Quentin est planté sur le seuil, tout pâle, avec ce qui ressemble à du sang sur les mains. Il court vers moi.
- Elia !Où est Jojey ? Sandrine ? Les petits ?
- Cachés !
Quentin se baisse et, avec mille précautions, me retire les menottes. Aussitôt, il se met à courir pour aller chercher les autres. Je me relève, et tout autour de moi, les corps sans vie m'assaillent. Il n'y a pas une goutte de sang. Je m'approche du premier agent. Il à la nuque déboîtée. Sûrement Quentin. J'entends du bruit plus loin, et, presque instinctivement, je prends l'arme de l'agent pour la braquer vers la source du bruit.
Je ne tremble pas. Quel différence y aurait-il, à tuer quelqu'un par arme ou en le touchant ?
Aucune.
Mes cheveux me collent à la nuque, et je me jure -pour la millionième fois au moins- de les couper.
Puis je vois Quentin arriver avec Jojey et les petits.
Dès qu'ils me voient, ils se stoppent net.
- Elia, dit doucement Jojey, on ne va pas te faire de mal. Je te le promet.
- Où est Sandrine ? Demandais-je d'une voix blanche.
- Elle dort, répondit le petit Paul.
- Hein ?
- Elle est allongée par terre depuis que le monsieur en gris lui a fait un câlin, expliqua Laurie.
Je regardais Jojey.
- Elle s'était faite débusquée en même temps que Fiona. Elle à courue en traversant les murs mais... un homme a réussi à la choper. Le temps qu'elle le tue, d'autres étaient arrivés et... ils lui on tordu le cou. Et puis Fiona à hurlé et son cri... brrr !
Jojey frissonne en prenant Timothy dans ses bras. Méfiante, mais aillant avant tout confiance, je baissais mon arme.
Je rapportais ce qu'avaient dits les agents à propos d'enfant qui nous auraient vendus et de morts. Quentin répondit aussitôt :
- Léon nous a vendus. Il était en binôme avec Maude. Il se sont fait trouvés, et il les on interrogés séparément. J'étais pas loin. Tandis que Val allait prévenir les adultes, je les ai espionnés. Maude leurs a sorti que Léon était son frère et qu'ils étaient seuls, mais Léon, au bout de cinq seconde d'intimidation, a tout lâché. Il leur a dit, ce sale traître, on nous étions, combien nous étions... Il n'a pas vendu la mèche de ton pouvoir, ajouta Quentin.
- Oui, dis-je. Les agents on dit un truc du genre : "si tu ne l'avait pas tué, on saurait ce qu'elle leurs faits". Ça veut dire qu'il est mort ?
- Au dernier moment, il a tenté de geler un agent mais ils lui on tirés une balle dans le crâne. Maude a fait irradier des radiations de son corps, mais les agents l'on grillée. Ils auraient pu la tuer mais il lui on filé un grand coup sur la caboche, puis ils l'ont embarqué, sûrement pour le Centre de Recherche. J'ai couru jusqu'ici, mais c'était déjà pris d'assaut. J'ai trouvé les adultes morts dans un coin, murmura-t-il pour ne pas que les petits l'entende.
Je les regardais : tous pas plus âgés de cinq ans. C'est beaucoup trop jeune pour vivre tout ça. Pauvre Maude ! Il faut mieux la mort que de finir au Centre de Recherche. Les rumeurs qui circulent sur ce qu'ils y font glacent le sang : torture, mutilation, expériences... Et tout ça pour quoi ? Je ne sais pas. Mais il doit bien y avoir un but à tout ça.
- Et Val ? Demanda Jojey en déplaçant une épaisse mèche de cheveux rousse derrière son oreille.
- Val ? Je ne sais pas, répondit Quentin.
Un silence s'installa. Je le brisais :
- Que fait-on ?
- Je ne sais pas... répondit Jojey en regardant Quentin, le plus vieux d'entre nous.
Ce dernier sembla réfléchir :
- On fout le camp.
- Sur ? Demanda Jojey. On a passé trois ans ici. Enfin, moi un an.
- Et il est temps de partir, martela Quentin fermement.
- Il a raison, soufflais-je.
Jojey me regarda avec de grands yeux.
- On part ? Demanda Timothy.
- Oui.
- Quand ?
- Tout de suite.
- Combien de temps ?
- Longtemps.
- Pourquoi ?
- Par ce qu'on est trop vulnérable, ici.
Cela parut le satisfaire, car il sourit. Laurie cracha sur un agent, et sa salive, blanche et écumante, transperça l'uniforme gris en fumant et crachotant. Je prenais ça pour une sorte d'encouragement.
- Il y a quelques choses à prendre ? Demandais-je.
- Oui, nos lits, répondit Paul.
Jojey et Quentin me laissèrent les petits pour aller chercher ce que l'on pouvait emporter. Ils revinrent avec nos sacs de couchages soigneusement pliés, des gourdes d'eau et trois sac à dos. Ils m'en donnèrent un. Dedans, il y a une lampe torche, des piles, un paquet de biscuits secs, la gourde pleine d'eau, un couteau de chasse et une carte en piteux état.
De quoi survivre. Jojey sortit sa carte pour l'étaler sur le sol. C'était une carte de France. Elle pointa vers le sud-ouest de la carte :
- Nous sommes là. Je trouve qu'il serait cool que nous allions ici, dit-elle en pointant vers le centre de la carte.
- C'est loin, commenta Laurie.
- Mais les adultes disaient que là-bas, il y avait moins de Raffleurs.
- Pourquoi ? M'étonnais-je.
- C'est tout près du Centre de Recherche.
- Ah, Ok, dis-je. Tu veux donc notre mort à tous, c'est ça ?
- Non, sinon je t'aurais demandé de nous toucher.
Je baisse les yeux. Quentin et Jojey discutent du meilleur moyen de s'y rendre quand j'entends un léger bruit. Je me retourne et part en courant vers la source.
Je ne tarde pas à trouver.
Planqué dans un coin, un agent pianote sur ce qui ressemble à une tablette. S'il m'a vue, ou entendue, il ne le montre pas et tape comme un fou. Sans hésiter, ce qui m'étonne, je lui tire dans la tête.
La tablette est éclaboussée de sang. Je la récupère tandis que Jojey arrive, paniquée.
- Qu'est-ce qui c'est passé ?!
- Il pianotait sur ça, dis-je en tendant la tablette à la rouquine.
Elle l'examine un instant, essuie le sang avec sa manche, puis devient livide.
- Quoi ?
Elle me tends l'objet. Je suis sur qui ressemble à un site officiel du Centre de Rechercher jumelé avec des Raffleurs.
Une photo de moi, quand je suis à genoux, est étalé. Je ne m'étais pas rendue compte que l'on me prenais en photo. Je suis très reconnaissable, avec mes cheveux blonds cendrés et mes yeux marrons. En dessous, il y a marqué :
Nom : Inconnu
Prénom : Elia
Don : Tue les gens en les touchants.
Signalement : Poitiers. Sud-ouest de la France. 11/02.
Physique : blonde, yeux marrons, 1,60m.
Spécificité : n'hésite pas à tuer, intelligente.
Information : alliance avec "Jojey" alias Johanna Klarr*, signalée il y deux ans (*voir profil) et Quentin Morgan**, signalé il y neuf mois (**voir profil). Avec trois jeunes en bas-âge.
Dangerosité : extrêmement élevée.
Prime : Trois cent mille euros.Je suis recherchée.
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Elia Strickland 1.Recherchée
Science FictionElia est recherchée. Elle n'a tué personne, son crime, c'est d'être née à la mauvaise génération. Tous les mineurs sont recherchés. Du moins, ceux qui ont échappé aux premières rafles. Il n'y a pas de liste, mais tous mineurs trouvé est remis au Cen...