est calme.

Sa main touche le détenteur du souvenir et tout devient noir. Par ce que c'est fini. Il n'y a plus rien à voir. Fermeture des rideaux. Fin de la représentation.

J'ouvre en grands les yeux, qui sont désagréablement collés. Mes joues sont couvertes de tracés de larmes et ma gorge est douloureuse. Il fait nuit et une lampe torche est posée à mes côtés avec un mot griffonné à la hâte : RDV à l'usine.

Il n'y as personne aux alentours. J'aperçois au loin des lumières, provenant sans doute de feu.

Je suis couverte de sueur, mes cheveux sont collés à ma nuque et à mon front. Lentement, je me relève et me met à courir vers l'usine.

Mes cheveux me fouettent le cou et je me jure de me les couper sous l'oreille dès que l'occasion se présente. Mes pieds me font mal, mais pour ça, je ne peux rien faire : mes chaussures sont en mauvais état, mais si quelqu'un voit un magasin Eram, qu'il me fasse signe! L'usine est vachement grande, très imposante, grise de béton. Les fenêtres, sans vitre, laisse deviner plusieurs feu. Tout ce qui est porte à disparu, sauf pour l'entrée, ou trône une immense porte en fer, rouge de rouille. Il se met à pleuvoir.

Super, pensais-je.

Si je résume ma journée, ça fait : deux courses-poursuites avec des Raffleurs, une rencontre avec une fille chelou, deux meurtres de ma part, un évanouissement et maintenant voilà qu'il pleut ! Si Dieu existe (ce dont je doute après l'épisode du lapin) il doit être d'une humeur massacrante. Je toque contre la porte, et quand j'éloigne ma main, elle est légèrement orange. Presque instantanément, un adulte m'ouvre. Pas entièrement, il ouvre plutôt une petite trappe, qui grince en s'ouvrant.

C'est celui de toute à l'heure.

- Bonjour, Elia, dit-il d'une voix qui tremble légèrement.

Il a peur de moi.

Un grincement se fait entendre quand il ouvre une minuscule porte, et me fais signe d'entrer. La pluie m'a déjà tremper les cheveux. Quand je rentre, l'adulte s'éloigne de moi rapidement. Plusieurs feu brûlent dans une immense pièce, et une vingtaine de personnes se chauffent autour.

J'entends la porte se refermer, et un silence s'installe.

- Elle est là, notre petite tueuse ! Clame Val en se levant.

- Val ! Proteste Jojey en s'approchant de moi, mais en restant à une distance raisonnable. Elle sembla avoir enregistré qu'il ne faut pas me toucher.

- Viens, me dit-elle en désignant le feu principal.

Je m'approche à petit pas. Autour du feu, je compte neuf adulte, le dixième étant derrière moi. Il y a dix enfants, dont trois en bas-âge. Il y a Léon, une fille brune de neuf ans, deux petites blondes de treize ans, trois enfants qui ne dépassent pas les trois ans. Jojey, Val, et un garçon qui semble avoir la vingtaine. Il devait avoir dix-sept ans quand son don (s'il en a un) c'est déclaré. Tout juste.

- Assis-toi, vins te réchauffer, ma belle, me dit d'une voix douce une femme.

- Ouais, assis-toi à coter de moi, me dit Val en tapotant le béton nu.

J'hésite, mais je fini par m'asseoir, et la fille brune à assise à coter me sourit tout en se décalant légèrement.

- Tu t'appelle Elia, c'est cela? me demande une seconde femme.

- Oui, dis-je d'une petite voix.

- C'est vrai que tu tue les gens rien qu'en les touchant ? demande de but en blanc la fille brune.

- Oui, dis-je en relevant la tête.

- C'est trop cool!

- Non, dit Léon en tremblant. Non, Maude, c'est tout sauf cool. C'est dangereux.

- Par ce que créer de la glace, c'est pas dangereux?rétorque Maude avec fougue.

- Ça l'ai moins que de tuer des gens par simple contact, glapit-il.

- Ont est tous dangereux, lance Maude en se levant d'un bond. Regarde Fiona, dit-elle en pointant la première fille blonde. Son cri fait se tordre de douleur les gens ! Regarde Val, qui, grâce à un simple contact visuel, fait fondre la cervelle des gens ! Regarde Sandrine (la deuxième blonde) elle est intangible, c'est un passe muraille, elle pourrait t'arracher le cœur! Regarde Quentin, lance t'elle en pointant le garçon de vingt ans, il manipule les os! Regarde-moi, je peux faire émaner de mon corps des radiations nucléaires ! Regarde Timothy (un petit garçon brun de deux ans) il manipule la gravité! Observe Laurie (une fillette aux cheveux noirs de trois ans, avec des yeux luisants) elle reproduit les venins des araignées et des serpents! Regarde Paul, dit-elle en montrant le derniers enfant, il créer des illusions si réelles qu'ont ne sais pas les différencier de la vrai vie !

Elle reprend son souffle, laissant Léon pantois. Et moi, je me rends compte qu'il y a des personnes aussi dangereuses que moi dans cette pièce. Maude avale sa salive pour lancer son argument final, une vérité pure :

- Crois-tu franchement que trois ans après le début des rafles, ceux qui reste sont capable de faire pousser des marguerites ? Non, ceux qui restent, ce sont ceux aux pouvoirs les plus dangereux, les plus meurtriers. Ceux qui restent, ils ont du sang sur les mains. Ceux qui restent, se sont des tueurs.


Elia Strickland 1.RecherchéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant